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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 25 juin 2005
paru en juin 1979 (Jet / EMI)
Electric Light Orchestra est le groupe typique sur lequel on aurait envie de dire du mal. Ils sont laids, bêtes, même pas méchants et musicalement inintéressants. À l’écoute de cet album (succès rosbif en son temps), il est tout à fait compréhensible que c’est exactement le genre de groupe sucré que les Anglais sont capables de porter aux nues pourvu que l’on retrouve un chanteur / compositeur doué pour les mélodies et des relents d’alcool Beatles à vous terrasser un hippopotame malade du zoo de Monte-Carlo. Il faut dire que George Harrison, le soi-disant timide parfois peu avare de mots pour encenser le premier groupe venu, a toujours dit que si les quatre de Liverpool ne s’étaient pas séparés, ils sonneraient probablement comme ELO !
Costume disco du meilleur goût, barbe proéminente qui englobe tout le faciès, quelques gouttes de sueur qui perlent sur le front de Jeff Lynne lorsque celui-ci ferme les yeux pour tirer sa voix dans les aigus, nous sommes ici en présence d’un groupe où le seul concept de son album pourrait être « toujours plus de tout ». Vocoder comme s’il en pleuvait, histoire de rappeler que le groupe vit dans une soucoupe volante ; ensemble aérien de cordes et effets spéciaux connotés produisant un son à la limite de la rencontre entre les Aristochats et Emerson, Lake And Palmer. Pour vous dire que cet album embobina les foules, ELO fut - avec Wings et Queen - le seul groupe dans les années 70 où les stades n’étaient pas des arènes trop étroites pour loger une cohorte de patients en attente de guérison pyrotechnique tout en sachant qu’avec leurs hymnes pompiers, la brigade du feu n’était jamais bien loin pour refroidir les braises. Avec Discovery, le groupe fit sûrement la couverture du Melody Maker une fois tous les quinze jours entre un article sur l’invasion des troupes soviétiques en Afghanistan et le dernier gala de charité honoré de la présence du Duc et de la Duchesse de Gloucester (ce genre de choses...).
Mais plus que tout, cet album devait les consacrer star interplanétaire et il y parvint, puisqu’il est considéré comme l’un des meilleurs albums du groupe (un comble). Par la suite, que le combo ait pu créer un semblant d’émotion avec la chanson Hold On Tight et son exotisme pour touristes japonais (trois mots de français prononcés dans le refrain avec un accent oxfordien et le tour était joué), passe encore, mais alors cet album... Remarquez, ça se laisse écouter si on arrive plus à remettre la main sur sa compile Duran Duran.
Je vous rassure, j’aime bien Electric Light Orchestra. Je les aime bien comme j’aime bien Wings, et même plus parce que, si ces derniers n’ont jamais retrouvé la grâce de leurs premiers titres, ELO a fait preuve de persévérance tout au long de leur carrière et dans cet album, il y a tout de même Shine A Little Love, Last Train To London et Don’t Bring Me Down. Il y a surtout le miséreux travail des gens de la maison de disques qui tolèrent la publication d’un album de ce calibre-là, c’est à dire compilé comme si on mettait de la pâté pour le chien : en espérant qu’il ne se rende pas compte de la dose gargantuesque qu’on lui a mis. Le ELO sound n’est plus trop à la mode de nos jours mais vous devriez tout de même écouter les sept de Birmingham. Seulement, bon sang, achetez une compilation décente (du type Light Years : The Very Best Of) plutôt que ce Discovery bancal et boursouflé.
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