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Music : The Best Of The Beta Band

Music : The Best Of The Beta Band

The Beta Band

par Giom le 15 novembre 2005

3

sorti en octobre 2005 (EMI)

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Pendant un petit peu moins d’une décennie, le groupe Écossais The Beta Band a tenté d’imposer au grand public sa pop sophistiquée. Après avoir failli y arriver en 2001 avec le single Squares que tout le monde écoutait en se gavant des produits laitiers de l’ère pré-légionellose, le groupe a fini par se séparer après une ultime tournée de soutien à leur troisième LP Heroes To Zeros qui a vu le groupe livrer son dernier concert dans l’hexagone lors de La Route du Rock 2004. On ne sait pas si c’est la maison de disque, le groupe lui-même ou bien un fructueux deal entre les deux parties qui a décidé de la sortie de ce best of mais il est, quoi qu’il en soit, décevant de voir cette figure de l’underground britannique céder à l’exercice de la compilation cher aux sirènes capitalistes.

Cependant, l’écoute de Music (puisque que c’est comme ça que ce disque s’appelle, ce qui peut, soit être un signe inquiétant de mégalomanie, soit venir d’un manque crucial d’imagination pour trouver des titres), qui est censé présenter les 16 meilleurs morceaux du groupe, est une bonne occasion pour cerner la « marque de fabrique » de ce groupe injustement sous-évalué qui savait parfaitement marier rythmiques pop-folk classiques (le plus souvent acoustique) et intrusions de synthés toujours pertinentes. Il en résulte presque à chaque fois des compositions qui réussissent à être bondissantes et riches à la fois. Le Beta Band avait donc tout pour conquérir le monde et la voix étrange de son chanteur, qu’on qualifierait bien de « lunaire » tant elle semble venir d’ailleurs , aurait sûrement méritée d’être entendue plus souvent sur des grandes ondes radiophoniques. Dommage, dommage, mais peut-être qu’après tout, l’Histoire leur donnera raison...

On retrouve donc dans ce choix de titres, des morceaux aussi différents que la merveille pop Dry The Rain (qui figure également sur la B.O. du film High Fidelity), véritable hymne pour se réveiller le matin avec la pêche, la ballade destructurée Dr. Baker, le très électro To You Alone avec ses nappes de synthé rappelant la « French Touch », et, bien entendu, l’inévitable single Squares, basé sur un sample du fameux morceau Daydream que reprendra plus tard, avec autant de succès, le groupe I Monster. Si vous voulez comprendre comment faire de l’inventif à partir du vieux (chose très rare à réussir), ce morceau peut facilement servir de mode d’emploi.

Certes, il serait exagéré d’affirmer que toutes les compositions du groupe sont brillantes, certaines, recherchant trop la sophistication, frôlent parfois le kitsch ou paraissent parfois surchargées. On peut également se demander pourquoi figure sur cette compilation un nouveau morceau du premier album intitulé Smiling, très décevant et qui tient plus d’un délire d’adolescent découvrant comment faire de la musique sur un Mac que d’un véritable morceau d’un des meilleurs groupes de cette période charnière pour la musique populaire anglo-saxonne qui correspond à l’entrée dans le XXIème siècle.

Sur un deuxième disque, la maison de disque a eu la bonne idée (pas ultra-originale mais toujours agréable) d’assortir ce best of d’un live où l’on retrouve la plupart des compositions déjà entendues dans leur version studio. Notons la présence dans ce qui est l’un des ultimes concerts du groupe (le 29 novembre au Shepherds Bush Empire de Londres, snif...) de morceaux intéressants qui auraient également pu figurer sur le best of comme Inner Meet Me, Quiet ou le fédérateur, à l’introduction rappellant les Pixies, Dog’s Got A Bone (n’évoquons même pas l’ultra dansant House Song !) et qui montrent en tout cas que le groupe sait jouer ses morceaux d’une façon enrichissante et convaincante pour le spectateur.

Bref, c’est bien gentil, un best of du Beta Band, mais on ne saurait vous conseiller, si vous ne l’avez pas encore fait, de jeter votre dévolu sur les deux derniers LPs du groupe : Hot Shots II et Heroes To Zeros (produit par Nigel Godrich, je le signale pour prouver à quel point ce personnage capital de la musique contemporaine est partout), deux œuvres importantes de ce début de siècle qui finiront bien un jour sur les étagères de votre webzine préféré. Juste un peu de patience...



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Tracklisting :
 
CD 1 : Studio Recordings
 
1. Dry The Rain (6’06”)
2. Inner Meet Me (6’19”)
3. She’s The One (8’20”)
4. Dr. Baker (4’10”)
5. It’s Not Too Beautiful (8’31”)
6. Smiling (4’02”)
7. To You Alone (4’51”)
8. Squares (3’46”)
9. Human Being (4’00”)
10. Gone (3’42”)
11. Broke (3’01”)
12. Assessment (3’52”)
13. Easy (2’32”)
14. Wonderful (4’39”)
15. Troubles (2’33”)
16. Simple (3’45”)
 
Durée totale : 74’20"
 
CD 2 : Live At The Shepherds Bush Empire
 
1. It’s Not Too Beautiful (8’09”)
2. Squares (5’41”)
3. Inner Meet Me (5’21”)
4. Simple (4’05”)
5. She’s The One (7’49”)
6. Easy (2’41”)
7. Dr. Baker (5’50”)
8. Dry The Rain (8’07”)
9. Quiet (5’45”)
10. Broke (7’09”)
11. Assessment (4’39”)
12. Dog’s Got A Bone (5’09”)
13. House Song (7’23”)
 
Durée totale : 77’56"