Sur nos étagères
The Campfire Headphase

The Campfire Headphase

Boards Of Canada

par Giom le 8 novembre 2005

4

sorti le 17 octobre 2005 (Warp Records)

Diminuer la taille du texte Augmenter la taille du texte Imprimer l'article Envoyer l'article par mail

En octobre 2005, les Boards Of Canada sont réapparus, après deux ans d’absence, sur le devant de la scène electro avec la publication d’un LP intitulé The Campfire Headphase. La recette depuis 1995 semble toujours la même consistant, selon les dires d’un des membres, « à faire sonner des sons d’instruments conventionnels comme la guitare d’une façon non conventionnelle ».

Il en résulte alors des morceaux sombres et envoûtants à placer entre les compositions de Mùm ou d’Aphex Twin (leur compagnon de label puisque le groupe sévit également sur le label Warp, référence absolue en matière d’electro intelligente et convaincante). On comprend alors à l’écoute de ce disque que la musique de Boards Of Canada consiste en une création d’ambiances successives avec pour effet recherché de nous faire vagabonder dans des contrées imaginaires. Un morceau, je donne un exemple sinon certains vont appeler le Samu, comme Satellite Anthem Icarus réussit à reconstruire une ambiance sonore qui rappelle les journée de vacances à la plage, le bruit des vagues en introduction et la présence de sons mimétiques de bruits d’oiseaux amènent ainsi l’auditeur dans cette direction.

Véritable disque initiatique, comme les Boards Of Canada savent le faire depuis 1995, The Campfire Headphase s’inscrit donc en plein dans la modernité musicale qui semble être une affaire « d’ambiance » et « d’atmosphère », contrairement à l’esthétique rock plus proche de la recherche de « moments » et « d’intensité ». Ici, tout est construit autour d’une boite à rythme métronomique sur laquelle viennent se greffer diverses sonorités électroniques provoquant un effet hypnotique et apportant des sensations allant de la peur à l’euphorie en passant par la mélancolie. Notons au passage qu’un morceau comme Peacock Tail n’est pas sans rappeler certains sons des morceaux du Moon Safari de nos Versaillais de Air.

On appréciera plus particulièrement les titres exemplifiant les paroles du groupe citées plus haut comme Chromakey Dreamcoat en début d’album ou bien le magnifique Hey Saturday Sun où une phrase de guitare vient se perdre dans un flot de nuages electro pour y insister et finalement trouver sa place dans cette composition comme un rayon de soleil dans les ténèbres, symbole d’un monde d’instruments anciens et archaïsant pourtant intégré à l’expérience et à la modernité.

Enfin, on pourrait dire que nous tenons là le disque idéal pour les soirées solitaires, allongé dans le noir ; la richesse des compositions n’étant perceptible que pour des paires d’oreilles attentives et concentrées. Mais, avec un peu d’efforts, on est vite récompensé !



Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n'apparaîtra qu'après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom



Tracklisting :
 
1. Into The Rainbow Vein (0’44”)
2. Chromakey Dreamcoat (5’47”)
3. Satellite Anthem Icarus (6’04”)
4. Peacock Tail (5’24”)
5. Dayvan Cowboy (5’00”)
6. A Moment Of Clarity (0’51”)
7. ’84 Pontiac Dream (3’49”)
8. Sherbet Head (2’41”)
9. Oscar See Through Red Eye (5’08”)
10. Ataronchronon (1’14”)
11. Hey Saturday Sun (4’56”)
12. Constants Are Changing (1’42”)
13. Slow This Bird Down (6’09”)
14. Tears From The Compound Eye (4’03”)
15. Farewell Fire (8’26”)
 
Durée totale : 62’07”