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mercredi 15 avril 2015
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par Florent le 7 février 2006
paru le 15 janvier 2005 (Wagram)
Smooth aborde l’electro en se basant sur la musique issue des années 70. Un peu comme Gotan Project pour le tango. Une hésitation est apparue, pour la rédaction d’un petit article sur le disque, ne sachant trop quoi en penser. L’hésitation entre l’écoute plaisante et agréable et la lassitude. Quelques impressions sur ce nouveau groupe d’electro et leur album An Electro Soul Experience.
Smooth est un trio nantais composé de N. Berrivin (basse, voix, samples, clavier), D. Darricarrère (Rhodes, piano, guitare, samples, voix) et C. Declerq (batterie, programmation) existant depuis 2001. Parmi leur concert-list, on peut noter la première partie de Sinclair.
L’idée de l’album peut se résumer dans leur nom : Smooth, une sonorité flexible, molle et lisse et qui glisse sans s’accrocher... le CD est composé de 12 titres, de durées inégales, avec de bonnes idées et des longueurs.
Le premier morceau B-Side permet d’introduire l’album. Des petites notes au xylophone suivies d’une mystérieuse voix samplée nous annonçant que c’est le disque avec le plus de nouveautés ("challenging record") que l’on a jamais mis dans notre chaîne. S’ajoutent des violoncelles, un brin d’accordéon et des accords graves plaqués au piano. C’est bien trouvé et orchestré, tout est bien en place pour que ça nous motive. Le petit hic, c’est que c’est un peu inspiré d’EZ3kiel. Le même type d’ambiance et de construction.
Suit ensuite le propre de l’album. On y retrouve l’influence des années 60-70, notamment avec les claviers rappelant le son des Doors, ou la présence de pédales wha-wha. Le deuxième morceau s’intitule Les Reflets, laissant (comme les autres titres) une large place au Rhodes et autres claviers. Ce titre veut nous entraîner grâce à une bonne rythmique, mais devient énergisant seulement à la fin... et nous on reste sur la notre. C’est un peu le problème général de l’album, qui reste d’une grande qualité, mais sans pousser dans la créativité. On sent bien l’envie de coller l’electro, la pop, les années 70 et toutes les musiques ayant marqué les membres du groupe... mais où est-ce qu’intervient la personnalité et la fragilité ?
Dans les bonnes surprises, on peut noter la très bonne maîtrise des claviers, entre des jeux funk ou berçants, et l’ajout discret mais subtil des samples. Les voix insérées comme chœurs ne sont pas bruyantes et permettent d’accentuer la beauté sonore du Rhodes (exemple avec le spetième morceau Smooth). À d’autres moments une rythmique bien portée et efficace (Out Of Your Reach), nous ravive. Ceci devient agréable et créatif lorsque ces éléments s’assemblent entre eux, variant d’une atmosphère à l’autre (Little Karma). En bref, la qualité générale reste très honorable : l’excellente écoute, la maîtrise des instruments, la capacité à leur laisser une place de choix et une bonne harmonisation de l’ensemble. Pour un premier disque et un groupe qui n’existe que depuis quatre ans, il y a de quoi tirer sa révérance.
Du côté des déceptions, il y a peu de variations, les titres s’enchaînant les un après les autres. Vous êtes assis confortablement ? Hé bien, vous y resterez tout au long du disque. Deuxièmement, il y a quelques plagiats. Par exemple, le titre Son Of The Seventies met en scène une voix de bluesman (qui délecte les tympans par sa finesse, sa profondeur et son grain) accompagnée d’une rythmique soutenue, de scratchs, de claviers et d’une intro au dijeridou : « directly extracted from Jestofunk » ! Enfin, la voix qui susurre un texte, c’est bien pour un ou deux titres... mais pas tout le temps. Dans certains cas, une voix cristalline permettrait de donner beaucoup plus de volume à l’ensemble, et de rêves pour nous.
En conclusion, un disque à écouter pour se relaxer, se sentir bien, ou bouquiner. Un disque qui met une ambiance musicale agréable (une phrase traître, se confondant parfois avec fond sonore ou pire « musique d’ascenseur »... c’est quand même pas le cas là !). La qualité et le professionnalisme ne font pas défaut et pour un premier album, ça reste d’un très bon niveau. Ce que je regrette plus, c’est la tendance du groupe à se cacher trop souvent derrière leurs influences, et laisser parfois l’impression d’un simple disque d’electro qui pourrait équivaloir à une compil’ « buddha bar ». Un hommage au Rhodes, c’est très bien, même excellent. On peut ainsi redonner de la couleur et du panache aux claviers, souvent oubliés lors des écoutes, mais permettant toujours de relier les instruments entre eux. Mais, ce n’est peut être pas quelque chose à faire pendant tout un disque.
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