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par Parano le 20 octobre 2009
Paru le 6 octobre 2009 (Warner)
Tiens, un nouvel album de Built To Spill, toujours chez Warner. Pour un peu, il serait passé inaperçu. Pas le genre de galette à buzzer 6 mois à l’avance. C’est bien connu, l’offre crée sa propre demande, suffit d’exciter le neurone à fric, mais ici, rien de planifié. Built To Spill, ça reste l’histoire d’un mec, Doug Martsch, qui hante le paysage indé depuis bientôt 18 ans, la guitare en bandoulière, et des chansons plein la tête. Un type qui trace la route, sans se soucier des chemins battus et rebattus du rock alternatif.
Après You In Reverse en 2006, voici donc qu’arrive le septième album du quintette. La seule question qui vaille, hormis la légitime interrogation sur l’intérêt de porter la barbe quand on joue dans un groupe rock et qu’on perd ses cheveux, c’est de savoir si, après une si longue carrière, l’ami Doug a encore des choses à dire. On connaît une tripotée d’artistes qui, l’âge venant et le succès aidant, écoulent sans sourciller des containers entiers de disques atrocement insipides, achetés sans aucune hésitation par une multitude de fans en phase terminale. Par le passé, Built To Spill a écrit quelques poignées de chansons extraordinaires, à faire rougir les soit-disants songwriters ébouriffés qui font rien qu’à mugir sur nos écrans, et sur nos ondes. Depuis, le groupe a acquis la réputation de produire des disques solides, inspirés, mais parfois déroutants. Entendez par là inadapté au format radiophonique. Alors, cette fois ci, qu’en est-il ?
Et bien, ce sacré Doug a réussit son pari. There Is No Enemy est bon de bout en bout, et même davantage, dans un registre qui va de la pop hargneuse à la ballade éthérée, le tout porté par des sonorités enchanteresses. Doug Martsch est probablement l’un des guitaristes les plus talentueux de sa génération. Une sorte de Neil Young post grunge, capable de captiver son public avec trois accords éculés. Une créature hybride entre Jay Mascis (Dinosaur Jr) et Luke Haines (The Auteurs). Bref, un mec bien. De ce nouvel opus, on retiendra principalement les classiques Hindsight et Planting Seeds, le délicat Life’s a Dream, l’audacieux Oh Yeah, le défouloir Pat, et un final grandiose (Tomorrow, qui rappelle curieusement le meilleur de Girls in Hawaï). Un album sans hit ni single, mais qui restera durablement sur la platine, et ne prendra jamais la poussière.
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