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Monochrome

par Giom le 30 janvier 2007

2

paru en février 2006 (Paranoid Records)

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Monochrome sait prendre son temps. Formé en 1996, ce groupe germano-helvétique a sorti en 2006 son deuxième album. Pourquoi pas, si la qualité est là... Penchons-nous donc sur cet Éclat afin de voir de quelle façon il brille dans la chaine hi-fi.

Premier constat, ça commence énergique (Zweibruch) et les titres s’inscrivent dans une lignée musclée d’un rock aux teintes US plus que britanniques. Deuxième surprise, un mélange vocale qui fait s’alterner un timbre masculin et un féminin. La préférence va rapidement vers l’organe féminin plus convaincant tant les poussées du chanteur peuvent parfois prendre un phrasé néo-métal qui peut énerver. Sa comparse en revanche s’impose sur chaque morceau et fait regretter une alternance trop systématique entre les deux voix qui finira par lasser tout au long du disque.

Car en effet, cet album de Monochrome semble finalement bien mono... tone ! Les morceaux s’enfilent et se ressemblent pour la plupart avec une construction dès plus classique qui laisse peu de part à une fantaisie musicale qui aurait pourtant été la bienvenue. Des grosses guitares meublent les titres sans pour autant marquer l’esprit, on sent un besoin de construire des titres léchés qui finalement le sont beaucoup trop pour ce genre de musique et laisse l’auditeur sur sa faim.

On reconnaîtra tout de même une science de l’arpège introducteur très efficace (Series Of Catastrophes And Celebrations) pouvant lancer un titre de belle façon, les deux guitaristes, Helm Pfohl et Marten Thiegles, sachant même tisser des toiles de cordes appréciables comme sur l’instrumental Accidents And Incidents, qui aurait finalement mérité d’être plus développé. La suite est également de bon niveau puisque Souvenir Of A Sentimental Non Event propose une belle composition avec des relances de guitare successives pour soutenir la partie vocale de la chanteuse Liza von Billerbeck, le final étant remarquable dans un genre plus noisy (enfin, pas trop quand même) et finalement plus efficace car moins calibré que le reste de l’album.

Reste de ce disque un sentiment de déception. Les musiciens semblent dotés de fortes capacités, la production est léchée mais le tout reste dans un genre trop mainstream pour créer l’événement et le duo vocale qui peut sembler une qualité de départ finit malheureusement par lasser sur la longueur, les interventions de Marc Calmbach étant trop rébarbatives. Et puis, il serait peut-être pertinent de faire des pochettes plus originales (enfin, peut-être pas justement).

Pour terminer sur une note positive, on ressortira du lot le titre Kopfüberkreuz (non, vous ne rêvez pas c’est bien de l’allemand, comment ça, c’est pas très rock’n’roll ?) à l’atmosphère plus envoûtante et donc pertinente, le groupe trouvant alors une véritable identité le temps d’un morceau, avec un son plus pop assumé et loin des phrasés new-metal du chanteur. Tout est donc possible.



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Tracklisting :
 
1. Zweibruch (3’10”)
2. Series Of Catastrophes And Celebrations (3’45”)
3. Gegenstück (3’54”)
4. Every Once A While (3’18”)
5. Accidents And Incidents (1’40”)
6. Souvenir Of A Sentimal Non-Event (4’12”)
7. Kopfüberkreuz (3’25”)
8. Amuse-Bouche (2’42”)
9. Écart (Les Murs Ont La Parole) (3’23”)
10. Who, Me ? (3’06”)
11. Prim (2’11”)
12. Kosmodrom (4’40”)
 
Durée totale : 39’26”

Site officiel