Sur nos étagères
The Avalanche

The Avalanche

Sufjan Stevens

par Fino le 5 septembre 2006

4

paru le 10 juillet 2006 (Rough Trade)

Diminuer la taille du texte Augmenter la taille du texte Imprimer l'article Envoyer l'article par mail

N’y allons pas par quatre chemins, empruntons celui qui passe par les paysages sinueux et désincarnés du Michigan et de l’Illinois chers à notre globe-trotter. Sufjan Stevens, multi-instrumentiste autodidacte aux accents folk, fait rapidement penser à un autre touche-à-tout de sa génération qui produit à tout va, le soyeux Adam Green. Non pas dans le son en lui-même - le timbre délicat de Stevens virevoltant plus vers du Elliott Smith qu’en direction de la chaleur émanée par Green - mais dans cet enfilage de pépites aux formes, teintes, et qualités variables.

Cette parenté avec Elliott Smith - toutes proportions gardées -, elle s’impose presque naturellement lorsque qu’à cette voix au bord de la rupture se joint le joyeux tintamarre d’un morceau comme Adlai, reprise de bonne facture du style de John Brion. Ces mélanges hauts en couleurs ont l’immense atout de donner de la forme et de la contenance à un album pour une fois chargé (21 titres, plus de 75 minutes de musique tout de même). Revers de la médaille : nos oreilles n’ont pas toujours droit à de grands moments. On ne citera que Carlyle, mais un ouvrage final quelque peu épuré aurait indéniablement offert certains avantages.

Néanmoins ne faisons pas la mauvaise mine alors que c’est paradoxalement pour ces écueils que l’album s’apprécie. Le disque ne vaut non pas pour quelques morceaux de beauté furtive, mais pour ce long voyage au long duquel il faut supporter quelques pistes tortueuses pour un coup d’œil sur de vastes étendues de pureté. Le solo de guitare totalement faux de Springfield est à ce titre un moment de merveille si l’on entreprend le parcours dans cette optique.

Sufjan Stevens est un songwriter de talent parce qu’il ne réalise pas la chanson parfaite, le moment ultime, somptueux, devant lequels on reste bouche bée, des pensées plein la boite crânienne. Des instants beaux il y en a, mais d’une beauté rugueuse. Son disque sent, a un goût amer, et c’est pour cela qu’il est tout simplement bon.



Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n'apparaîtra qu'après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom



Tracklisting :
 
1. The Avalanche (3’14")
2. Supercomputer (4’20")
3. Adlai (2’34")
4. Vivian (1’49")
5. Chicago Acoustic (4’40")
6. Henney Buggy (3’16")
7. Saul Bellow (2’53")
8. Carlyle (3’15")
9. Springfield (4’17")
10. Mistress (3’24")
11. Kaskaskia River (2’15")
12. Chicago A.C. (6’06")
13. Inaugural Music (1’25")
14. Your Land (4’45")
15. Tornado (1’38")
16. Pick Up (3’23")
17. Perpetual Self (2’24")
18. Pluto (3’43")
19. Chicago O.C.D. (4’35")
20. Pittsfield (6’51")
21. Undivided Self (4’59")
 
Durée totale : 75’55"