Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Our Kid le 10 mai 2006
paru le 22 septembre 2005 (Nacopajaz)
Habitué de la production et partisan d’un style depuis presque cinq ans (Fedaden compte plus de trois albums à son actif, d’une musique electro instrumentale matinée de hip hop), notre musicien du Midi nous propose, sous le label Nacopajaz, Fedaden, un disque éponyme et qui n’a peut-être jamais aussi bien traduit la musique de l’entité masquée derrière son nom. Officiant également chez Del Wire, Fedaden distille, le temps de neuf morceaux, un panel riche de sonorités en tous genres pour graver un disque d’ambient où se côtoient, pêle-mêle, musique latine, dub, techno, electronica et jazz, signe que le méridional n’est jamais à court d’idées et refuse de tomber dans la redite. De l’avantage d’être seul : Fedaden jouit d’une liberté totale et, ajouté à ses talents - ancien mixeur, un passé dans la techno, un goût pour la production et pour le son « qui tue » - on ne peut qu’apprécier Fedaden. De son ouverture avec un titre espagnol, le ton est donné : le monsieur connaît son Amérique du Sud sur le bout des manettes, pour une mise en route charmante. La présence de percussions typiques, voire tribales, associées à des basses groovantes directement issues de la dub appatent l’auditeur sur le champ. D’ailleurs, la mise en avant de la section rythmique, que permet la musique instrumentale, est une constante sur Fedaden.
Tant Apprendre nous renvoie aux riches heures de la Warehouse de Chicago, 20 années plus tôt, et invite cette fois-ci à la danse à travers des beats tranchants et un sens mélodique qui n’a rien de robotique. On sent qu’un grand soin a été apporté aux morceaux et que des minutieuses « touchettes » ont dû être ajoutées par ci par là. Même si Empire peine à décoller et constitue le seul véritable morceau faiblard, on ne peut qu’applaudir à l’écoute de Voilà, une frappe surpuissante et le rythme en action : toutes percussions sorties, les quelques voix d’enfants dissimulées derrière une délicieuse flûte semblent donner une réponse à la question « C’est quoi Fedaden ? ». La réponse ? Voilà. Autre réussite, Long Way dispose d’un motif qui s’incruste dans les mémoires et ses quelques notes de marimba traduisent à merveille le voyage. Une sorte d’intermède, voire de rêve avant le grand plongeon. Océan et ses violons ! Une intro calme soudainement interrompue par un son de guitare (?) et des battements de basse. Un rythme s’instaure, tel l’ondulation des vagues, un paysage de rêve s’ouvre à l’auditeur, son imagination n’a jamais été autant aiguisée. Tant mieux ! Sans transitions, Lectr nous renvoie à ce que concoctaient des formations comme Aphex Twin, voire 808 State, malgré la présence d’un beat hip hop. No Me Siento et 005 achèvent l’expérience Fedaden.
Du son, du travail, des bruits venus de nulle part (ma console Game Boy ?), des ambiances souvent sombres mais jamais noires, en gros, en cherchant bien, chacun peut y trouver son compte, c’est la grande force du disque, il ne s’enferme pas dans un carcan et, suivant les humeurs et les disposition mentales du patient (euh, de l’auditeur !), la musique nous accompagne ou nous habite totalement. Disons-le une fois pour toutes : l’ambient ne sert pas juste à être diffusée pendant que l’on fait la vaisselle !
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |