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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 17 septembre 2007
paru le 20 mars 2006 (Boxson / Discograph)
Pour critiquer un disque dans la veine de formations telles Fugazi ou Shellac, il y a une recette très efficace : placer le disque dans sa platine, s’asseoir devant son clavier d’ordinateur et tenter de suivre le rythme en tapant sur les touches. Ce qui peut vous donner de longues phrases bourrées de descriptions, pratiquement imbuvables et incohérentes lorsque le groupe joue au ralenti et en opposition, des moments incroyablement énergiques de la part du groupe si l’on écrit très vite en faisant plein de fautes de frappe.
Originaire de Toulouse et constitué de deux membres d’Experience, le quatuor Selam joue un rock noisy incisif, cherchant la rugosité dans le son et l’atmosphère. Et effectivement, il y a des titres qui sont de vrais abattoirs, chronométrés, à la recherche du gros coup sonore. Pas de caviars et de manteaux de vison, un rock sombre, dépressif, la batterie et la basse volontairement mis en avant. Une atmosphère post-grunge s’empare de l’ensemble, autrement dit la porte ouverte à l’envie de bâillement à la longue.
Car tout le disque se traîne au long d’arrangements et de structures identiques et la redondance de la musique atteint son paroxysme sur le titre Looking For, fort bien ficelé mais par ailleurs le reflet adéquat de Nowhere. Un titre lent contrebalancé par un titre plus incisif, en voilà une idée ! Et puis, ces choix donnés aux titres, une norme depuis les années shoegazing : quelques mots assemblés à la va-vite, histoire de donner l’illusion d’un matériel sonore original mais qui faillit à sa tâche. L’absence de cohérence est plus que flagrante mais il est sain de penser que ceci n’est qu’un essai non transformé, une direction dans laquelle le groupe n’osera plus jamais retourner de si tôt tant l’on sent chez Selam l’envie de donner le meilleur de chacun de ses membres.
Tel un paralytique souffreteux, les onze titres de cet album cherchent tant bien que mal à exprimer quelque chose mais n’y parviennent pas, comme englués dans un conformisme trop prévisible. Ce disque sera difficile à suivre pour tous ceux qui ne peuvent écouter Selam qu’après un casse dans une pharmacie ou un excès de vitesse. Un bon conseil pour ceux-là : allumez quand même les veilleuses et passez à l’overdrive.
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