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mercredi 15 avril 2015
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par Manu le 22 novembre 2005
Le combo portugais est de passage en France pour quelques dates avec un récent album, Ecclesiastes 1.11, bien accueilli par la critique, et un nouveau line-up élevé à six membres plus un chœur gospel. Récit du concert de Rennes.
21h : le groupe de première partie commence son set. Les Soul Invaders, formation parisienne de ska/soul n’attire pas grand monde. Les morceaux reggae/ska sont sans grand intérêt mais quelques titres soul flattent agréablement l’oreille. Un set, propre, sage et professionnel, ponctué par une bonne reprise d’Etta James.
Vient alors une très (trop) longue attente, durant laquelle le public quitte le bar pour se masser devant la scène. Un DJ passe de l’excellente soul 60’s / 70’s mais l’impatience nous gagne quand, enfin, les Wraygunn débarquent.
Noir total. Un discours de Martin Luther King résonne dans la salle. Puis le groupe plante le décor en clamant en cœur Soul City ! Ça s’annonce sauvage. Mais la sauce ne prend pas immédiatement. Le son est un peu brouillon, le groupe s’échauffe peu à peu et le public avec. Ça commence à pogoter gentiment devant la scène. Le bassiste toise le public en lui faisant signe de bouger. Puis vient la première claque. Keep On Prayin’ est un morceau imparable qui résume assez bien le style du groupe “bluesy soul rock destroy”. Dès lors, les Wraygunn sont inarrêtables et le public d’habitués, d’ordinaire plutôt sage, de l’Ubu se lâche corps et âme dans la grande messe diabolique rock’n’rollesque de ces « portugesh » menés de main de maître par Paulo Furtado aka The Legendary Tiger Man.
Fils spirituel de Jon Spencer et d’Iggy Pop, Gibson SG rouge en bandouillère, chemise ouverte, avants-bras tatoués, le regard masqué par des lunettes de soleil, le légendaire homme tigre saute dans tous les sens, vocifère dans son micro, se roule par terre et passe la moitié de son temps à genoux si bien que son pantalon fini totalement déchiré. A ses côtés, au chant, la charmante Raquel Rahla dans une sage robe noire et blanche sixties. Et si elle joue la carte subtilité et douceur, c’est pour mieux annoncer l’explosion sonore. Outre une solide et puissante section rythmique basse/batterie, le groupe se compose d’un percussionniste, d’un DJ aux platines et divers machines ainsi que d’une beauté noire qui faisait son apparition sur certains morceaux pour faire les chœurs.
You Really Got Me, une reprise magistrale des Kinks fait monter la température à des sommets. Le morceau suivant, All Night Long est pure folie. Le percussionniste fait des plongeons dans la foule tandis que Raquel se laisse porter à bout de bras et balader au-dessus du public devenu totalement hystérique. Le Legendary Tiger Man descend alors dans la fosse avec son micro en ne manquant pas de caresser les demoiselles qui lui passent sous la main tout en se faisant asperger de bière. Puis remonte sur scène et escalade les amplis jusqu’à atteindre un micro à trois mètres de haut pour reprendre le morceau. Impressionnant !
Ils quittent la scène. Moment de répit. Puis reviennent et la folie gagne encore de plus belle la fosse avec un long rappel ponctué par My Generation des Who. Puis un second rappel. Le public, totalement conquis, en réclame un troisième, en vain. Il est minuit passé mais devant telle décharge électrique et d’énergie la fatigue ne prend pas. On reste sur sa faim mais soyons réalistes : les Wraygunn nous ont déjà amenés au-delà du raisonnable dans une véritable orgie rock’n’rollienne faite de sueur, de sexe et de bière. Les ingrédients des vrais bons concerts de rock en somme.
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