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mercredi 15 avril 2015
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par Giom le 20 septembre 2005
Publié en France en 2002 ; Editions Rackham
Plus connu pour ses ouvrages capitaux (je dis bien capitaux, je les conseille vivement à toute personne un tant soit peu intéressée par ces sujets !) sur les territoires occupés palestiniens et sur le conflit serbo-bosniaque, Joe Sacco est aussi un fan de rock. En atteste cette compilation de petites histoires autour du rock, publiée en France en 2002 par les excellentes éditions Rackham, qui reprennent souvent les clichés véhiculés par cette musique (attitude provocatrice, recherche de notoriété...) ainsi que les types caractéristiques de cet univers particulier (groupies, producteur véreux, journaliste foireux, protest singer pas si utopiste que ça...) pour les traiter d’une façon à la fois cynique et bienveillante, le tout donnant un résultat assez jubilatoire.
La partie consacrée au fanatisme de l’auteur pour les indécrottables Rolling Stones est par exemple hilarante puisque notre cher Sacco se retrouve propulsé lors du « concert de sa vie » dans la section 114 du Coliseum d’Oakland, au siège 11 de la rangée 23. Ça fait loin pour voir... « Mère Theresa à la guitare !... ah non pardon, Keith Richards ».
La dernière partie de l’ouvrage est consacrée au label Fat Possum Records (très apprécié par l’un de nos rédacteurs) puisque Sacco part à la rencontre des légendes du Blues éditées sur ce label, toutes plus ou moins meurtrières (à l’exception de Paul Jones mais qui à 53 ans fait office de jeunot de la bande- et à encore le temps de passer à l’acte comme le sous-entend Sacco. D’ailleurs, c’est le seul à jouer encore debout !)
Tout le redoutable sens de l’humour de l’auteur américain est donc utilisé pour décrire cet univers particulier du rock business. Sacco présente même son angle d’analyse dès la dédicace « à tous les braves gens qui ont eu le bon sens de ne pas créer de groupe de rock. » De toutes façons, il l’avoue lui-même, tout ça n’est qu’une histoire de frustration puisqu’une fois qu’il s’est rendu compte qu’il ne pourrait, pour le bien de l’humanité, pas devenir un musicien rock de talent, il décida alors : « d’étudier ces musiciens et leur monde dépravé et branché, et tirer parti de mes connaissances pour les détruire. » A prendre au deuxième degré bien sûr... quoique ?
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