Livres, BD
Londres dans les années 60

Londres dans les années 60

George Perry

par Giom le 13 décembre 2005

4

publié en 2001 par les Éditions de La Martinière ; 128 pages ; 15 euros.

Diminuer la taille du texte Augmenter la taille du texte Imprimer l'article Envoyer l'article par mail

D’abord tout commence bien, en couverture, on tombe sur une désopilante photo de nos Pierres qui roulent préférées, complètement endimanchées, se promenant sur Hyde Park. Jagger, au centre, ressemble au Prince de Galles, Jones, toujours en coin, arbore un chapeau blanc du plus bel effet. Et c’est parti pour un voyage tout en image dans cette période et dans cette ville fascinante. « Be Here Now », diront certains nostalgiques. Ils y étaient, ils l’ont fait ? Pas nous. Il nous reste les photos...

Dans ce livre, on croise toute une série de personnes mythiques dans différents domaines, du génial dramaturge absurde Harold Pinter à Ian Flemming, le père de OO7, en passant par la magnifique actrice Julie Christie. On retrouve les différentes modes de l’époque qui ont enflammé une jeunesse en quête d’identité : Rockeurs à motos ou Mods à scooters, il fallait faire son choix. On s’enthousiasme pour ces photos de manifestants grâce à qui les choses ont un peu changé, on rage contre un policier à la main lourde. Magie des clichés, l’époque renait sous nos yeux et on rêve de prendre le premier train Gare du Nord pour aller voir le mur peint du studio Apple sur Baker Street ou celui de cette curieuse boutique de King’s Road au nom évocateur : « Granny Takes A Trip ».

Le monde du rock, qui a marqué une telle époque, est bien évidemment très représenté dans cet ouvrage. On citera pour mémoire l’air amusé de Brian Jones (et oui, toujours lui, que voulez-vous, les gens marquants meurent toujours trop jeunes -ou l’inverse) sortant d’un tribunal. On décernera également une mention spéciale à cette photo étonnante de John Entwistle assis par terre chez lui, triturant une guitare sous le regard protecteur et attendri de sa maman (!), elle-même très occupée au tricot. Quelle image ! Sur l’autre page, son compère Daltrey, les cheveux encore trop courts, se repasse un vinyle en prenant des notes. Pour lui, l’avenir s’annonce palpitant... Les hommes de l’ombre sont là eux aussi comme Andrew Loog Oldham (Rolling Stones), capitaux car c’est bien eux qui ont créé le business musical moderne avant que ce dernier ne les engloutisse.

Symbole d’un monde qui meurt comme cette photo de l’enterrement de Churchill et d’un autre qui naît (une image de riches financiers de la City est à mettre en parallèle avec celle, deux pages plus loin, d’ouvriers grévistes de l’industrie automobile), les années 60 méritent vraiment qu’on s’y intéresse de très près pour comprendre notre époque. Ce livre de photos, publié en France chez La Martinière, participe à cette découverte. Vous voulez continuer le voyage temporel dans des lieux différents ? Foncez, la même collection présente aussi des clichés de cette période dans d’autres villes comme San Francisco, New York ou Paris.

Bref, une collection pour tous et pas seulement pour les nostalgiques de cette période ou ceux qui font semblant de ne pas l’être (comme moi). Comme le dit l’introduction de l’ouvrage consacré à Londres : « Par bien des aspects, on pourrait comparer l’intermède glorieux que furent les sixties en Angleterre au relâchement éprouvé par les élèves lorsque le professeur quitte la classe ». L’auteur doit parler d’un prof autoritaire, non ?



Répondre à cet article

modération a priori

Attention, votre message n'apparaîtra qu'après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici
  • Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom