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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 31 octobre 2006
paru le 30 octobre 2006 (Active Suspension)
Par intermittence sortent des disques qui semblent hors du temps et des modes. C’est le signe que si les goûts évoluent plus vite au niveau de la société que de l’individu, nombreux sont les musiciens qui restent fidèles aux leurs au risque de ne pas trouver dans le public l’écho qu’ils mériteraient. The Konki Duet a cette fidélité et risque de le payer cher. Ce trio féminin franco-russo-japonais chante en anglais et en français, jouent des arrangements pas compliqués mais suffisamment sophistiqués pour faire passer les trois donzelles pour les Emerson, Lake et Palmer de la pop accroche-cœur et surtout doit rêver de devenir The Beatles, Robert Wyatt ou bien The Ronettes. La mode n’a pas souvent raison, mais pour la combattre, il faut arriver avec quelque chose de neuf ou de très fort.
The Konki Duet aurait tout aussi bien pu disparaître de la circulation avec leur premier album. Mais voilà, avec ce second album, The Konki Duet ne semble pas avoir résolu de se démarquer de toutes les influences qui font son arrière-plan culturel. Non, plutôt d’avoir convenu d’en exploiter d’autres, et ce sans qu’en pâtisse un instant l’unité de son style, la force de son expression. Les chœurs, les arrangements acoustiques, les naïvetés électriques, tout ça est là. Et Mountain Mouton est définitivement de cette sphère flottante pleine de sons liquides (How I Could Not Like You ?) et de rythmes ciselés et tempérés. Rien de mièvre, de rétro dans l’entreprise. Rien que saccades feutrées et cuivrées comme ambiance (No One Knows), brises tièdes (L’Équalisation Sentimentale), songes tendres et lents (Birds). Les voix de Tamara, Kumi et Zoé se fondent sous de délicats arrangements de cordes ; un délice pour les oreilles.
À cet égard, la reprise du No One Knows de Queens Of The Stone Age revue et corrigée donne l’impression de revivre ce titre au ralenti avant que tout n’explose et ravive les sens, rêverie éveillée dans la moiteur du sommeil. Car on se trouve complètement dans une fusion réussie des genres qui éclate dans de fabuleux arrangements. Jamais une note de trop ou une qui manque, un son homogène d’une chanson à l’autre malgré la disparité des instruments utilisés. Cette perfection en énervera plus d’un mais elle n’est pas destinée à cacher un manque d’inspiration sous une couche de vernis. Un régal indispensable aux auditeurs qui ne verraient pas d’inconvénients à s’évader la nuit...
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