I put on some make-up

turn up the eight-track

I’m pulling the wig down from the shelf

Suddenly I’m this punk rock star

of stage and screen

and I ain’t never

I’m never turning back

... chante le héros du film, passant du glam rock à du punk rock au fil de la mélodie. Perruque, maquillage et paillettes ont fait d’Hedwig un personnage culte des planches à l’écran. L’opéra rock Hedwig And The Angry Inch, créé par John Cameron Mitchell et Stephen Trask, a d’abord conquis sa renommée dans un théâtre du West Village en 1994. « Tout a commencé comme se créent les groupes de musique, à cela près que nous sommes partis sur une pièce de théâtre », explique Stephen Trask. Le succès de la pièce lui a permis ensuite de parcourir le monde (Boston, Los Angeles, Seattle, Cologne, Londres, San Francisco, Toronto et Berlin), et les deux créateurs décidèrent de l’adapter au grand écran en 2001.

Hedwig (incarné par John Cameron Mitchell, sublime dans le rôle !) est la star inconnue d’un groupe de rock fictif qui sillonne les États-Unis, de restaurants miteux en halls de centres commerciaux. Au travers de ses chansons, Hedwig raconte son histoire : son enfance à Berlin Est, son changement de sexe, ses joies et ses humiliations, son amour pour Tommy Gnosis, jeune homme à qui elle a tout appris, qui est devenu célèbre avec ses chansons à elle, et qu’elle recherche désespérément. Car c’est bien l’un des thèmes principaux de ce film, la quête de la moitié perdue... Un dessin animé naïf et émouvant raconte cette quête, cet espoir de reconquérir sa moitié : à l’origine du monde s’épanouissait l’androgyne, qui fut séparé en deux, l’homme et la femme ; depuis, chacun des deux genres tente de se réunir, et éclot alors « The Origin of love », comme le susurre l’une des chansons phares du film...

Si la réalisation du film, la première de John Cameron Mitchell, nous transporte avec brio dans un voyage onirique et une odyssée folle où affleurent l’émotion et la rage de vivre, les amateurs de rock seront aussi enthousiasmés par sa bande originale, mêlant glam et punk rock. Stephen Trask en a magnifiquement composé la majorité des morceaux, mais font aussi irruption le long du film, comme autant de références mythiques au rock des années 60-70 : David Bowie (Ziggy Stardust, « Heroes », Space Oddity), Sodomy (extrait de la fameuse comédie musicale Hair), Iggy Pop (Louie Louie), ou encore le MC5 (Kick Out The Jam).

Parallèlement au succès mondial d’Hedwig, John Cameron Mitchell et Stephen Trask ne chôment pas. John Cameron Mitchell a produit un autre film culte pour de nombreux spectateurs touchés en plein coeur : Tarnation de Johnatan Caouette. Il a aussi dirigé en 2005 le vidéo-clip Filthy/Gorgeous, chanson des Scissor Sisters, un groupe de glam rock américain. Quant à Stephen Trask, il a composé la musique des films The Station Agent (2003), En Bonne Compagnie (2004) et Americain Dreamz (2005) qui est sorti en France en juin 2006. Et pour ceux qui auraient aimé le film, la première de la comédie musicale Hedwig en France a eu lieu le 20 mars 2006 à l’Espace Reuilly et Hedwig devrait bientôt revenir sur les scènes françaises avec de nouvelles dates d’ici juillet 2006 ! À suivre...