Quatrième album pour le très romantique Maximilian Hecker qui a quitté la maison Kitty Yo pour la très puissante V2. Depuis son très beau premier album Infinite Love Song, titre qui donnait ouvertement le ton, l’Allemand n’a eu de cesse de défendre ses tendres et mélancoliques mélopées d’éternel romantique. Il faut dire qu’avec son physique de jeune premier, le beau Maximilian a la gueule de l’emploi. Pas très rock tout ça vous allez me dire, mais n’empêche, Infinite Love Song était un sacré bon album, porté par des chansons à la mélancolie maladive, au spleen attendrissant. Là où le bât blesse, c’est que le Germanique n’a pas évolué depuis, et ce n’est pas I’ll Be A Virgin, I’ll Be A Mountain qui apportera le renouveau tant espéré. Tiens, faisons nous l’avocat du diable un instant...

Songwriter pourtant talentueux, fin mélodiste, on pourrait dire que Maximilian Hecker n’en finit pas de s’auto-parodier à chaque album qu’il sort. Là est peut être le vrai cœur du problème. Certes on n’attendrait pas de lui qu’il nous ponde un album de Drum’n bass, mais le moins que l’on puisse attendre d’un artiste est d’évoluer un minimum, de voir le poids des années déteindre sur leur auteur, et donc sur son écriture même. Et cependant...

Cependant, l’envie d’être l’avocat de la défense me démange fortement. Car I’ll Be A Virgin, I’ll Be A Mountain est loin d’être un mauvais disque, bien au contraire et est supérieur en plusieurs points à ces prédécesseurs. Pièces maîtresses des compositions de Hecker, le piano et la guitare acoustique gouvernent quasiment les douze titres de l’album, saupoudrés parfois de corde (No More Lies To Reach You, Silly Silly, Funny Bunny, The Saviour, Feel Like Children), d’orgue (Your Stammering Kisses) ou bien d’un cristalin et sobre vibraphone (I’ll Be A Virgin, I’ll Be A Mountain ou bien encore le sublime Feel Like Children). On y retrouve les mêmes ingrédients qui constituaient déjà les précédents albums : une voix cotonneuse, rassurante et apaisante, des textes un peu fleur bleu certes mais qui fonctionnent parfaitement, une préciosité assumée et délicate, des chansons langoureuses et envoûtantes. L’album qui semble avoir tout dit à la première écoute fait partie de ceux qui se révèlent au fil des écoutes, pour ne plus vous quitter.

Au final, s’il fallait résumer tout ça, on pourrait dire que les fans du ténébreux Teuton seront aux anges, tandis que les amateurs des anciens disques du monsieur, déjà déçus par l’album précédent et du surplace de celui-ci, pourront passer leur chemin. Quand aux néophytes, je ne pourrais que leur conseiller d’y jeter une oreille attentive, I’ll Be A Virgin, I’ll Be A Mountain étant l’album idéal pour s’initier à la musique d’un songwriter qui mérite d’être connu. En ce qui me concerne, entre le cœur et la raison, j’ai choisi. Se sera le cœur. Décidément, quel tombeur ce Maximilian...