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mercredi 15 avril 2015
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par Fino le 20 février 2006
paru en février 2006 (Ohayo Records)
La première chose qui frappe quand on est sur le point d’écouter cet album d’Electrosoap, c’est l’autodérision de ses membres. Passons sur l’excellence du nom du groupe et du titre de l’album, pour nous concentrer sur les titres à proprement parler. Comment ne pas avoir un a priori favorable quand on aperçoit les intitulés des morceaux 2 à 11, qui, mis bout à bout, révèle la clef de l’album (« Musique à écouter sur super canapé d’angle bon marché ») ? Faisant confiance aux créateurs du disque, qui doivent savoir du quoi ils parlent, on lance alors sa platine, et on se cale confortablement dans un canapé pour écouter de quoi il en retourne.
Passé Superstructure Mix (!), introduction apocalyptique de l’album, on décolle vers la première partie de la Musique À Écouter.... Décollage, ou plutôt lancement, tant c’est l’impression que donne l’écoute de ce premier mouvement délectable, de sa batterie lourde et de sa guitare saturée. On est alors en pleine transe, écrasé dans son canapé, impatient de ce que nous réserve la suite. Néanmoins, l’électronique À, bien que très bref, préfigure un album d’une hétérogénéité regrettable. Si le voyage reprend avec Écouter, un abominable - mais éphémère - Sur, qui consiste en une percussion conçue sur ordinateur, vient gâcher définitivement le paysage.
Cependant, le groupe se rattrape avec le chaotique mais non moins fabuleux Canapé (re- !), avant de retomber dans ses travers (D’). À défaut de voyage intersidéral, on se sent finalement davantage à bord d’un grand huit, dont les lentes ascensions sont malheureusement immédiatement suivies de vertigineuses chutes de quelques dizaines de secondes. Si ces dits morceaux n’étaient pas si peu doux à notre oreille, on se dirait que l’idée n’est en soit pas mauvaise. Il est évident que l’album doit s’écouter dans sa globalité pour en apprécier sa valeur ; mais il n’en demeure pas moins que ces intercalaires sont douloureux, et que l’on trouve le temps long en attendant le retour des guitares infernales.
Ainsi, si Angle, Bon et Marché sont agréables, on passera hélas sur Bonus, Échantillon(s) Un, Deux, Quatre, Cinq et Six... De même, des trois morceaux suivants (Étrange Longue Boucle), la qualité du premier est rapidement gommée par les deux suivants. Enfin, on se résigne devant le triste constat que la fin de l’album a un intérêt musical proche du néant, et ce malgré les battements cardiaques qui achèvent parfaitement l’album.
Devant le déséquilibre de cette oeuvre, on regrette finalement assez vite qu’un tri plus sélectif n’ait pas été opéré entre les 24 morceaux présents. Et ce même si le niveau de certains morceaux peut entraîner la farouche tentation d’en réécouter quelques-uns.
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