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par Aurélien Noyer le 24 avril 2007
Tracks a eu 10 ans. C’était jeudi soir, 4 heures d’émission spéciale pour fêter ça. 4h de musique en tout genre (funk, rock, hip-hop, electro, etc...), 4h de reportages sur, au hasard, des cinéastes belges enragés, sur des mamies américaines qui se mobilisent contre la guerre ou sur les foldingues du music-business (entre autres, Syd Barrett et Roky Erickson), et puis un montage génialissime : de 1955 à 2005, un itinéraire bis de la musique populaire. Oubliez Elvis, vous aurez Bo Diddley et Johnny Cash. Peu importe les grands, oubliez Nirvana, vous aurez les Melvins...
Et donc au sortir de cette émission spéciale, on pense à 10 ans d’underground, 10 ans de musique alternative, de happenings, d’art "conceptuel" et d’artistes pour le moins étrange. Pour paraphraser Le Daim : "les gens d’Arte ont le chic pour aller dénicher des trucs pas possibles, genre les deux bouzeux qui font de l’électro-trash avec leur tracteur au fin-fond de l’Islande !". C’est un peu caricatural, mais entre les cinéastes belges extrémistes, les mecs qui se jettent dans des buissons et considèrent ça comme un sport ou encore Hakim Bey, concepteur des Zones Autonomes Temporaires, c’est clair que Tracks fait malheureusement office d’unique pourvoyeur en originalité dans un PAF désespéremment terne. Personnellement, je me souviens d’un performer qui collait des micros sur des assiettes pour amplifier le bruit qu’elles faisaient lorsqu’il les explosait contre sa tête ou les brisait avec les dents, le mec expliquant très sérieusement qu’il ne répétait jamais : "ça n’a pas d’intérêt s’il n’y a pas de public".
Mais parfois, on peut tomber aussi sur un reportage à propos d’un petit groupe américain qui était sur le point de sortir son 3e album, un étrange duo appelé les White Stripes. Un exemple comme un autre qui montre à quel point Tracks est une émission indispensable : la petite voix qui introduit les reportages est révélatrice. La politique de Tracks, c’est l’underground, la marge, l’indépendant, l’avant-garde mais toujours avec assez d’ironie, de recul et de détachement pour ne pas se prendre au sérieux. Et ça fait 10 ans que ça dure.
Alors pour toutes ces heures d’images en tout genre, du plus normal au plus déjanté, pour toutes ces heures de musique que l’on entend nulle part ailleurs, pour toutes ces images qu’on ne voit nulle part ailleurs, pour toute cette diversité, B-Side Rock adresse tous ses remerciements à Tracks... et bon anniversaire !!!
A dans 10 ans...
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