Concerts
The Good, The Bad & The Queen

Paris (Le Cabaret Sauvage)

The Good, The Bad & The Queen

Le 6 février 2007

par Fran le 13 février 2007

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Voilà deux semaines que ce disque s’est emparé de moi, confisquant toute autre perspective d’écoute. Bien sûr, cela fait quelques années que j’adhère aux tribulations musicales de Damon Albarn et que Paul Simonon représente l’un des vestiges d’un groupe qui me fera toujours regretter d’être né si tard. Indépendamment de ça, cet album is fucking great ! Un psychédélisme obsédant mêlant chroniques d’un Londres éternel et sombres actualités d’un pays en guerre.

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Damon Albarn
© Arnold & Emilie

Quoi de plus approprié que l’insolite Cabaret Sauvage, coincé entre le Zénith et la Cité des Sciences pour accueillir cette musique intemporelle. Une longue file d’attente serpente les bords du plan d’eau de la Villette avant de s’engouffrer dans la salle, plus ou moins consciente du moment historique qu’elle va vivre. Nous voici à un mètre de la scène qui peine à accueillir tout l’arsenal mis à la disposition des artistes. Mon regard se fige instantanément sur la basse mythique de Paul gravée à son nom. Comme pour rappeler les influences de chacun, un Union Jack amoché pendille du piano de Damon tandis que l’ampli de Paul est affublé d’un drapeau aux couleurs de la Jamaïque qui titre More Fire.

La première partie est assurée par le grand Tony Allen accompagné de musiciens accomplis pour un afro jazz excitant. Présence remarquée de Fixi aux claviers -qui officie entre autres avec le groupe Java- et de Mike Smith (claviers de The Good The Bad & The Queen) pour un solo de saxo démentiel ! La prestation terminée, le public s’anime et s’attend à voir débouler le groupe d’ici peu mais c’est un jeune rappeur légèrement intimidé qui entre en scène. Après une phase de beat box convaincante, ce dernier clame d’une voix caverneuse le nom du groupe décomposant chaque mot, rapidement suivi par toute l’assistance.

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Paul Simonon
© Arnold & Emilie

Entrée fracassante de Damon coiffé de son traditionnel chapeau haut-de-forme sous les hourras et cris hystériques de la foule. L’homme se pose calmement devant son micro, attendant patiemment que ses acolytes s’installent et saisissent leurs instruments. Simonon est impressionnant. Certes, le temps a fait son œuvre mais la silhouette est la même et cette façon si caractéristique de placer sa basse sous le niveau des c....! Ouverture du set avec History Song, premier morceau de l’album qui sera d’ailleurs joué dans son intégralité et dans l’ordre. On pourrait déplorer ce choix mais les chansons s’enchaînent tellement bien et prennent une telle ampleur en live que l’ennui n’est pas permis. Le public hésite souvent entre acclamations et écoute attentive mais l’excellent Kingdom Of Doom ne peut contenir tout ce beau monde et les premiers mouvements de foule apparaissent : un final grandiose à la suite duquel Albarn entame Intermission ravissant les nombreux fans de Blur présents ce soir. La voix de Damon est parfaite, sans fausse note même sur la délicate Behind The Sun.

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Paul Simonon
© Arnold & Emilie

Paul est intenable, prend des poses improbables avec son instrument, nous gratifie ça et là d’un sourire, harponne un regard avant de le désintégrer symboliquement de sa basse tel un artificier. La clope qui se consume sur le manche, les dodelinements, le jeu de jambes... c’est toute l’imagerie du Clash qui s’offre à moi ! Tony Allen est impeccable même s’il semble s’ennuyer sur certains morceaux. Sa contribution reste pour le moins remarquable, notamment sur Three Changes, morceau épique et singulier qui tient toutes ses promesses en live. Simon Tong assure brillamment toutes les parties de guitares mais dommage qu’il se bourre toujours autant de laxatifs avant de monter sur scène (un “charisme d’huître” dirons certains). Le quatuor à cordes féminin resté en retrait depuis le début du show magnifiera la superbe doublette Nature Springs / A Soldier’s Tale avec pour cette dernière un joueur de scie musicale qui amusera beaucoup Damon et Paul à grands coups de regards complices.

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Damon Albarn
© Arnold & Emilie

La première partie touche à sa fin avec The Good The Bad & The Queen qui soulève une dernière fois la salle. Le rappel est sublime avec les excellentes faces b du single Herculean. Damon saisie son fidèle melodica et c’est parti pour l’instru très psyché Back In The Day qui produit une véritable transe collective. Puis c’est la déroutante Mr Whippy avec l’arrivée pondérée d’Eslam Jawaad qui se retire tout aussi discrètement.

Tout The Good, The Bad & The Queen a été joué ce soir ! Certes, les irréductibles fans de Blur et du Clash auraient aimé un Out Of Time ou un Guns Of Brixton mais ne boudons pas nôtre plaisir. Ce concert a été à la hauteur de l’événement que constitue cette formation. Excluant toute concession commerciale, ce super-groupe a prouvé que c’est l’exigence artistique qui prime. Damon a encore réussi son coup en osant le mélange des genres pour créer quelque chose de nouveau, d’intemporel. Puisque ce groupe n’est pas appelé à poursuivre son aventure alors oui, nous pourrons dire : « Nous y étions ! »

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The Good, The Bad & The Queen
© Arnold & Emilie


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Setlist :
 
History Song
80’s Life
Northern Whale
Kingdom Of Doom
Intermission
Herculean
Behind The Sun
The Bunting Song
Nature Springs
A Soldier’s Tale
Three Changes
Green Fields
The Good, The Bad & The Queen
----------------
Instru (Back In The Day)
Mr Whippy (featuring Eslam Jawaad)