Sur nos étagères
Masquerade

Masquerade

The Legendary Tiger Man

par Giom le 20 mars 2007

4

paru le 13 novembre 2006 (Exclaim)

Diminuer la taille du texte Augmenter la taille du texte Imprimer l'article Envoyer l'article par mail

The Legendary Tiger Man est un homme mystérieux. Déjà, ce nom d’homme-animal a de quoi inquiéter, voire rappeler toute la mythologie de la rock star aux instincts bestiaux (Iggy, si tu nous lis). La référence n’est pas anonyme tant les sévices du Portugais avec sa formation Wraygunn (quel nom également !) surfait sur la vague post-punk héritière des Stooges. L’album Ecclesiastes 1.11 (mais quel nom, vous dis-je !) n’était pas pour nous déplaire et les performances décapantes du combo laissaient en plus entrevoir une aptitude du chanteur à tomber le haut qui rappelait également qui vous savez (ouf, la boucle est enfin bouclée, ce qui n’ont pas suivi, tant pis).

Et puis voilà, l’homme retente le coup du pari solo en 2006 dans un anonymat il faut bien le dire quasi-total que nous allons nous empresser de tenter de contrecarrer tant l’effort, selon nous, mérite un écho. Car, ce que l’homme tigre nous montre là avec ce bien nommé (promis, j’arrête), Masquerade c’est qu’il sait tout faire. Ca pourrait s’appeler « Tradition et Modernité », avec des airs de programme politique de président de la république des années 70, tant l’homme connaît ses classiques et sait également leur tordre le coup, d’une façon absolument jouissive. Lumière !

Ça commence bluesy comme jamais avec le très bon Someone Burned Down This Town, tempo lent, guitare lancinante, voix caverneuse, tout y est pour transporter un auditeur non blasé par les références au genre. Et puis pendant onze titres, The Legendary Tiger Man va multiplier les hommages au style fondateur du rock’n’roll, ce rock’n’roll qu’il semble avoir lui-même dans la peau comme il l’a montré par le passé. L’artiste ose même un Route 66 efficace et il faut bien le dire assez jubilatoire. Le riff de Walkin’ Downtown rappellera un tube bien connu de Chris Isaac que les aficionados du dernier Kubrick reconnaîtront également.

Mais ne vous y trompez pas, l’homme n’est pas dupe et sait le manque d’intérêt relatif à présenter un album uniquement passéiste. Une faute de goût qu’il ne se permettrait pas tant l’univers du garçon est éclectique. L’entêtant Say Hey Hey présente donc une composition toute en beats avec un relent trip-hop du meilleur effet(amateurs de scratchs, régalez-vous.) I Got My Night Off est construite sur un procédé similaire et l’explosion des cordes soutient une voix toujours plus emportée, une ligne de basse métronomique assurant la cohérence et les relances d’un morceau à l’image du disque : réussi.

Bon, inutile d’en dire beaucoup plus, le disque du Legendary Tiger Man mérite le coup d’oreille et se positionne parmi les meilleures sorties de cette fin d’année 2006. Dommage que l’artiste n’est pas plus l’oreille des médias mainstream.

Les fans de la première heure du Portugais pourront en tout cas se procurer l’édition deluxe de l’album présentée par le label Exclaim avec un DVD dévoilant quelques courts métrages illustrant les compositions du Tigre. Très utile pour les amateurs de l’univers du bonhomme puisque ce DVD est bien rempli (soixante minutes). Et puis les amateurs de belles femmes et d’esthétique de dandy symboliste ne rateront pas la pochette. Que demande le peuple ?



Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n'apparaîtra qu'après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom



Tracklisting :
 
1. Someone Burned Down This Town (2’19”)
2. The Whole World’s Got The Eyes On You (3’29”)
3. I Got My Night Off (2’39”)
4. Say Hey Hey (3’05”)
5. Honey, You’re Too Much (2’53”)
6. Route 66 (Bobby Troup) (2’49”)
7. Walkin’ Downtown (4’19”)
8. Masquerade (2’06”)
9. Let Me Give It To You (5’27”)
10. Blue Moon Baby (Dave Diddley Day) (2’01”)
11. Bad Luck Rhythm’N’Blues Machine (1’34”)
 
Durée totale : 32’35”