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par Parano le 27 mars 2007
sorti en octobre 2006 (Paper Bag Records / V2)
Les membres de Tokyo Police Club ne sont pas du genre envahissant. Seize minutes et vingt-deux secondes, c’est long si on retient sa respiration, mais c’est court pour un album. Qu’avons-nous là ? Sept titres de rock nerveux, dépouillé et bien foutu, qui viennent chatouiller l’oreille, déjà saturée d’orgasmes sonores en tout genres. C’est simple, le temps d’écouter ce disque, je n’ai encore écris que trois phrases. Flippant.
À l’heure où les ipod s’épuisent, les disques durs palpitent, plein jusqu’à la gueule de milliers d’albums dont l’histoire ne retiendra pas grand-chose, c’est une sacrée bonne idée de pondre un disque aussi court. Plus long, il aurait sans doute été lassant. Ces jeunes Canadiens n’ont pas inventé l’eau chaude, mais sont plus inspirés que la plupart des groupes qui squattent les bacs. Imaginez les Strokes, à qui on aurait botté les fesses, ou bien les Killers, un colt sur la tempe, se mettre à faire du rock, et vous aurez une idée de ce que sont les TPC. N’allez pas croire pour autant que leur musique n’a pas d’âme. Ces types savent manier le feu et la glace. Chacune de leur chanson (peut-on encore dire chanson en 2007 ?) fera sautiller ta voisine dans son studio du XXèmee arrondissement, et fera taper du pied les vieux cons trentenaires.
Pourtant, à bien y écouter, leur rock hargneux est blême, sec et froid comme les plaines du grand nord américain. Tokyo Police Club, c’est un peu Bauhaus en plein trip d’ecsta. Ça ne rigole pas vraiment. Le groupe creuse droit son sillon dans le champ sans cesse labouré du rock indé, austère et fulgurant. Un poil de punk strident et minimaliste, une basse qui groove pour de vrai, et un clavier qui plaque des accords à faire pleurer Lou Reed. Le rock, c’est simple quand on a du talent. Laissons donc à Tokyo Police Club le temps de nous étonner encore.
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