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mercredi 15 avril 2015
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par Arnold le 21 mars 2006
sorti en décembre 2006 (Fiat Lux / Topplers)
Avec un nom pareil, on pourrait s’attendre à une musique légère et planante... Eh bien non... du tout. Plume est un duo electropunk composé de deux Français : Catherine et Lucas Tizon. Formé à Londres, le groupe sort deux EPs (Guilty et Perfection) en 2003 assez remarqués. Pour son album, le groupe s’est envolé pour New York.
À la croisée de la techno, du punk et de la new-wave, la musique de Plume allie les beats techno et des sonorités à la fois planantes et grinçantes qui mettent l’auditeur en transe, et le plongent même parfois dans une espèce de léthargie cotonneuse et torturée. Pour cela le groupe mélange sons électroniques sortis de vieux synthés un peu pourris, et sons de guitares tous distordus, à force de sustain et autres effets électroniques. À tout cela vient se greffer la voix de Catherine tantôt monocorde, tantôt triste, tantôt enervée suivant les ambiances. Le mélange est efficace et rappelle parfois du bon Suicide ou du Sonic Youth. La production de l’album est correcte et évite les pertes de rythme, bien que le style puisse paraître un peu lassant à la longue.
Le groupe signe ici d’excellents titres comme Sioux Falls qui met d’emblée l’auditeur dans l’atmosphère sombre de l’album par sa rythmique entêtante et ses guitares à la fois vrombissantes et planantes. New World plus electro plonge l’auditeur dans une ambiance inquiétante. Il faut dire que les textes de cette chanson rappellent le 11 septembre 2001 : "One second, two seconds and more, it’s been a long bumpy ride, I can see the towers, I can see the lights and here we are on the other side of the world". L’album ayant été enregistré à New York, il reflète un peu le traumatisme lié à cette date funèbre que le couple français a pu observer sur place. Soldier est plus épuré, plus calme et toujours aussi inquiétant, impression renforcée par la tristesse dont est empreinte la voix de Catherine. Avec Hidden on revient au riff punk bête et méchant, mais tout ce qu’il y a de plus efficace, allié à un boite a rythme infatigable, et les habituels sons grinçants. Et enfin, l’incontournable Psycho, titre évocateur. Il commence dans un délire sonore et continue tout du long en mélangeant aux sons grinçant et aux beats techno des hurlements à faire froid dans le dos. Psychotique à souhait.
C’est donc ça Plume. Une ambiance sombre, plutôt désabusée, qui reflète les peurs modernes, post 11 septembre 2001... Pas si léger que ça donc... Mais bien efficace.
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