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mercredi 15 avril 2015
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par Oh ! Deborah le 17 octobre 2006
Désert impersonnel. Je me passerais bien de faire le tour informe de la vapeur à Dijon. D’ailleurs, je rentre directement par la même porte que tout le monde et c’est le barman qui me reçoit. Ça a l’air tranquille. Mogwai fait son soundcheck. Le manager arrive sans tarder m’annonçant que c’est Barry Burns (guitare, flûte, clavier), qui, dans cinq minutes, se collera mes questions.
Sympathie, attention, humilité, enthousiasme. Mogwai est en pleine actu. Mogwai va bien.
Inside Rock : Comment s’est passé votre concert à l’Olympia avant-hier ?
Barry Burns : C’était plutôt bien. Si nous n’avions pas joué au Royal Albert Hall avant l’Olympia, nous aurions été plus nerveux. Comme nous avions déjà joué dans des endroits plus grands, pour l’Olympia, c’était bon, nous étions détendus.
Inside Rock : On classe souvent Mogwai dans le post-rock. Un genre plutôt apaisé mais interrompu par des élans de violentes guitares. Êtes-vous en accord avec cette classification ?
BB : Je ne sais pas. Je crois que oui. Mais je ne me sens pas très à l’aise avec le terme post-rock, ça ne veut pas dire grand chose. C’est juste une catégorie. Par contre, les guitares violentes, j’adore ! (rire)
Inside Rock : À partir de quels sentiments composez-vous ? Quelles émotions voulez-vous susciter ?
BB : C’est quelque chose à laquelle nous avons du mal à penser lorsque nous jouons de la musique. Je veux dire, je suis sûr que les gens peuvent trouver toutes sortes d’émotions lorsqu’ils écoutent notre musique. D’ailleurs, c’est la même chose pour nous lorsque nous écoutons celle des autres, pourtant, nous ne pensons pas à ça lorsque nous jouons, nous aimons simplement faire de la musique ensemble, et ce qui doit arriver, arrive...
Inside Rock : Mr Beast est votre album le plus varié, on retrouve des chansons pop, du métal ou bien des morceaux très atmosphériques. N’est-ce pas difficile d’agir en accord avec différentes conceptions musicales ? Est ce que les membres du groupe écoutent tous la même musique ?
BB : Non, enfin, il y a quelques groupes que nous aimons tous mais nous avons aussi des divergences musicales. Le dernier album comporte en effet des styles assez différents mais je pense que c’est parce que nous nous lassons très vite des choses. Nous aimons changer. Nous pourrions faire le même album, les mêmes choses, encore et encore mais ce n’est pas notre truc.
Inside Rock : Certaines de vos chansons sont douces amères, à la limite de la mélancolie. Est-ce un sentiment que vous ressentez ou est-ce une direction purement esthétique que vous voulez donner à vos mélodies ?
BB : En fait, nous commençons à jouer quelque chose, et il arrive que cela sonne triste, mais nous ne sommes pas des gens moroses ou mélancoliques, ce n’est donc pas un état d’esprit. Je ne sais pas pourquoi nous créons ce genre de musique finalement... C’est plutôt étrange ! (rire) Je pense qu’une musique peut être à la fois mélancolique et réconfortante, qu’on peut se sentir mieux après son écoute.
Inside Rock : Glasgow est une ville à l’atmosphère très particulière. Récemment, on vous a souvent vu habillés de vêtements polaires ! Penses-tu que votre musique comporte un caractère nordique ?
BB : (Rire) Hmm.. Non je ne crois pas.
Inside Rock : Vous avez participé à la BO du prochain film de Darren Aronofsky (The Fountain) [1]. Comment s’est passé cette collaboration ?
BB : Et bien nous n’avons pas demandé à écrire la musique, nous l’avons juste interprétée. Celui qui l’a composée [2] aime Mogwai. Il est Anglais mais vit à Los Angeles et il nous a sollicité avec un quatuor à cordes, les Kronos Quartet. Il nous a donc donné beaucoup de ses compos, ça nous a bien plus alors on les a jouées. Je ne sais pas encore quelles sont celles qui seront dans le film. C’était bizarre de jouer les chansons de quelqu’un d’autre mais ça change, c’était intéressant.
Inside Rock : Vous avez aussi réalisé la BO [3] du film Zidane, Un Portrait Du XXIème Siècle [4]. N’était-ce pas difficile d’adapter votre musique à ce genre de film ?
BB : Le réalisateur Douglas nous a contacté et avait une bonne idée de ce qu’il voulait faire. Pourtant, ça n’a pas été difficile car il nous a demandé de faire ce que nous jouons habituellement, de nous laisser aller, et ça a très bien marché. Je n’ai pas encore vu ce que ça donne au final. D’un autre côté, ce n’était pas facile de composer une BO en trois semaines, mais j’ai prit du plaisir à travailler sous pression, c’était une super expérience. Ça me dirait bien de refaire quelque chose comme ça à l’avenir !
Inside rock : Vous avez boycotté les produits de la multinationale Nestlé, peux-tu me parler de cette décision ?
BB : Non, c’est vrai ?! Je ne sais pas...
Inside Rock : Alors, c’est une rumeur française ?
BB : Je ne sais pas, je ne suis pas au courant ! (rire) Peut-être est-ce quelqu’un d’autre dans le groupe. Parce que moi, j’adore les chocolats !
Inside Rock : Bien que tu n’étais pas présent dès le départ, Mogwai fête ses dix ans de carrière. Écoutes-tu les premiers enregistrements, Ten Rapid et Young Team ?
BB : Les seules fois où nous entendons nos anciennes chansons, c’est lorsque nous les jouons en live. Je n’écoute plus aucun albums de Mogwai car je les élabore et les entends sans cesse sur scène. Par le passé, celui que j’ai le plus écouté est Mr Beast. Nous avons beaucoup changé depuis Young Team, ce qui ne peut être qu’une très bonne chose !
Inside Rock : À l’avenir, sais-tu comment Mogwai va évoluer ? Allez-vous continuer à explorer votre son où voulez-vous changer de direction ?
BB : Les deux ! Je crois que l’on se renouvellera toujours pour ne pas s’ennuyer. Nous essaierons quelque chose de différent tout en gardant l’identité de Mogwai.
[1] Sortie prévu en France le 27 décembre 2006
[2] Clint Mansell
[3] Un EP vinyle sera disponible le 18 septembre en Angleterre et la BO intégrale sera disponible en octobre.
[4] Le film est réalisé par Philippe Parreno et Douglas Gordon. Sortie : mai 2006
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