Films, DVD
L'Obscénité Et La Fureur

L’Obscénité Et La Fureur

Julien Temple

par Giom le 12 juin 2005

3,5

Sorti en 2000 ; 1h47 ; disponible en DVD.

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Sorti en l’an 2000, L’Obscénité Et La Fureur, documentaire de l’Américain Julien Temple, s’impose comme l’ultime document sur les sulfureux Sex Pistols. En effet, il rend bien compte de l’unicité du phénomène Pistols à la fois par son intensité et par sa brièveté. Car tout va très vite durant cette rétrospective d’1 heure 47, Temple retrace l’histoire du groupe en la calant entre des parties d’interviews des membres revenant sur les différents évènements de l’histoire du groupe, le tout entrecoupé d’images kitsch qui étaient imposées à la société britannique de l’époque et qui permettent de comprendre pourquoi l’arrivée des Pistols fut vraiment percutante dans cet environnement si aseptisé.

On peut donc revoir en moins de deux heures tous les « hauts faits » de l’épopée pistolienne : Anarchy In The UK, les insultes au présentateur d’une horrible émission de TV qui valurent au groupe les honneurs de la presse écrite (le titre du documentaire, The Filth And The Fury, est par ailleurs tiré d’un article de cette époque), les différents contrats avec les maisons de disques automatiquement suivis de rapides renvois, l’arrivée de Sid Vicious, le jubilé de la reine et le 45 tours bien connu, les interdictions de jouer dans tout le royaume, la tournée pathétique aux U.S.A, Vicious et l’héroïne, l’affaire Nancy, la mort de Sid... Tout ça en un peu plus de deux ans ! L’occasion pour le novice d’en prendre plein la vue et pour l’initié de revoir ses classiques.

Mais au-delà de ça, le film est intéressant car il soulève de nombreuses questions, en prenant le dernier exemple en date, sur les mouvements contestataires et leur récupération par le « shit-stem » (dixit Rotten). Du malaise social qui a créé les conditions de la rencontre des Pistols à la banalisation du punk, il ne s’est finalement pas passé très longtemps, avec la déformation du message initial en prime comme le constate amèrement Rotten : « Ils se sont mis à avoir un look spécial ! Ce n’est pas ça que nous voulions ! Nous voulions leur apprendre à être eux-mêmes ! »

En filigrane de cet historique, la voix de Malcolm McLaren, le manager machiavélique, commente, elle aussi, les faits : « Je les ai créés, je les ai manipulés du début à la fin. » Version que niera constamment Rotten : « Personne ne peut me manipuler ! » Comme quoi l’Histoire est une affaire de points de vue.



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