Incontournables
Disraeli Gears

Disraeli Gears

Cream

par Giom le 11 octobre 2005

Sorti en novembre 1967 (Atlantic Records)

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Incroyable mais vrai ! Á en croire le livret de la réédition luxueuse de Disraeli Gears, cet album aurait été enregistré en six jours ! Et près de quarante ans plus tard (eh oui, déjà !), ces compositions sonnent encore comme des classiques.

C’est bien évidemment en 1967, l’année de toutes les réussites, que sort le deuxième album de Cream, premier power trio de l’Histoire du rock. Le groupe se compose donc de trois solistes ayant plutôt une formation blues (Clapton rejoint Cream après son expérience avec les Bluesbrakers de John Mayall). Après un premier album ambitieux mais pas forcément à la hauteur de toutes les espérances dues à ce line up d’exception (Eric Clapton à la guitare donc, Jack Bruce à la basse et Ginger Baker à la batterie), le groupe prend le virage psychédélique de la meilleur des façons et publie ainsi en novembre 67 ce qui restera comme son chef d’œuvre.

C’est en effet sur ce disque que l’osmose entre ces trois individualités est la plus parfaite. La guitare de Clapton se fait plus riche, multipliant les effets (la pédale wah-wah est par exemple utilisée pour la première fois par le « Dieu » des guitaristes britanniques sur le morceau World Of Pain) et soutenant à merveille les envolées vocales de Bruce. Même l’ambitieux Ginger Baker n’en fait pas de trop et contient ses soli, ce qui ne sera pas forcément le cas par la suite.

Il n’est donc pas surprenant de retrouver sur ce deuxième disque les compositions les plus célèbres de cet éphémère trio : Strange Brew avec sa guitare blues qui ouvre l’album, Sunshine Of Your Love, le single à succès composé par Bruce, dont le riff aura passionné plus d’un guitariste débutant, ou encore SWLABR (comprenez She Was Like A Beared Rainbow). Au vu de cette comparaison psychée, il n’est pas inopportun de rappeler que la majorité des paroles furent écrites par Peter Brown, ami de Bruce et poète de l’époque. L’album se conclut sur la minute 47 de Mother’s Lament, ballade traditionnelle cockney vraiment incongrue dans ce contexte mais qui apporte une note finale tragi-comique des plus intéressantes.

Cream réussissait donc avec ce second album à trouver sa place au panthéon des groupes psychédéliques, mais le recul historique permet de replacer également ce groupe comme précurseur de ces trios virtuoses qui se développèrent par la suite et dont le plus représentatif reste The Jimi Hendrix Experience, qui produisait la même année ses premières pépites. Cream était également un groupe de scène incomparable puisque les musiciens pouvaient tous y briller à leur guise. Disraeli Gears, et sa pochette légèrement surchargée qu’on pourrait qualifier d’acid baroque, s’imposent donc comme le témoignage d’un groupe et de son extraordinaire époque. Véritable âge d’or où les soli, comme les cheveux, poussaient tout seul provenant de guitares aux couleurs chatoyantes (mais calmons-nous, certains pourraient taxer cette fin d’article de réactionnaire...)



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Tracklisting :

1. Strange Brew (2’46”)
2. Sunshine Of Your Love (4’10”)
3. World Of Pain (3’02”)
4. Dance The Night Away (3’34”)
5. Blue Condition (3’29”)
6. Tales Of Brave Ulysses (2’46”)
7. SWLABR (2’31”)
8. We’re Going Wrong (3’27”)
9. Outside Woman Blues (2’25”)
10. Take It Back (3’05”)
11. Mother’s Lament (1’47”)
 
Durée totale : 33’37”