Un trio de français répondant au doux nom de Solas a la primeur de chauffer la salle avec un rock pas dégeu du tout qui renvoie aux jeunes années de Noir Désir ou encore à Téléphone. Ce dernier a sans aucun doute fortement marqué le chanteur au look auberien sans équivoque : t-shirt blanc moulant, veines dilatées, sudation extrème ou encore chevelure ébouriffo-grisonnante.

Après une trop longue attente, le groupe fait son entrée avec Lawrence Rudd en tête (chant) qui brandit tel un sceptre une bouteille de Bourgogne blanc (coupable sans doute du retard du combo).

L’entame du show est des plus dynamiques : la basse soutenue de North Sound Off crée une belle entrée en matière tandis que le loop de Talk Amongst Yourselves titille l’auditoire qui transforme le casino en dancefloor improvisé une heure durant. Niché sous sa casquette, Ruppert Lydon répond à la ferveur du public parisien par des sourires béhats, tout étonné qu’il est de l’efficacité de ses compositions. Le tube Drink To Moving On est l’occasion d’une véritable communion entre le public et Lawrence Rudd (gourou d’un soir) qui nous enlève à nôtre transe afin de nous accroupir ("Let me down down down...) pour mieux bondir par la suite ! L’homme est euphorique et offre même une gorgée de son délicieux breuvage bourguignon à un spectateur. Tout Kicking The National Habit y passe et c’est le percutant Playing In The Distance qui clôt cette courte mais belle soirée.

Grand National fait preuve d’une maîtrise instrumental sans jamais être pompeux ou sans charisme : tares qui guettent nombre de jeunes formations..