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Intimacy

Intimacy

Bloc Party

par Genghis Emoticon le 11 novembre 2008

2,5

Paru le 21 août en MP3 / 27 octobre en distribution physique (Cooperative Music / PIAS)

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Avec le recul, Silent Alarm, premier album de Bloc Party, se confirme comme l’un des meilleurs albums des années 2000. Mais on dirait que le groupe a quelque peu perdu le feu sacré. Moins d’un an après l’inexistant A Weekend In The City, il revient, apparemment prêt à en découdre, avec Intimacy.

Cet album, que l’on pourrait globalement étiqueter plus « dance » que « rock », s’ouvre sur le morceau Ares qui semble une relecture du Setting Sun des Chemical Brothers, à base de batterie martiale comme l’indique son titre. Kele Okereke semble s’étrangler plus qu’il ne chante. Le son, très compact, manque d’espace et de définition. Le tout donne furieusement envie de passer à la plage suivante. Celle-ci (Mercury), pourtant assez semblable dans la forme, fonctionne beaucoup mieux. Comme quoi tout est affaire de dosage. Sur ce morceau (et seulement celui-ci), on sent que Bloc Party franchit une étape, parvient à exprimer quelque chose de neuf par rapport à ce qu’on connaissait de lui, sans renier son identité.

Le troisième morceau Halo ou le single Talons pourraient être des chutes de tiroir du premier album. De manière générale, on dirait que Bloc Party essaie de surpasser en énergie le hautement énergétique Silent Alarm, et tombe de ce fait dans la surenchère. Intimacy se veut une claque pour l’auditeur : efficacité, puissance sont à l’ordre du jour. Son ultra-compressé, synthés stridents, effets appuyés. On se croirait presque chez Muse. Cette débauche de moyens finit par fatiguer, sans procurer la décharge d’adrénaline recherchée.

En conséquence, les ballades Biko et surtout Signs avec ses sons carillonnants, apparaissent comme les meilleurs moments du disque, accordant un peu de répit à l’auditeur.

La plupart des morceaux sont surchargés par des gadgets sonores qui ne parviennent pas à masquer le manque d’inspiration : basses synthétiques, voix déformée sur One Month Off, chorale sur Zephyrus.

La production a été confiée, selon les morceaux, soit à Paul Epworth qui avait magnifiquement mis le groupe en valeur sur Silent Alarm ; soit à Jacknife Lee qui avait officié sur A Weekend In The City. Mais quel que soit le producteur, on retrouve les mêmes défauts sur l’ensemble du disque.

Le groupe dit avoir privilégié une écriture rapide. Peut-être la cadence qu’il s’impose (ou que lui impose sa maison de disque ???) est-elle trop intense : 3 albums en 4 ans, c’est peut-être trop ? Peut-être le groupe a-t-il besoin de laisser mûrir ses chansons ? S’il pouvait nous entendre, on ne saurait trop lui conseiller de prendre son temps pour le prochain album. Et de changer de producteur.



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Tracklisting :
 
1. Ares (3’28")
2. Mercury (3’50")
3. Halo (3’34")
4. Biko (4’59")
5. Trojan Horse (3’30")
6. Signs (4’37")
7. One Month Off (3’35")
8. Zephyrus (4’32")
9. Talons (4’43")
10. Better Than Heaven (4’18")
11. Ion Square (6’33")