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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 13 juin 2006
paru en 1996 (Grove Press) ; réédité en version française en février 2006 (Éditions Allia), 627 pages.
La première édition de Please Kill Me a été publiée en 1996 aux États-Unis par Grove Press et fut à l’époque un sacré pari. Résumer le mouvement punk n’est pas la chose la plus aisée puisque sur une courte période, plusieurs scènes se sont développées, créant ses mythes et légendes, en Europe mais surtout en Amérique. Partant de ce constat, Legs McNeil et Gillian McCain, écrivains et témoins privilégiés de l’explosion de la scène punk new-yorkaise, jettent à la suite les uns des autres de riches extraits d’interviews en petits paragraphes des acteurs historiques qui ont participé au mouvement punk au pays de l’Oncle Sam. À travers ces anecdotes interviennent les mots magiques et tout l’attirail déjà folklorique (blouson de cuir perfecto, shooteuse, lunettes noires) avec les références nécessaires (différents membres du Velvet Underground, de MC5, Stooges, New York Dolls et Alice Cooper relatent leur histoire) de pratiquement tous les parrains officiels de ce mouvement musical de la fin des années 1970.
Compilé de façon chronologique, on peut également se rendre compte de la rapidité avec laquelle fonctionnent les mécanismes de la récupération. Ainsi, de l’explosion punk, à peine a-t-elle éclaté qu’elle est du jour au lendemain devenue la proie des requins du show-biz. Bon nombre de témoignages racontent de plus ce qui pourrait s’apparenter à la véritable aventure punk : loubards de banlieue, bagarres entre bandes rivales, amours qui n’osent pas dire leur nom, rêves impossibles, défonces prolongées (les différents problèmes d’aiguille d’Iggy Pop et de Johnny Thunders sont ici parfaitement bien décrits).
Tant d’exemples qui laisseraient croire que tous les personnages évoluant dans Please Kill Me seraient condamnés à vivre dans un univers sans issue, dont ils sont les éternelles victimes, si la musique ne les avait pas extirpé de leur morne quotidien. Récits attachants qui, chacun à sa manière, apportent leur témoignage, racontent ensemble cette histoire à plusieurs voix (celles qui passaient par New York et ses clubs délabrés, Detroit et Los Angeles), avec en fond sonore le punk rock, bien sûr. Petit regret : le tout n’est peut-être pas suffisamment décousu pour « faire punk ». Mais, finalement réussir à faire plus lucide que Please Kill Me, c’est bien la chose la plus extraordinaire !
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