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mercredi 15 avril 2015
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par Giom le 24 juillet 2006
paru le 9 mai 2006 (Reprise)
Neil Young a toujours la guitare affûtée, en voilà une certitude ! Et il est toujours aussi réactif aux événements de son pays d’adoption. Composé et enregistré en une dizaine de jours, Living With War est le fruit d’une colère du Loner. Colère contre Bush et ses décisions calamiteuses pour l’avenir des États-Unis et donc du monde entier. Colère contre la guerre éternelle, contre le pervertissement des valeurs, colère tout court. Un vrai concept-album !
Le disque commence par le titre After The Garden, façon pour Young de chanter la fin d’un cycle, le fin de l’euphorie du rêve américain, la menace qui s’annonce. Puis arrive Living With War et l’entrée dans le chaos contemporain. Le propos est brut, sans fioriture, Young crache son dégoût, sa haine pour l’entreprise guerrière américaine. Des cœurs soutiennent la plainte du Loner et nous voilà partis pour tout un disque sur un même registre enflammé et rageur.
Le paroxysme de l’album est bien sûr le titre Let’s Impeach The President, où Young et son groupe réclament le départ de Bush avec emphase. À la fin du titre, des cuivres viennent se mêler aux guitares et à des extraits de discours du président américain évoquant les fameuses armes de destruction massive censées se trouver sur le territoire irakien. S’ensuit le morceau Lookin’ For A Leader où le vieux lion Canadien évoque l’avenir et la nécessité de changement portée par une nouvelle personnalité politique. La fin du titre est cependant étrange :
“Someone walks among usAnd I hope he hears the callAnd maybe it’s a womanOr a black man after all”
On peut en effet se poser des questions sur la signification de cet “after all” final. En tout cas, Young, voulant sûrement éviter d’être taxé par les pro-Bush de non-patriotisme, prend soin d’achever son album par une reprise d’un chant traditionnel américain : America The Beautiful qui a pour effet de calmer les esprits après ces quarante minutes électriques menées à toute allure et très énergiques. “Don’t need no more lies” aura asséné l’artiste avec conviction dans The Restless Consumer. Il fallait le dire, le publier est encore mieux.
Un brûlot, un pamphlet rock, voilà donc ce qu’est ce Living With War. L’entreprise est remarquable voire même salutaire de la part de Young mais on regrettera la piètre qualité musicale du disque. Entièrement électrique le disque est extrêmement répétitif avec une batterie monotone et poussive. L’urgence a sûrement dû empêcher Young de soigner ses compositions, dommage, leur portée n’en aurait été que plus grande. Enfin, l’histoire lui donnera sûrement raison de toute façon.
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