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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 12 décembre 2006
paru le 6 novembre 2006 (Prikosnovénie)
Il y a vingt ans, Melanie Garside aurait été une star de la pop : quelque chose entre Kate Bush et Sam Brown, rien de moins. Seulement voilà : elle est née une génération plus tard que ses compatriotes et officie désormais dans un autre siècle. Initiatrice de son projet Maple Bee où elle joue de quasiment tous les instruments, l’Anglaise publie un premier effort qui s’apparente à une tentative d’habillage aussi inattendu qu’inhabituel d’une certaine idée de la musique pop, celle qui se veut plus atmosphérique et qui tapisse d’ambiance irréelle les soirées où l’on regarde les astres dans les cieux.
L’approche est lente, crépusculaire, la musique s’installe comme une étoile qui se couche. Le départ en rythme sur Something cède progressivement sa place à des ballades acoustiques intimistes et des réminiscences folk. Avec Maple Bee, en tout cas, la chose est claire : on est bien loin de Londres, on est tout proche du Devon. Et plus les secondes défilent, plus l’ambigüité s’affirme. La voix est somptueuse, éclatante (Bell Song) ; mais comme elle est trop puissante pour son orchestration electro-aquatique, elle a du être vaguement camouflée au mixage. Tout juste pourrait-on dire que sa musique s’apparente quelque peu à celle que pratique en France la montpelliéraine Émilie Simon.
Alright (Build Me A House) est un morceau presque nu et dont on ne perçoit qu’à peine l’économie tant est subtile la construction, tant est riche la diction de la chanteuse. Parfois même, la simple présentation des contours de cet univers suffit à nous faire rêver (Fit In) sans qu’il soit besoin qu’il se passe quelque chose d’autre. Un premier effort à saluer tant il est extrêmement élaboré tant sur le plan rythmique que dans la structure harmonique. Hello Eve est encore un de ces disques qui sortent des limbes comateuses et destructrices de ce système qui transforme en fonctionnaire dépité le musicien passionné qui en a été la victime.
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