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mercredi 15 avril 2015
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par Oh ! Deborah le 12 octobre 2011
En 2010, Monsieur Hook décida de faire une tournée en hommage à Ian Curtis, jouant ainsi, chaque soir, l’intégralité d’Unknown Pleasures. Prolongation en 2011 pour une autre série de dates. Cette tournée nous permet de ne parler quasiment que de Joy Division impunément (profitons-en), c’est-à-dire d’un groupe, qui, malgré son passage éclair sur la surface terrestre, surprend toujours plus de gens, obsédés par l’étrange unité et la singularité vertigineuse de deux uniques albums. Fidèle à lui-même, c’est un bassiste (et maintenant chanteur) agité, drôle, ému, fier et bavard que nous rencontrons. Il évoque également ses récentes activités et explique le pourquoi de sa tournée nommée simplement "Peter Hook plays Joy Division".
Inside Rock : En quoi était-ce important pour toi de rejouer ce premier album de Joy Division sur scène ?
Peter Hook : Je n’ai jamais arrêté d’être musicien depuis la séparation de New Order et je joue dès lors que j’en ai l’opportunité. J’ai un nouveau club en Angleterre qui s’appelle The Factory. Quand il a ouvert, mon associé m’a suggéré de reprendre les chansons de Joy Division, de New Order ainsi que d’autres formations dans lesquelles j’ai figuré, Revenge et Monaco, et j’ai dis ok. J’ai donc appelé le claviériste et le batteur de Monaco, le guitariste de Freebass (une autre formation dans laquelle a joué Peter Hook) ainsi que mon fils, pour la basse. On s’est rassemblé pour jouer et ça a très bien fonctionné ! Nous avons passé un super moment lors de la soirée d’ouverture du club. Quelques mois plus tard ont été organisés une exposition sur Joy Division ainsi qu’un concert à Macclesfield (ville natale de Ian Curtis et de Stephen Morris, batteur de JD) où plusieurs groupes devaient venir reprendre des chansons de Joy Division. L’idée était donc que des musiciens de Manchester fassent un hommage à Ian puisque ça faisait trente ans qu’il avait mis fin à ses jours. C’était super car Macclesfield n’avait jamais rien fait en sa mémoire auparavant, ce que je trouvais très négligent... J’étais donc impatient, beaucoup de gens se sont investis dans ce projet, Peter Saville, Stephen Morris, Debbie Curtis, moi-même... Mais finalement, tout cela est tombé à l’eau et je me suis dit, merde, j’étais tellement impliqué là dedans. Alors mes amis du club m’ont dit "et bien tu n’as qu’à le faire cet hommage !", et en effet, cela devait être fait pour Ian. J’ai donc décidé, que ça plaise ou non, de rejouer les chansons de Joy Division dans mon club et de faire mon exposition, c’est à dire de rassembler mes propres souvenirs de Joy Division. J’avais entendu Bobby Gilepsie (Primal Scream) dire dans une interview que la plupart des chansons de l’album Screamadelica n’avaient jamais été entendues sur scène et ça m’a fait penser à Unknown Pleasures. Les réactions des gens étaient très menaçantes (tapotant nerveusement sur la table) et j’étais très inquiet au début mais j’adorais rejouer ces chansons... Après trente ans, ça faisait du bien de revenir sur cette musique parce que, quand Joy Division a arrêté, c’est comme si on avait été contraint de sceller tout ça dans une boite et hop, terminé, rendez-vous dans trente ans. J’ai trouvé ça bien de faire revivre cette musique.
IR : N’était-ce pas bizarre pour toi, de chanter ces chansons ?
PH : Au départ, je voulais juste jouer de la basse, et puis je n’ai trouvé personne pour chanter parce que tout le monde avait peur des critiques, ils avaient peur du monstre, à savoir, la critique sur Internet. La seule personne qui a essayé de chanter était Rowetta des Happy Mondays, mais sinon personne ne voulait. Je me suis dit, "et puis merde, je vais chanter. Mais putain, j’ai besoin d’un bassiste maintenant !" alors j’ai demandé à mon fils qui a le même âge que j’avais quand on a écrit Unknown Pleasures. Ca m’a fait très bizarre, je l’ai vu jouer les chansons que j’ai composées quand j’avais 21 ans, c’était vraiment flippant ! Il avait très peur au départ, mais j’ai adoré faire ça avec lui. Il m’a fallu du temps pour m’habituer à chanter, mais aujourd’hui, je prends autant de plaisir que quand je joue de la basse. Et c’est très bien ainsi car j’ai toujours un oeil sur mon fils, y’a pas de problème comme ça, je lui dis ce qu’il faut faire (rires). Je sais bien que les gens viennent pour me voir jouer de la basse mais je n’avais personne au chant donc qu’est-ce que j’étais supposé faire ? (rires). Cela dit, attention, je ne suis pas prêt à passer le relai !
IR : Pourquoi les autres membres de Joy Division ne sont pas présents sur cette tournée ?
PH : On ne se parle pas. Nous n’avons pas de relation à cause du split de New Order. C’est comme un divorce. T’as déjà été mariée ?
IR : Non.
PH : T’as déjà divorcé ?
IR : Oui !
PH : Haha. Le problème, c’est que j’ai dit "New Order se sépare" et ils m’ont répondu "c’est toi qui quitte le groupe". Aucun des deux cotés n’a voulu revenir sur sa décision. C’est stupide. Mais nous n’avons plus aucune relation.
IR : Avec le recul, quand tu réécoutes les deux albums de JD, y’a-t-il des choses que tu n’avais pas remarquées auparavant ? Que représentent-ils pour toi, en dehors des considérations du public ?
PH : La plupart du temps, j’écoutais les chansons pour leurs valeurs de base, en me disant "Ian est bon, tiens voilà mon jeu de basse, voilà comment jouent Bernard, Stephen...", et puis un jour tu analyses les paroles, tu t’arrêtes sur la façon précise dont Ian écrivait les chansons, et tu réalises l’intelligence avec laquelle il amenait ses petits tours d’écriture dans nos compositions. Ses expressions lyriques, ses textes, deviennent évidents quand tu les chantes, ils sont de parfaites révélations, et c’est ainsi sur les deux albums. Ces albums, ce sont comme des premiers boulots après tes études, tu t’en rappelles toute ta vie, ils sont très importants car ils forment la personne que tu deviendras. Après, soit tu te laisses aller sans rien faire, soit tu t’accroches d’année en année et développe une carrière. J’ai été chanceux qu’Unknown Pleasures soit bien accueilli à son échelle, car ça m’a permis de continuer à jouer. Aujourd’hui, je peux dire que je joue de la musique grâce à Unknown Pleasures, voilà ce qu’il représente. Je pense que s’il n’avait jamais été écrit, je ne jouerais pas actuellement.
Au tout début de cette tournée, je me sentais coupable de faire quelque chose que les gens ne voulaient pas que je fasse, ou qu’ils n’aimaient pas. Mais on a passé de supers moments, on a joué devant des milliers et des milliers de gens, et personne ne voulait que ça s’arrête. C’est une position étrange de jouer un album aimé par autant de gens, dans la mesure où il représente une partie de la vie de ces personnes. C’est un album particulier. La seule chose à espérer, c’est que le public perçoive bien la passion qu’on a mis pour être à la hauteur de tout cela. On a vraiment travaillé dur pour que ça sonne le mieux possible.
IR : J’ai pu lire que vous n’étiez pas conscient, à l’époque, d’être un groupe qui se distinguait clairement des autres, ou plutôt, qui avait quelque chose en plus.
PH : Nous ne savions pas. Quand on travaillait, on faisait juste de notre mieux. On a eu la chance d’avoir Tony Wilson, le patron de notre label, qui disait : "faites ce que vous voulez, faites quelque chose qui vous rend heureux, je vous fais confiance", un mec normal aurait dit : "change ci, change ça, prend tel producteur, changez vos compositions..." et ça aurait tout foutu en l’air... Lui nous faisait confiance, il nous a permis de grandir et surtout d’aller à notre rythme, ce qui était fantastique. Cela nous a permis d’être le groupe que nous étions, ou que nous sommes ?...
IR : Peux-tu évoquer l’influence de Martin Hannett sur cet album ? Tu n’avais pas l’air d’apprécier...
PH : Martin Hannett était un élément bizarre pour moi, quand j’ai entendu ce qu’il faisait sur Unknown Pleasures, j’ai détesté et me suis dit qu’il allait tout ruiné : "quel salaud, ça sonne merdique !". Quand j’ai réécouté ça trente ans plus tard, mon dieu, j’étais embarrassé !... Tout ce qu’il a fait sur l’album est fantastique. A l’époque j’étais trop jeune, du genre, "fuck off, je veux juste cracher mes nerfs". Ian a aimé de suite, mais nous jouions les chansons d’une façon bien différente en live. Ce qui est terrible, c’est que j’ai piqué les "trucs" de Martin ainsi que certains sons qu’il avait incorporés. Pour cette tournée, j’ai repris des techniques qui permettent de faire respirer les chansons et de conserver la profondeur du son propre à Unknown Pleasures. Je pense que Martin a injecté de la tension, de la profondeur et de la beauté dans cet album. C’était une période où on sortait à peine des Sex Pistols, et lui nous a apporté quelque chose qui a influencé les trente années qui ont suivi. Il nous a donné cela, juste comme ça "tiens, cadeau", et moi j’ai commis l’erreur de le critiquer pendant des années, avant de m’apercevoir qu’il avait fait un travail artisanal et difficile à l’époque. Aujourd’hui, ce travail nous appartient et j’utilise ses idées du mieux que je peux pour cette tournée.
IR : Malgré son apparence réservée, Ian Curtis était-il un leader ? Quelle est sa part concrète dans votre création musicale ?
PH : Ian était celui qui avait l’oreille et qui disait "ça sonne bien", "refait ça, attends, retiens cette partie, c’est génial", il était un chef d’orchestre. Sa mort a été très difficile pour nous car nous continuions à jouer, sauf il n’y avait plus personne pour nous dire ce qui était bon ou non. On a mis du temps pour juger de notre propre musique car Ian l’avait toujours fait, c’était celui qui repérait les bons éléments. Donc oui, il était un leader. Il était toujours le premier, quand tout le monde en avait marre, notamment dans les moments où Joy Division n’était rien aux yeux de personne, à nous encourager "n’abandonne pas, aller, il faut continuer, il ne faut pas lâcher !", il nous secouait... Un leader, ça oui, il avait foi en Joy Division, il pensait que nous étions fantastiques et c’est ce dont n’importe quel groupe a besoin. Un groupe doit croire en soi et ne laisser personne dire le contraire.
IR : Beaucoup de groupes s’inspirent de Joy Division malgré sa courte carrière. Comment considères-tu cette influence ?
PH : On a joué avec White Lies et je vois très bien les convergences... Le chanteur chante comme Ian Curtis (imitant sa voix). Je prends cela comme un compliment. Quand tu détiens un style distinct et que quelqu’un l’imite, tu peux pas t’énerver et t’en prendre à lui du genre "arrête ça connard", mieux vaut lui dire merci. Regarde les Cure, c’est un mélange de Joy Division et de New Order dans les grandes lignes, et bien tant pis, faut le prendre tel quel. (votre intervieweuse ne relèvera pas cette comparaison si peu caricaturale).
IR : Tu as sans doute été influencé, avant d’influencer à ton tour dans ta façon de jouer de la basse...
PH : Oui, j’ai moi même été influencé par Jean Jacques Burnel (The Stranglers) et Paul Simonon (The Clash), je leur ai piqué des trucs. Je pense que tu peux emprunter ou utiliser des choses qui t’inspirent, du moment que tu as la créativité, la foi et la passion pour aller plus loin. Je considère que des groupes ont copié JD sans jamais dépasser le son de JD. A l’époque, nous nous inspirions énormément de Kraftwerk mais le but était que ça nous emmène ailleurs. Par exemple, la chanson Trans-Europ-Express était une de nos grandes inspirations, mais il s’agissait pour nous de transcender un type de son pour que personne ne puisse reconnaitre nos influences. Notre alchimie était très très forte. Et le fait que tant de groupes piquent les idées de JD et de New Order atteste de cette alchimie au sein du groupe mais aussi en terme d’écriture. Parce qu’il s’agissait vraiment de l’apport de 4 personnes. L’alchimie ne change pas vraiment par la suite, même avec New Order, elle était différente mais elle restait. C’est très étrange.. Puis tu te sépares, et l’alchimie disparait.
IR : Avant la mort de Ian, aviez-vous évoqué un tournant électronique, tel que l’a connu New Order ?
PH : Oui. Dans la musique de JD, tu peux entendre une influence électronique, par exemple sur Isolation et sur quelques pistes d’Unknown Pleasures. Des chansons comme Something Must Break sont très disco, malgré leur coté ambigu. Donc je pense que si Ian avait vécu, il aurait probablement chanté Blue Monday. Pas de la même façon que Bernard, mais... Il avait un grand intérêt pour la musique électronique, Faust, Can, il aimait plein de groupes modernes, donc cela aurait été une évolution naturelle pour lui. Il nous encourageait toujours à explorer de nouveaux sons. Parfois, il prenait la guitare pour que Bernard puisse utiliser le synthétiseur et il écoutait attentivement.
IR : Tu es né à Salford, dans la même ville que Bernard. Peux-tu revenir sur votre adolescence et ton désir de faire de la musique ?
PH : (rires) Je n’avais pas envie de faire de la musique ! En tout cas, pas avant mes 19 ans, quand j’ai vu les Sex Pistols à Manchester. J’ai d’ailleurs rencontré Ian à ce concert, c’est marrant. Dès que je les ai vus, j’ai senti que c’était ce que je voulais faire. Je n’étais pas du tout inspiré par eux musicalement, mais uniquement par la façon qu’ils avaient de dire "fuck off". Mes hormones étaient d’accord avec ça. On a tous trouvé ce concert fantastique. On a acheté des instruments, au début, ils restaient par terre, on ne savait pas quoi faire de ça, puis on les a pris dans nos mains en disant "merde, qu’est-ce qu’on va faire" ? Alors on a acheté des bouquins pour apprendre à jouer, ce qui est vraiment chiant quand on est pressé, mais bon, il fallait bien apprendre ! C’est plutôt inhabituel que deux personnes, moi et Barney, doivent attendre leurs 21 ans pour se rendre compte qu’ils sont doués pour la musique ! Combien de chances y avait-il pour que deux amis d’enfance, qui n’avaient jamais joué avant, montent deux groupes fantastiques ? (rires)
IR : Vous n’aviez jamais fait de musique, et pourtant, Joy Division laisse entendre que vous aviez chacun une approche personnelle et définie de la musique.
PH : Oui, au début on jouait des chansons punk, mais très rapidement, chacun de nous est allé vers son propre groove, sa voie personnelle, sa propre musique, je ne sais pas.. Il y a une part de chance dans l’alchimie car nous n’avions rien planifié, c’est un mystère.
IR : Que penses-tu des deux films qui retracent l’histoire de Joy Division, Control et 24 Hour Party People ? Lequel est le plus proche de la réalité ?
PH : Aucun des deux n’est proche de la réalité, pour être honnête. Tout le monde a une idée différente de la vérité et c’est difficile d’en choisir une. Tout le monde a une version de sa propre vie. 24 Hours Party People était une comédie, Michael Winterbottom avait une vision globale du label Factory. Son idée était de prendre des anecdotes, de faire quatre histoires, qui, rassemblées, formait une seule histoire géniale, donc c’est forcément exagéré. Control a été l’opposé. Anton Corbijn nous connaissait bien, il a passé beaucoup de temps avec nous et connaissait les personnages donc il a monté des faits réels. Quand je vois Control, ça me rappelle moi même, dans le bon coté comme dans le mauvais... Pour moi, Control est plus réaliste que 24h Party People. Mais ce dernier reste un bon film, et il est très drôle !
IR : Tu parlais toute à l’heure de ton nouveau club à Manchester...
PH : Oui, il est dans l’ancien bureau du label Factory !
IR : Tu veux en faire une nouvelle Haçienda ?
PH : Non, ce n’est pas comme l’Haçienda. C’est plus petit et c’est mieux puisque ça ne fait pas perdre d’argent cette fois ci ! En fait, j’ai un ami qui possède 20 clubs, il est amateur de musique indé, du label Factory et de New Order. Il a un jour appris que l’ancien batiment de la Factory allait être fermé, reconstruit et mis en vente sur le marché. Alors il m’a dit "sauvons le et ouvrons un club". J’ai dis ok. Il y a eu bien sûr quelques critiques sur internet (tapotant nerveusement sur la table) mais je pense qu’on a sauvé un lieu historique, un point de repère à Manchester, de la même façon qu’il y a un nouveau lieu pour la Haçienda (le lieu d’origine étant devenu un parking). Ce n’est pas l’idéal mais c’est mieux que rien, les gens passent à Manchester et se disent, "tiens, il y a toujours une Haçienda et l’ancien bureau de la Factory". Ils y vont pour boire et s’amuser, pour moi, c’est très important. Je pense que l’histoire musicale de Manchester, avec ses anciens groupes, The Stone Roses, Happy Mondays, Joy Division, New Order, The Smiths... ne peut être éclipsée par la nouvelle génération, même si elle essaie. Les nouveaux se disent que l’ancienne scène est à mettre aux oubliettes, mais ils sont moins bons. The Ting Tings, ils ont peut-être du succès mais ils ne sont pas aussi bons que les Smiths ou New Order, si ?!. Même Oasis, qui est un très bon groupe, n’a pas pu nous éclipser ! Certaines personnes pensent qu’il ne faut pas se tourner vers le passé, mais je préfère m’en servir pour envisager le futur.
IR : Et quels sont tes groupes préférés aujourd’hui ?
PH : J’aime toujours la dance music, mais j’aime quand même certains groupes de Manchester tels que Everything Everything, The Hurts, I am Kloot, qui sont supers. Il y a beaucoup de nouveaux groupes, Manchester tourne bien, je ne sais pas pourquoi mais on est très chanceux. Je suis très content et ça me raccroche vraiment à quelque chose. Le constance musicale de cette ville est remarquable et très intéressante car à Liverpool, qui est juste à coté, ils essaient aussi mais n’arrivent pas à maintenir une scène. Ils ont plein de studios mais on voit peu d’albums en sortir. Pourtant, ils cherchent toujours à monopoliser la musique anglaise voire mondiale, donc c’est bizarre.
IR : Pendant la tournée, un film était diffusé avant chaque concert, de quoi s’agit-il ?
PH : C’est un petit montage d’images rares ou populaires de Joy Division et de New Order, qui permet d’illustrer ma vie et ma carrière en Angleterre. C’est un moyen pour moi de livrer des pensées et d’inspirer de nouvelles questions. Certains aiment bien, d’autres détestent...Mais ça suscite des réactions. L’idée de ce petit film vient aussi de notre inquiétude à rejouer sur scène, cela permet d’introduire les concerts sans avoir à penser à la gestion des premières parties, au remplacement de l’équipement etc. Quoique, parfois, on a quatre premières parties, parfois on en a pas.
IR : Tu trouves le temps de mixer dans tout ça ?
PH : Oui, le travail de DJ est excellent. D’ailleurs je n’ai fait que ça pendant cinq ans avant cette dernière tournée. J’ai adoré faire ça, partout dans le monde. Les grands DJ méritent d’être reconnus, après tout. Les gens ignorent grâce à qui ils passent de supers soirées, ils changent d’attitude selon que tu sois dans un groupe ou que tu mixes. Un DJ doit faire beaucoup plus d’efforts pour qu’on le remarque, ça n’a pas vraiment de sens. Mais jouer et mixer sont des activités complètement différentes et ça ne doit pas attirer le même public de toutes façons. Je n’aurais jamais imaginé consacrer une tournée d’un an à Unknown Pleasures. C’était génial de voir tous ces gens à travers le monde, Etats Unis, Italie, Espagne, Australie, Nouvelle Zélande, Brésil, Japon... L’année prochaine, je jouerai Closer.
Vos commentaires
# Le 12 octobre 2011 à 21:23, par Thibault En réponse à : Peter Hook revient sur Joy Division
Très bonne interview, du joli travail Deb’ ! J’aime bien le passage où il raconte l’importance de Curtis, le recul et le coup d’oreille qu’il offrait au groupe, ça change de l’image du mec torturé et autiste, c’est agréable.
A côté de ça, Hook a l’air d’avoir de la maturité et du recul sur ce qu’il a fait, et en même temps, il se prend pas pour de la merde. Il a une très haute opinion de sa génération, et sa petite phrase sur les Cure, c’est quand même assez fort de café.
# Le 13 octobre 2011 à 14:44, par Oh ! Deborah En réponse à : Peter Hook revient sur Joy Division
C’est cool que ça vous plaise, je suis très contente d’avoir eu cette opportunité ! Hook est le plus "lad" et le plus "rentre-dedans" parmi les membres de New Order, il en rajoute un peu parfois, mais l’échange a vraiment été sympa. Il a beaucoup d’estime pour sa génération mais je suis d’accord avec lui.
Pour les Cure, héhé.. Dois-je vraiment rappeler ce petit plagiat :) :
The Cure (1987) : http://www.youtube.com/watch?v=ZpWK1m-h_tA&feature=related
NO (1989) : http://www.youtube.com/watch?v=2YveC8laqCs&feature=related
A croire que New Order l’avait fait exprès, compte tenu des tensions à l’époque. Je pense que les deux groupes se sont marchés un peu dessus mais ils restent dissociables à tous les niveaux pour moi.
# Le 13 octobre 2011 à 16:28, par Parano En réponse à : Peter Hook revient sur Joy Division
# Le 14 octobre 2011 à 10:29, par Prof En réponse à : Peter Hook revient sur Joy Division
En parlant The Cure et de plagiat :
Felt (1984) : http://www.youtube.com/watch?v=jJUZf0SFDvA
voir même
Wire (1977) : http://www.youtube.com/watch?v=6nE8DFaxd94
# Le 14 octobre 2011 à 12:59, par Oh ! Deborah En réponse à : Peter Hook revient sur Joy Division
En terme de notoriété, globalement, les Cure ont eu plus de succès à travers le monde, mais en terme de singles sur le sol anglais, New Order (groupes à singles) est susceptible d’avoir rafler la mise. Même certains singles mêlant le fabuleux et le grotesque oui, c’est un peu le principe chez eux !
Prof, merci pour m’avoir rappelée cette sublime chanson de Felt, j’avais repéré la similitude du début avec Just Like Heaven mais je m’en souvenais plus. Par contre, j’avais jamais fait le lien avec celle de Wire mais ça me prouve encore que Wire est la source de toutes choses :) D’ailleurs ces premiers accords là avec ce son là ne sont pas imaginables avant Wire. Par contre après et aujourd’hui, ça parait logique et actuel.
# Le 22 octobre 2011 à 20:52, par Deborah En réponse à : Peter Hook revient sur Joy Division
# Le 1er novembre 2011 à 21:00, par Oh ! Deborah En réponse à : Peter Hook revient sur Joy Division
Les motivations de Peter Hook pour la tournée JD me semblent correctes, même si l’aspect pécunier rentre forcément en ligne de compte chez tous les groupes, surtout chez les vieux. Ca me parait logique. Généralement, je suis pas spécialement attirée par les reformations ou les concerts de groupes en fin de carrière. Mieux vaut ne pas s’attendre à revivre ou à toucher quoi que ce soit de ce qu’une période, un contexte ou un mouvement éphémère a pu offrir. Souvent, ils sont rodés ou fatigués ("l’ennui athlétique" ? même si je comprends pas cette expression), à part quelques exceptions comme Iggy (mais sans son éternelle énergie et sympathie, quel interêt de voir les mecs des Stooges aujourd’hui ? C’est limite devenu des étrangers), Iggy, j’aimerais bien le voir en solo. Les Cure, j’en parle pas, je ne les ai jamais vus. Quel interêt de dépenser au moins 50euros pour écouter des anciens titres à Bercy que j’apprécie mieux dans ma chambre, altérés aujourd’hui par l’expérience d’un groupe, ses compléments sonores, sa perfection, etc ? Ca ne représente rien.
Cela dit, si on m’offre une place pour aller les voir rejouer Three Imaginary Boys, Seventeen Seconds et Faith, comme c’est le cas à NY le 25 novembre prochain, je vais pas chipoter non plus :)
J’avoue aussi qu’il y a des groupes en fin de vie que j’adore encore voir sur scène, je suis forcée de constater que ce sont ceux qui n’ont jamais changé, et qui ont juste fait leur truc, comme The Fall ou TV Personalities.
Dans le cas de New Order, quand bien même j’adore certaines chansons, ça m’enthousiasme pas particulièrement de les voir aujourd’hui, même si c’est toujours sympa et festif, donc je comprends tes impressions mitigées face au concert que t’as vu. Et si je devais y aller, ce serait pour tout, sauf pour voir l’obligatoire Love Will Tear Us Apart. Au final JD et NO sont différents sur bien des plans, on va pas les écouter pour les mêmes raisons.
Dans le cas de Hooky, c’est encore différent, y’a plus de chanteur, je connaissais pas les membres du groupe. Il avait dit qu’il restait fidèle aux versions de l’époque (sans me faire trop d’illusions) et puis j’étais pressée de l’interviewer. La première moitié du concert était moyenne, on était loin de la magie et de la dynamique de Joy Division (ce fameux truc apathique comme tu dis, à la fois mort et extrêmement vivant, percutant) mais progressivement, une énergie sincère et proche de JD s’est développée dans une salle tout à fait adéquate (y compris l’extérieur de l’Aeronef de Lille, un brin indus) et le public, super.
Mais bon, je considère que le passé reste là où il est.
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