Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Sylvain Golvet le 27 novembre 2013
Pour sa 9ème édition, BBmix continue dans son projet de proposer des groupes que même les puristes ne connaissent pas (en tout cas c’est la volonté du programmateur). Une bonne initiative en tout cas avec des soirées regroupant les groupes du même genre, en voyant large. (N’étant pas disponible le jeudi et le vendredi, on ne parlera que des soirées de samedi et de dimanche.)
Un samedi plutôt axé noise qui commencera avec le post-hardcore énergique de Tazieff assez proche d’un axe Fugazi/Jawbox. Pas très aventureux mais bien exécuté par de bons instrumentistes.
Ensuite c’est Ela Orleans qui prendra place au fond de la scène, assise derrière une table avec claviers et pédales d’effets, le tout devant une projection de vidéos vintage. On pense un peu à Portishead mais pas facile de rentrer dedans, entre une artiste statique et un public assis lui-aussi dans les sièges (un peu trop) confortables de la salle.
Derrière, les Magik Markers paraissent forcément plus énergiques, quoique le bassiste avait l’air un peu apathique. Leur no-wave reprend là où Sonic Youth l’avait laissé en sortant Goo. Du coup c’est euphorisant mais aussi un peu redondant. Elisa Ambrogio fait cependant le spectacle, crie dans son micro, tourne le dos au public, tire sur les cordes de sa guitare et finit par la jeter au sol.
Enfin, Lee Ranaldo and The Dust arrivent sur scène. Impeccables dans le classic rock (reprise de David Crosby en rappel) comme dans les quelques explosions noise (Lecce, Leaving), le groupe fait surtout plaisir par son jeu fin, ses arpèges de doubles guitare qui se mélangent, son bassiste habile et l’indéboulonnable rythme du fidèle Steve Shelley. Grande classe.
Le dimanche sera plus chiche surtout si vous ne participiez pas à la conférence sur le drone en milieu d’après-midi. Mais là qualité était là.
Follakzoïd lance les hostilités. Ces jeunes Chiliens (et oui !) exécutent une musique faite de boucle, entre électro et drone et réussissent à faire se lever une partie du public qui vient se trémousser devant la scène. Les morceaux paraissent cependant un peu long, en tout cas plus que sur album et on les verrait bien opter pour plus de concis. Il faut dire que le son du clavier était presque inexistant, laissant peu de choses auquel se raccrocher. Bon accueil du public ceci dit.
Le gros morceau du week-end c’était bien sûr Om. Le stoner-drone orientalisant du duo emmené par Al Cisneros a envouté tout le monde avec son dernier album Advaitic Songs. Restait à savoir comment il était retranscrit sur scène avec seulement un bassiste, un batteur et un multi-instrumentiste. Mais pour son set, Om préfère piocher dans tous ses opus pour livrer des versions un peu remaniées de ses mantras. L’envoutement est total, malgré un son qui met un peu de temps à se mettre en place. À la batterie, Emil Amos est impérial et se balade sur ses nombreuses cymbales. La basse de Cisneros est ronronnante à souhait. Et cerise sur le gâteau, Robert Lowe nous laissera sans voix avec un son de guitare très étrange mais encore plus avec sa voix ahurissante, unique, passant par tous les tons mais de manière absolument classique. Inclassable. Plongeant le spectateur dans un état second, les longs morceaux du groupe font perdre toute notion du temps. A la fin du set on aura du mal à se décider sur sa durée totale. Dix minutes, une heure, cinq heures ? Peu importe, le voyage était beau.
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |