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mercredi 15 avril 2015
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par Nils le 10 mai 2006
paru le 19 septembre 2005 (V2)
L’histoire de Alan Donohoe (chant), Matthew Swinnerton (chant/guitare), Jamie Hornsmith (basse) et Lasse Petersen (batterie) est simple. Quatre déjantés, qui vont très bien ensemble et qui se connaissent depuis l’âge de quatre ans, décident, pendant un voyage en avion direction Amsterdam, de créer un groupe de rock.
Encore plus banal quand on sait qu’ils sont tous les quatre anglais et qu’ils viennent de la perfide Albion.
Quelques semaines avant la sortie de leur premier opus, le nom du groupe The Rakes rimait avec Franz Ferdinand ou (malheureusement ?) avec Bloc Party dont ils étaient la première partie pendant leur tournée 2004.
Beaucoup craignaient d’ailleurs que Capture-Release, le premier album de ces Londoniens, s’inspire d’une absence d’originalité à la Bloc Party. Que nenni, arrêtons de mettre ces deux groupes dans la même phrase.
Passons aux choses sérieuses. Écouter cet album tranquillement assis dans son canapé, c’est passer de l’état d’Eric Clapton sur scène à celui de Johnny Rotten après avoir pris sa dose de speed.
Dès la première écoute, l’album respire une ambiance néo-punk. On voit très bien la scène, avec cet espèce de mutant/chanteur qu’est Alan Donohoe, en train de gueuler des paroles sans réel intérêt, le regard dans le vide ou en l’air tout en gesticulant et les deux mains accrochées à son micro.
Ça commence sur Strasbourg, les médias ont voulu en faire un tube, pour le groupe cela ressemble à un hymne européen : titre d’une ville française, paroles anglaises et allemandes, Strasbourg est le centre de l’Europe et le siège européen des droits de l’homme. Ce n’est pourtant pas la plus réussie. Son rythme entraînant et ses paroles à thème sont quand même bien placées pour ouvrir un album de cet envergure.
Et puis le rythme saccadé n’arrête pas sa course en si bon chemin. Retreat et 22 Grand Job font partie des chansons qui racontent les évènements d’une personne dans un style journal intime détaillant des moments de la vie de tous les jours. Contrairement à Animals ou Terror qui, toujours avec un rythme puissant et terne, sont des chansons à textes, un peu floues mais tellement entraînantes. Ça bouge énormément, on imagine d’ici les concerts remplis de pogos, slams, cassages de têtes et folies dansantes.
Ce groupe sent l’alcool à plein nez, dans ses chansons, dans son inspiration, sur scène, voire même en interview où ils prônent haut et fort qu’ils aiment le vin. Il est donc normal que les copains du chanteur fou soient loin d’être sans vie. Ses trois acolytes ont tous un punch étonnant et des mimiques qu’on imagine très bien accompagner celles d’Alan.
Produit par V2 Records, l’album ne sonne aucune fausse note, chaque chanson a son propre son, toujours entraînant même sur des titres plus calmes comme Binary Love ou Open Book.
La fin de l’album explose, encore un enchaînement de trois morceaux (Violet, T bone, Terror) qui balancent chacun une dernière sauce qui remplacera Space Mountain ou la dose de speed que Johnny a laissée plus haut. L’album ne pouvait se finir que sur un bijou, un point d’exclamation nommé Work Work Work (Pub Club Sleep).
Quoi de plus énergétique que ces quatre mecs ? D’ailleurs, quand on leur demande si leur but est de faire danser leur public, la réponse est un non péremptoire. Tant mieux parce que nous on voulait un album plein de punch et de rock. Fuck off !
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