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mercredi 15 avril 2015
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par Fino le 17 avril 2007
Prélude inutile
18 novembre 2006 : je m’apprête à enfin recevoir ma tant attendue rasade de musique de drogués, alors que le Brian Jonestown Massacre se prépare à envahir la scène London Astoria. Plus tard - on ne sait même plus quand exactement ni comment tant toute notion du temps s’est distordue, au gré des vols planés et frasques beaucoup plus terre-à-terre des membres du groupes -, plus tard donc, ce qui s’avérera être la ravissante Aimee Nash mais n’est alors qu’une ravissante anonyme vient faire resplendir Anemone. Anton Newcombe embrasse et présente la chanteuse et musicienne des Morning After Girls. Le nom est attrapé au vol ; il vient remémorer les souvenirs d’une compilation téléchargeable sur le site du BJM. Il ne sera pas relâché de si tôt.
Une petite dizaine plus tard, le groupe australien passe en catimini à la Carling Academy, en plein Angel. Un peu tiré par les cheveux, mais on n’aurait imaginé meilleure coïncidence pour leur apparition. Le temps pour se décider à y foncer correspond à celui nécessaire pour trouver l’adresse et le chemin le plus bref. L’effet sera radical : il est grand temps de creuser tout ça et que l’on parle d’une telle formation, qui n’est malheureusement pas la seule plongé dans un assourdissant anonymat en France ou ailleurs. Les frontières sont aujourd’hui plus poreuses que jamais de toute façon. Eh oui, que c’est prétentieux. Maintenant que ceci est dit, autant entrer dans le vif du sujet.
Ça commence enfin
Ils sont jeunes ou moins jeunes, mais pour la plupart pas éclos de la dernière pluie. Et ceux qui le sont ont indubitablement scruté ce et ceux qui étaient tombé avant eux.
Rien à voir ici avec la "scène du Gibus". Pas de scène, pas de pseudo mouvement, peu de boutons d’acné. Logiquement, pas non plus de couverture mensuelle par un quelconque média. Ils ne sont plus ados, ne sautent certainement pas partout, et sont peut-être moins stylés que les Strokes et photocopies. Si cela n’était empreint d’un horripilant surdimensionnement de mon ego, je vous les présenterai, à une exception près, comme LE rock underground actuel.
Ils sont la queue de la comète Brian Jonestown Massacre - pour laquelle tout le monde a finalement pris son télescope en allant voir Dig ! - : resplendissante et trop peu remarquée. Frères du désormais célèbrement ignoré puis découvert groupe de San Francisco à la limite, enfants ou héritiers certainement pas. Point de copie, cela s’entend. Tous rejettent l’appartenance à un quelconque "mouvement" inspiré d’un revival psychédélique et/ou sixties, expression qui veut dire et peut inclure absolument tout ce que l’on souhaite, dans la mesure où les Beatles ont tout fait, et où Cale et Reed ont soigneusement tout défait. Et pourtant, quelques scènes émergent, semant des ponts entre elles. Ici à Melbourne, là à Londres, Philadelphie ou Portland... Certains se sont rencontrés, d’autres ont des connaissances communes, d’autres enfin absolument pas, et, pour ainsi dire puisque l’on en parle, n’en ont rien à faire.
Pour beaucoup, ils ont croisés la trajectoire d’Anton Newcombe, homme orchestre et ombre planante dont ils reconnaissent volontiers le génie. On apprend d’ailleurs en filigrane de leurs interviews une partie de ce que le film a (refusé de ?) capturer, et que l’avenir de celui-ci n’est pas des plus dégagés... Anciens membres ou amis pour certains, on devine instantanément quelques sources d’inspirations communes qui se sont répandues comme une traînée de poudre... de la décennie 1960 à la réplique psychédélique des années 80. Les petits enfants des Nuggets originaux pour aller au plus simple. Métissage oblige, ces rejetons ont parfois peu en commun, si ce ne sont ces lointaines origines planquées sur un brin d’ADN, et un goût prononcé pour les noms qui tuent. Autant de point commun donc entre The Morning After Girls et Sarabeth Tucek qu’entre The Castaways et Human Expression à l’époque.
Ils ont pour la plupart bien trop écouté Lou Reed pour être demeurés sains d’esprit, et à la question "quelle a été la plus grande révolution dans l’histoire du rock ?", répondraient volontiers le Velvet Underground, l’utilisation de six guitares en même temps, l’écriture sous drogue ou l’Epiphone Casino.
Lecteurs qui détestez déjà ce ton, ne méprenez pas le but de ce dossier : ces groupes sont bons, le génie d’Asteroid #4 vous éblouira vous aussi. Il s’agit uniquement de les faire connaître. La génération zapping et Myspace a hissé le pavillon noir ne laisse aucun répit ; on ploie sous l’atmosphère de plomb de certains, on se promène au bord d’une eau trouble avec Leigh Gregory, on se laisse emporter dans les plaines sirupeuses de Mellow Drunk. Le jeu de ces pages est biaisé dès le départ, alors oubliez le recul, de toute façon c’est has been, et comme on dit à l’école et malheureusement trop peu ensuite : ouvrez grand vos oreilles.
Infinis remerciements à Ankita pour son aide précieuse.
Réunis au printemps 2001 autour de leurs influences psychédéliques eighties plus ou moins obscures, les deux comparses Ricky Maymi et Leigh Gregory se sont certainement bien trouvés. Accaparés par des projets parallèles, ces deux grands amis ont tout de même trouvé le temps de sortir, entre 2001 et 2006, la bagatelle de cinq albums et E.P., plus un à paraître...
Le premier va souvent voir du côté du Brian Jonestown Massacre - la douze-cordes incarnant la cool attitude, c’est lui, mais il se penche également sur le synthé et les percussions chez Mellow Drunk -, The Imaginary Friends, Steve Roback (des Rain Parade), ou encore les fabuleux Smallstone pour ne citer qu’eux. Le second (chant et guitare), après des participations chez The Dispossessed, Miles From Nowhere et The Products, se concentre désormais également sur une carrière solo pour laquelle il écrit une quantité vertigineuse de morceaux, arrangements inclus (voir interview). On vous passera les détails des antécédents de Stephen Cavoretto (clavier, voix, percussions, trompette), Daniel Dietrick (basse, synthé et voix) et Patrick Harte (batterie), le tout est suffisamment confus comme cela.
Les deux compères - qui concourent, en compagnie de Scott Vitt (Asteroid #4) et Ryan Cobbs pour le trophée d’homme le plus sympathique du monde - produisent à tour de bras des compositions aux influences variées souvent complexes, et aux textes imprégnés de la mélancolie de Leigh Gregory.
Alors que Cut Me To Pieces, ouverture du L.P. One Thousand Lights à paraître, ferait presque penser à du Sonic Youth, c’est une teinte folk-pop qui vient sublimer l’album sous les traits de From My Window. Morceau remarquable dans une construction faisant penser au cynisme de Lou Reed, le chanteur y égrène une histoire d’amour désespérée sur une mélodie légère frôlant volontairement le niais alors que le refrain s’achève sur un cynique "I’ll wake up and you’ll be gone".
L’impression très nette que Leigh Gregory réserve ses morceaux les moins lugubres pour cette formation se dégage davantage sur A Different Color On My Door. Cette véritable pépite qui n’a hélas pas encore traversé nos frontières démontre une fois de plus qu’un bon E.P. vaut cent fois mieux qu’on album moyen, d’autant plus lorsque le premier se repasse à l’envie. Une orientation qui serait sans doute judicieuse pour nombre de formations qui préfèrent (ou à qui l’on conseille de) bâcler huit chansons pour aller avec leurs un ou deux tubes potentiels.
Ouvrant la discussion, le morceau éponyme et son rythme swingant feraient penser à The Greatest de Cat Power qui allait sortir deux ans plus tard, avant de finir dans une envolée imprégnés de bruits en tous genres. C’est alors qu’Ancient History part dans une ballade pop absolument sublime, que Free se lance dans une longue traversée du désert resplendissante de densité, avant que la puissance psychédélique de Come Alive ne vienne clore les débats. Pas une chanson dans le même esprit que chacune de ses congénères, une écriture remarquable. Mellow Drunk, toutes proportions gardées, font penser aux Beatles dans cette soif de s’abreuver à toutes les sources, et de le faire avec brio.
Une telle inspiration dans le songwriting n’est hélas pas (ou plus) l’apanage de toute la scène psychédélique californienne. Si Ricky Maymi est rassurant quand à l’ambiance régnant au sein d’un Brian Jonestown Massacre dépeint comme le septième cercle des ténèbres dans le film qui y est consacré, les perspectives ne sont pour autant pas des plus dégagées, les rumeurs de difficulté d’écriture rencontrées étant à demi-mot confirmées par le guitariste... Espérons que le projecteur qui s’est abaissé trop tardivement sur l’homme à tout faire et à tout écrire de San Francisco éclairera quelque peu certains satellites qui en valent la peine.
Inside Rock : Comment avez-vous rencontré Leigh Gregory ?
Ricky Maymi : Leigh et moi on s’est rencontrés à un concert de Dave Davies à San Francisco... Je venais de voir Leigh s’asseoir avec Marty Willson-Piper (The Church) et Steven Roback (The Rain Parade) quelques soirées auparavant, je me suis donc présenté et on a fini par avoir une conversation qui a duré largement jusqu’au matin suivant à propos de Glam Rock, de rock psyché des années 60, de groupes Flying Nun de Nouvelle Zélande, de groupes Creation / C86...
IR : Quelles sont vos influences principales ?
RM : The Church, The Rain Parade, Love & Rockets, Lloyd Cole, The Go-Betweens, The Triffids, T.Rex, Bowie, Tom Verlaine, The Chills, The Straitjacket Fits, The Clean, The Verlaines, The Jean Paul Sartre Experience, The Bats, The Jesus And Mary Chain, Felt...
IR : Si tu ne devais en choisir qu’un, quel serait votre album/chanson préféré(e) ?
RM : "Starfish" de The Church pour l’album. Under The Milky Way pour la chanson (c’est sur "Starfish").
IR : Y a-t-il une période musicale qui vous influence particulièrement ?
RM : Première et seconde générations des groupes Flying Nun de Nouvelle Zélande, les Creation Records du début, et plein de trucs C86... The Chruch, The Go-Betweens, The Triffids, The Stems.
IR : Quels groupes écoutez-vous en ce moment ?
RM : Morning After Girls, People’s Revolutionary Choir, The Clientele, Lilys, Lloyd Cole, Supergrass.
IR : Êtes-vous proches de certains groupes ?
RM : The Church, The Trashcan Sinatras, Supergrass, The Lilys, Luna, The Morning After Girls...
IR : Si vous deviez recommander un groupe inconnu...
RM : The Lea Shores.
IR : Comment s’est déroulé l’enregistrement de Low-Life (dernier E.P. en date) ?
RM : Rapide et facile ! On s’est amusés à ajouter les synthés et percussions de façon subliminale !
IR : Comment composez-vous ?
RM : Leigh écrit ENORMEMENT de chansons, tout le temps, souvent complètement formées et arrangées et nous sommes toujours heureux de ses idées, et il est toujours heureux d’entendre nos idées sur ses compositions ce qui est idéal ! On écrit aussi ensemble, tous les deux ET on écrit aussi tous ensemble, donc il n’y pas le moindre moyen d’écrire pour nous !
IR : Entre vos différents projets, vous avez le temps de jouer live ?
RM : Nous n’avons pas joué depuis plus d’un an, mais c’est en partie parce que je suis occupé avec le Brian Jonestown Massacre... on attend impatiemment d’avoir du temps pour faire de vrais concerts, dans un futur proche !
IR : Est-ce que vous improvisez quand vous jouez sur scène ?
RM : Ça nous arrive quelques fois... Ça arrive plus souvent avec le BJM.
IR : Pourriez-vous nous parler de votre expérience avec le Brian Jonestown Massacre ?
RM : C’est très personnel pour moi... Anton et moi ça remonte à des années et on est juste comme des frères... On s’entend très bien... j’ai quitté le groupe quelques fois, mais pour moi c’est comme à la maison et on se comprend tous très bien... Nous sommes une famille heureuse, contrairement à la croyance populaire.
IR : Comment s’est passée la tournée ?
RM : La tournée a été un énorme succès ! Et on le doit TELLEMENT à notre fidèle base de fans en France !
IR : Travaillez-vous actuellement sur un nouvel enregistrement avec ce groupe ?
RM : Juste les étapes d’écriture jusqu’à présent...
IR : Qu’avez-vous pensé du film Dig ! ?
RM : Je ne pense rien de Dig !... J’apprécie le résultat mais pas le procédé.
IR : Quel est votre opinion sur l’industrie de la musique aujourd’hui ?
RM : C’est terminé.
IR : Vous signeriez sur une major ?
RM : Ça dépend de beaucoup de choses...
IR : Un avis sur le succès de tous ces groupes britanniques "encensés" par le NME ?
RM : Ce n’est qu’une projection... plus personne ne se souciera du moindre d’entre eux très bientôt !
IR : Quels sont vos projets pour l’année à venir (ndlr : interview réalisée en décembre 2006) ?
RM : Enregistrer avec Mellow Drunk, The Brian Jonestown Massacre, The Imaginary Friends, Steven Roback. Tourner avec le Brian Jonestown Massacre en Europe cet été...
IR : Êtes-vous en train de travailler sur de nouveaux morceaux ?
RM : Plus ou moins...
IR : Dernière question : un mot sur Lou Reed ?
RM : Je ne dénie pas son influence sur ceux qui m’ont influencé mais... Il était horrible quand je l’ai vu. Je ne pouvais pas croire à quel point je n’appréciais pas.... J’ADORE le Velvet, mais je ne me sens jamais dans l’urgence de mettre un de leurs, ou un de ses disques.
The Cobbs, c’est presque une histoire de famille dirait-on. "En tant que frères, Paul et moi n’avions pas vraiment le choix" explique Ryan Cobb, à l’origine de la formation modulable, aujourd’hui quintette éclectique. "Paul et moi avons commencé à jouer ensemble à l’âge de treize ans ou quelque chose comme ça. J’ai ramassé une guitare... Paul a ramassé des baguettes et une guitare et on est partis de là. En ce qui concerne les autres (ndlr : Chris Cuello, Maxwell Lee et Ryan Smith), on s’est tous rencontrés au cours des ces dernières années. On traîne aux mêmes concerts et bars ici dans la "ville de l’amour fraternel". Jusqu’à ce moment là, on avait eu plusieurs versions du groupe, des musiciens étaient venus et partis... Parmi eux il y avait Jay Mehler, qui joue maintenant avec Kasabian".
Ainsi, la bande de Philadelphie encore non signée sur un label et dont la composition actuelle remonte à moins d’un an, a pourtant déjà produit en quantité, sous quelque nom que ce soit. Avant d’en arriver à The Cobbs, c’est sous le petit nom de Ty Cobb quront été réalisés un album et E.P., puis sous celui de Mad Action que le groupe a poursuivi, sortant deux E.P. et un album de plus. Et lron ne parle ni des autres membres, ni des premiers pas familiaux, épaulés par la sœur des deux jeunes hommes (voir interview)...
The Cobbs Sing The Deathcapades est un faux coup d’essai, "enregistré pendant trois mois sur un vieux magnéto Ampex de 1968" crachant un son épais variant au gré des inclinations du chanteur. Une éternité pour un groupe habitué aux changements incessants ? "Fin 2005 - début 2006, Paul et moi jouions également pour un groupe qui s’appelle Mazarin. Paul jouait de la batterie, moi de la guitare. On a passé la plupart de la fin 2005 et toute l’année 2006 à tourner avec eux. Au milieu de la tournée, on se retrouvait en studio avec Paul". On est rassurés... Le groupe le défend d’ailleurs actuellement en première partie du Black Rebel Motorcycle Club aux États-Unis.
Cet acte de naissance officiel des Cobbs ouvre ses portes massives sur Deathcapades, chef-d’œuvre dont l’attirance hypnotisante parvient à dominer l’ambiance lugubre qui en fera frissonner plus d’un. "The deathcapades can now begin"... Il y a pourtant bel et bien quelque chose de terrifiant qui met indubitablement mal à l’aise dans cette voix. Une voix sombre, triste et distante qui entonne cette prédiction, lever de rideau dévoilant un morceau somptueusement mystérieux, et un album qui ne cessera de décoller.
Un échantillon trompeur sur la marchandise. Non sur sa qualité, mais résolument sur son orientation. Si Deathcapades provoque la nerveuse impression de déambuler dans le manoir de Dracula, entre chandeliers et rideaux pourpres, l’album prend ensuite un second départ vers des envolées moins angoissantes (malgré un penchant pour les incessantes variations dans les genres et influences). Témoins à la barre, la guitare aiguisée-acide et les voix Beatles post Rubber Soul de Lo Chey, ou encore When The Morning Comes, parade aux accents pop reprise par la voix modulable à l’envi de Ryan Cobb. Les exemples sont en nombre, allez vous-mêmes y prêter une oreille.
Pour finir de tomber dans le cliché, on pourrait lancer que s’il y a bien une constante dans ce Sing The Deathcapades, c’est sa capacité à semer l’auditeur sur des sentiers entremêlés. D’ailleurs lançons-le et tombons. Il fallait que ça soit dit, fi à la niaiserie du propos.
IR : Pourriez-vous faire un point sur vos carrières respectives ?
R.C. : Paul et moi avons commencé à jouer ensemble quand nous étions adolescents. On avait un groupe à guitares fuzz mené par une voix de fille, qui s’appelait The Trip. Il était composé de Paul, moi-même, et de notre sœur Maria. Maria chantait... On jouait de la guitare bruyamment. Après quelques années Paul et moi avons décidé de faire un essai au chant et voilà où on en est aujourd’hui... On chante toujours. En ce qui concerne les trois autres gars du groupe... Les trois ont joué ensemble dans un groupe qui s’appelait Bombs. Chris (le batteur) joue aussi actuellement dans un groupe qui s’appelle Bottom Of The Hudson (NYC/Philly), et dans son groupe à lui Deaf Tiger. Avant de rejoindre The Cobbs, Ryan et Maxwell jouaient dans un groupe de Phylli qui s’appelle Black Pearl.
IR : Vos influences majeures ?
R.C. : Dylan, Zeppelin, Velvet Underground, blah blah blah... l’habituel.
IR : Un album, une chanson préféré(e) ?
R.C. : Bob Dylan, "The Freewheelin".
IR : Y a-t-il une période musicale qui vous influence tout particulièrement ?
R.C. : Je suppose que les années 60 sont très présentes dans notre musique... un peu du début des années 70, et une pincée de 2010.
IR : Quels groupes écoutez-vous en ce moment ?
R.C. : Cass McCombs et Ratatat. Dès que j’aurai acheté le nouveau disque des Shins, je suppose que je les écouterai à nouveau.
IR : Êtes-vous proches de certains groupes ?
R.C. : Comme dans "amis avec" ? Je ne suis pas tellement un lanceur de noms. Des gens talentueux.
IR : Avez-vous un groupe à recommander à nos lecteurs ?
R.C. : War On Drugs
IR : Comment le groupe compose-t-il ?
R.C. : Paul et moi écrivons toutes les chansons. Depuis le premier jour, c’est comme ça que le groupe a fonctionné. Paul et moi allons dans notre studio et on fait naître le morceau. Parfois, le groupe a pris part au processus d’enregistrement, mais neuf fois sur dix cette façon-là n’est pas très naturelle. De manière assez étrange, maintenant, je sens que le groupe actuel fera entièrement partie du prochain enregistrement.
IR : Comment se passent vos concerts ?
R.C. : Super bien jusqu’à présent. On espère tourner ce printemps et cet été.
IR : Vous improvisez beaucoup ?
R.C. : Tant qu’il s’agit des arrangements, absolument... pas tant que ça. Mais du moment qu’il s’agit des parties de guitare... à 100%. Ce qui se passe sur le disque ne se produit pas toujours exactement sur scène. Je déteste apprendre mes parties. C’est pas marrant.
IR : Que pensez-vous de l’industrie musicale aujourd’hui ? Vous seriez prêt à signer sur une major par exemple ?
R.C. : Quelle industrie musicale ? Je signerai sur une major si toutes les étoiles sont alignées et que je le sens bien.
IR : Un avis sur la déferlante actuelle de groupes britanniques à succès ?
R.C. : Je ne m’intéresse pas vraiment aux derniers-nés et aux "plus géniaux" du Royaume-Uni.
IR : Avez-vous Dig ! ?
R.C. : Vu... adoré.
IR : Avez-vous l’impression de faire partie d’une sorte de scène influencée par un revival "psychédélique - sixties" ?
R.C. : Est-ce qu’il y a un mouvement maintenant ? On fait juste exactement ce qu’on a fait pendant sept ans ou quelque chose comme ça. Rien n’a changé pour nous. Si ça correspond à une sorte de genre actuel alors avec un peu de chance on y contribue.
IR : Quels sont vos projets pour cette année ? Etes-vous en train de travailler sur de nouveaux morceaux ?
R.C. : Oui... les nouvelles chansons et le nouvel enregistrement sont en chantier. D’abord on doit sortir correctement "The Cobbs Sing The Deathcapades" avant de pouvoir avoir la tête au nouveau disque. Mais OUI... c’est en chantier.
IR : Dernière question : un mot sur Lou Reed ?
R.C. : J’ADORE.
Sky Parade, c’était au départ un groupe assemblé par Tommy Dietrick pour enregistrer des morceaux composés dans son coin. Une chose en entraînant une autre, et sans tourner à l’indiscrétion, Jason Anchondo, vieil ami et membre des The Warlocks, s’est joint à lui, et c’est entre vieux compères du Brian Jonestown Massacre que l’on s’est retrouvé. Quelques autres frères d’arme de la campagne BJM (Jeff Davies et Mara Kaegle), une poignée de relations attrapées au passage, et la pop psychédélique de Sky Parade, après un E.P. de préparation, accouchait d’un premier petit, Fire In The Sky, autoproduit en 2005.
Le groupe à certes les contours flous mais est pour le moins expérimenté, regroupant certains astres perdus de la galaxie d’Anton Newcombe et du contexte californien environnant. Tommy en raconte d’ailleurs long sur l’expérience BJM, confirmant certains pans de Dig !, tout en mettant en lumière ce qui a "échappé" à l’œil de la caméra (voir interview). Le vécu servira.
"J’avais joué pur de nombreux groupes auparavant, de même que Jason. On avait tous les deux pris part à des tournées à travers le pays avec The Brian Jonestown Massacre. En 2000 j’étais aussi dans un super petit groupe sur BOMP Records qui s’appelait Smallstone. J’ai appris beaucoup de ces expériences et essayé d’appliquer ça à Sky Parade - la plupart étant "quoi faire" face à "quoi ne pas faire" dans un groupe". Le tout oscille entre admiration pour la pop britannique des douces années 60 et idoles shoegaze et psychédéliques de l’adolescence.
Dans ce registre pop-psyché qui en a débouché, "Love Is Forever", le dernier-né à l’intitulé ultime, a fait l’objet d’une sélection "à l’ancienne" pour finir avec dix pistes qui ne fléchissent pas. "J’ai écrit plus de trente chansons et je l’ai élagué jusqu’à une dizaine seulement, parce que j’ai essayé de construire l’album pas seulement sur dix chansons, mais sur une sensation, une expérience.". C’est d’ailleurs curieusement l’effet qui s’en dégage. Comme quoi les propos donnant une impression de faux airs abstraits tombent parfois juste. En d’autres termes, disons-le tout haut : Sky Parade portent leur nom à merveille, et mènent au long de leur dernier album un parcours céleste de toute beauté.
Cette sensation aérienne est amplifiée par l’utilisation fréquente de cœurs doublant et planant au-dessus du chant. Une voix principale qui d’ailleurs trouve souvent un léger écho "stéréo" qui lui donne un aspect détaché de toute réalité. "I feel surreal" répète alors Tommy Dietrick pour le refrain d’introduction. "Tu m’étonnes... " serait-on tenté d’ajouter, si cela ne constituait une preuve de familiarité déplacée. Une autre fois, c’est au timbre sensuel de Courtney Taylor et du calme des Dandy Warhols que l’on pense en étant parcouru d’un frisson ambigu. On y songe furtivement, avant que cette même sensation ne s’évapore comme le reste.
Inside Rock : Comment a débuté Sky Parade ?
Tommy Dietrick : Sky Parade a commencé en 2004 comme un projet d’enregistrement. J’avais mis en forme des démos de chansons que j’avais écrites et je les ai montrées à quelques amis. Les premiers membres de Sky Parade étaient moi-même, Jason Anchondo et grosso-modo n’importe qui que je trouvais et qui pouvait jouer. J’ai écrit les chansons pour Fire In The Sky (notre premier album L.P. auto-produit en 2005) en attrappant des amis et en les amenant à mon studio. Au début, j’ai appelé des gens comme mes amis de longue date Jeff Davies et Mara Kaegle, ainsi que de récents amis comme Sharif Dumani qui a un excellent groupe qui s’appelle The Moon Upstairs.
Environ à mi-chemin du processus d’écriture et d’enregistrement je suis tombé sur un ami qui avait vécu en Espagne les années précédentes et qui revenait aux États-Unis. Cet ami s’est révélé être l’équilibre de tout ce en direction de quoi j’avais travaillé. Il s’appelle Matt Lindgren et est probablement l’un des meilleurs guitaristes que je connais. Je l’ai convaincu de rester à Los Angeles et de jouer avec moi alors qu’il projetait de déménager à San Francisco où nous avions tous les deux vécu des années plus tôt et qui était également la ville où je l’avais rencontré. Après quelques mois, nous avions assez de chansons pour construire un album et peu de temps après nous avons rencontré notre bassiste, Bobby Bones, et joué nos premiers concerts pour une foule d’environ quarante personnes dans un minuscule et caverneux trou pour boire de Los Angeles.
IR : Quelles sont vos influences majeures ?
T.D. : J’ai grandi avec des classiques comme les Stones, Th Beatles, The Kinks et beaucoup de musique psyché comme Pink Floyd ou les débuts de Bowie. En fait mon père m’a amené voir Pink Floyd quand j’avais dix ans. En passant à l’adolescence j’ai été hapé par le shoegaze et suis allé voir des groupes comme My Bloody Valentine, Ride, Slowdive, The Boo Radleys, Stone Roses et beaucoup d’autres sans importance qui soit venaient de Grande-Bretagne, ou qui soit étaient des groupes américains sous le radar comme The Brian Jonestown Massacre et une myriade de groupes de San Francisco du début des années 90 dont personne n’a entendu parler. J’avais quinze ans quand j’ai commencé à jouer dans des clubs et ai rencontré des gens comme Anton Newcomb. J’avais l’habitude de sécher les cours pour conduire depuis mon San Jose, Californie pour faire les balances à San Francisco qui était à une heure.
IR : Si vous ne deviez en choisir qu’un(e), quel serait votre album/chanson préféré(e) ?
TD : J’ai beaucoup de préférés, mais j’ai toujours eu un penchant pour "Rubber Soul" des Beatles, et ma chanson préférée sur celui-là c’est You Won’t See Mee. Mais disons que c’est serré avec une influence plus moderne. Une de mes toutes préférées c’est Soon, sur l’album "Loveless" de My Bloody Valentine. Cet album est toujours une œuvre d’art comme aucun autre avant ou depuis.
IR : Y a-t-il une période musicale qui vous influence particulièrement ?
TD : J’hésiterais à dire qu’il y a une ère musicale particulière qui m’influence. La bonne musique m’influence, que ce soit Love and Rockets dans les années 80 ou The Pretty Things en 1967, ou Spiritualized dans les années 90, il y a toujours de la bonne musique de laquelle tirer son inspiration aussi longtemps que tu as la patience de patauger dans la pourriture de la musique commerciale quotidienne.
IR : Qu’est-ce que vous écoutez en ce moment ?
TD : Dernièrement j’ai écouté The Black Angels, The Morning After Girls, et un groupe moins connu qui s’appelle Rick Bain and the Genious Position. Ces groupes sont tous des amis à nous et je suppose que je les supporte parce que leur musique est géniale et que personne d’autre ne va faire ce qu’ils font. Je recommanderai à n’importe qui d’écouter ces groupes si ce n’est déjà fait.
IR : Où en êtes-vous de vos enregistrements ?
TD : On a eu notre première sortie en juillet 2005 (un E.P. de cinq chansons) grâce à un label indé ici à Los Angeles. Après ça, on nous a demandés d’aider des amis à l’étranger pour une tournée au Royaume-Uni et on a décidé d’auto-produire l’album Fire In The Sky. Cet album est très dur à trouver maintenant étant donné qu’on n’en a plus de copies. Il est probable qu’on le ressorte ou peut être, si les choses marchent, que certaines des chansons qui y figurent auront leur propre sortie en 2007. 2006 a été une année d’écriture et d’enregistrement. On a commencé à travailler sur notre second album Love Is Forever en janvier et maintenant janvier revient déjà (ndlr : cette interview a eu lieu fin décembre 2006). J’en suis vraiment fier même si je dois admettre qu’on n’a pas encore terminé. J’ai écrit plus de trente chansons et je l’ai élagué jusqu’à une dizaine seulement, parce que j’ai essayé de construire l’album pas seulement sur dix chansons, mais sur une sensation, une expérience.
IR : Comment composez-vous ?
TD : Il n’y a pas de méthode spécifique. Généralement, je présente les parties et mélodies aux gars et on jam jusuqu’à ce que ça marche d’un point de vue sonore.
IR : Comment se passent les concerts ?
TD : Nos concerts ne sont devenus que meilleurs. On se sent chanceux d’avoir les privilèges d’une bonne presse ainsi que de bons amis, et un réseau en place qui nous permet de sortir notre musique.
IR : Improvisez-vous quand vous jouez sur scène ?
TD : On incorpore de l’improvisation à des endroits spécifiques de notre set. Généralement on joue une version étirés de Fire In Your Heart à la fin de notre set ainsi que quelques autres chansons si on sent que ça marche.
IR : Pourriez-vous résumer votre expérience avec The Brian Jonestown Massacre ?
TD : Mon expérience avec le BJM a toujours été douce-amère. J’ai rencontré Anton en 1991 quand j’avais quatorze ans. J’avais alors un petit groupe dans lequel je jouais de la basse, avec mon grand frère Dan à la guitare. Dan fut plus tard inventé premier joueur de tambourin pour The Brian Jonestown Massacre parce qu’apparemment il a sauté sur scène complètement bourré lors de l’un de leurs premiers concerts et a commencé à taper un tambourin sur leur musique. À cette époque, Anton était constamment en train d’enregistrer et de jouer en concert. Il a même emprunté notre batteur pour quelques enregistrements qui plus tard sont apparus sur l’album Methodrone. Ironiquement, il ne l’a jamais crédité pour avoir joué dessus. À cette époque, San Francisco était le flambeau de petits groupes indie vraiment cools qui auraient probablement reflété l’explosion qui se produisait alors en Grande-Bretagne si Nirvana n’avait apporté la scène grunge au grand public. Les premières tournées que j’ai effectuées adolescent impliquaient de circuler dans des vans et jouer des concerts avec le BJM du haut en bas de la Californie, de San Francisco à Los Angeles. Je suis toujours ami avec tous les musiciens originaux et ai gardé des liens étroits avec la précédente et actuelle formation du BJM. En fait, Los Angeles bouillonne d’anciens membres comme moi qui s’en sont allés pour lancer des groupes géniaux après avoir quitté cette formation. Dave Koenig a son groupe The Clean Prophets, Mara Kaegle et James Ambrose ont leur groupe Electromagnetic, Kirpatrick Thomas a son groupe Spindrift, et j’ai mon groupe Sky Parade.
J’ai grosso modo passé mon adolescence à faire des concerts à San Francisco et à regarder des groupes comme les Dandy Warhols exploser en tant que musiciens de carrière. À dix-huit ans, j’ai décidé de me couper de la scène musicale et de déménager à Santa Cruz pour étudier le cinéma à l’université là-bas. Hélas, ça n’a pas duré longtemps avant qu’Anton ne se montre à ma porte. Il était dans un très bon état d’esprit et peu de temps après commença à sortir avec ma colocataire. Il m’a demandé de rejoindre son groupe et d’aller en tournée en Angleterre - c’était en 1996. J’ai décliné parce qu’à l’époque je commençais juste à être étudiant. Il a arrêté de voir ma collocataire peu de temps après et je ne l’ai plus revu pendant presque quatre ans. Je l’ai rencontré à nouveau après être retourné à San Francisco en 1999 et lui ai dit que l’on m’avait demandé de joindre un groupe de Los Angeles qui s’appelait Smallstone, ce à quoi il m’a répondu avec enthousiasme que je devais le faire. Six mois plus tard j’ai déménagé à Los Angeles et ai fait ma première tournée nationale en jouant de la basse pour Smallstone tout en faisant de même pour le BJM. Le groupe d’Anton venait de se décomposer (encore une fois), il m’a donc demander de le rejoindre. Ce fut probablement l’une des périodes les plus fun que j’aie jamais vécu étant donné qu’il était en grande forme tout au long de la tournée. J’ai choisi d’arrêter de jouer avec le BJM après cette tournée parce que j’étais sollicité pour enregistrer et jouer avec Smallstone. Et Smallstone et le BJM étaient sur BOMP Records à cette époque.
Environ trois ans plus tard, Anton m’a appelé de nouveau alors qu’il finissait l’album And This Is Our Music. Il avait réussi à dégoûter son bassiste (encore une fois) et donc j’étais de retour pour 2003 et une partie de 2004. A cette époque on nous avait demandé d’aider nos amis du BRMC sur une tournée au Royaume-Uni à guichet fermé tous les soirs pour un large public. Inutile de le dire, c’était bien sûr excitant, mais Anton se détériora rapidement en une personne difficile, à nouveau. Après deux mois sur la route et presque aucun jour de repos, il était au bout du rouleau, tout comme nous autres. Quand nous sommes revenus du Royaume-Uni pour finir quelques dates aux États-Unis, je commençais à m’inquiéter que le groupe ne se décompose encore une fois.
Lors d’un infâme concert à New York, Anton jeta littéralement Frankie hors de la scène. De quelque manière que ce soit, miraculeusement, Frankie ne s’est pas blessé. Lors d’un autre concert à Montréal, Anton lançait des étuis à guitare sur notre batteur Dan. J’apprenais à immédiatement faire retraite à l’hôtel dans ces moments-là.
Finalement, j’ai décidé qu’il était temps de partir quand un Anton sérieusement intoxiqué s’est jeté sur moi et m’a grosso modo convaincu de son instabilité en me jetant une tasse de café au visage. Ben, il ne faut pas franchement être un génie pour chercher sa propre préservation, alors j’ai réservé un vol pour rentrer à la maison et j’ai quitté la tournée sans le dire à Anton. Je suis presque littéralement sorti de scène cette nuit-là et monté dans un taxi pendant que les gars étaient encore en train de jammer à la fin du set...
IR : Vous avez donc travaillé avec Jason Anchondo. Comment l’avez-vous rencontré ?
TD : C’était donc vers la même période que mon bon ami Jason Anchondo (également connu sous le nom de Plucky) m’appelait saoûl au milieu de la nuit en me disant de continuer à travailler sur mes démos de Sky Parade, que j’étais en train d’enregistrer. J’ai rencontré Jason de nouveau en 1999 quand j’ai pour la première fois joint Smallstone, et on est devenu amis instantanément. Finalement, alors que Jason ne joue plus activement dans le groupe, Sky Parade pourrait ne jamais avoir existé s’il ne m’avait aidé à le faire sortir de terre. Il joue sur la majeure partie du premier album, y compris sur des chansons comme Losing Control, et sa préférée, The Donner Party. Plus tard, Dan Allaire, qui avait aussi quitté le BJM, a remplacé Jason à la batterie. Malencontreusement, Anton s’est rendu compte de son erreur et a parlé gentiment à Dan pour qu’il revienne dans son groupe au début de l’année (ndlr : cette interview a été réalisée en décembre 2006). Nous avons désormais un batteur permanent, Joel Patterson, qui est un batteur fantastique et qui a un peu joué dans des groupes comme Gene Loves Jesabel et plus récemment les californiens de The Lassie Foundation.
IR : Avez-vous vu le film Dig ! ? Qu’en avez-vous pensé ?
TD : Je suis allé voir Dig ! Avec Jason et Dan et on a été pétés de rire pendant deux heures. Néanmoins, je pense que nous étions tous un peu déçus que le film ne soit pas parvenu à montrer la constante évolution de la composition du BJM et ait à la place choisi de montrer le groupe jusqu’à 1999 environ. Je pense que pour des motifs liés à la narration il était probablement trop difficile d’explorer le cercle interne entourant le groupe. J’ai très certainement pensé que j’aurais été dans un ou deux plans étant donné que j’étais avec le groupe quand nous avons joué en première partie des Dandy Warhols en 2000 sur leur Thirteen Tales Tour. Mais il y avait de nombreux plans de membres que j’ai connus étant adolescent comme Jeff Davies, Joel et Miranda, et c’était donc marrant à voir. En fait il y a eu plusieurs plans au cours desquels je n’étais pas dans le champ mais en train de jouer, donc j’ai été mis à l’écart de ça. Même Dan, qui avait alors joué avec Anton plusieurs années à cette époque fut sur un seul plan. Finalement, c’est bon de voir Anton avoir ce qu’il mérite, même s’il est horrible parfois. Mais il n’est pas tout le temps comme ça, parfois il est aussi charmant, et même marrant...
IR : Vous sentez-vous comme faisant parti d’un "mouvement" revival psychédélique-60s ?
TD : Je ne crois pas que nous fassions partie d’un quelconque revival 60s à proprement parler. Cependant, je dirais que nous faisons partie d’un mouvement de groupes qui continuent de faire la musique que nous voulons, à notre époque, à notre propre façon, et relative à notre expérience. En ce sens on pourrait dire que nous reflétons une partie de l’attitude présente quand la musique rock était jeune dans les années 1960, mais foncièrement je pense que l’on n’écrit pas de la musique avec l’intention de la faire dériver d’une ère spécifique.
IR : Une opinion sur l’industrie de la musique aujourd’hui ?
TD : C’est une question difficile en un certain sens, et je n’ai pas de réponse simple. Je pense que je peux dire que je préférerais être signé sur une major indépendante, mais si la bonne situation survenait, je n’hésiterais pas à être fauché si c’est avec une entreprise qui croit en nous en tant qu’artistes.
IR : Que pensez-vous de tous les groupes britanniques à succès promus par le N.M.E. ?
TD : J’adore le Royaume-Uni pour de nombreuses raisons. L’une d’entre elles est que sa population n’est pas beaucoup plus importante que celle de la Californie, et donc il est beaucoup plus facile d’attirer une attention nationale. Mais avec ça on voit toujours le mauvais côté avec des Britanniques connus pour t’adorer une minute et te détester la suivante. Je suis curieux de voir ce qui va arriver à quelques uns des ces groupes qui montent dans les deux prochaines années. Souvenons-nous, c’est un pays qui a adulé The Darkness et ri d’eux six mois plus tard...
IR : Quels sont vos projet pour l’année à venir ?
TD : Nos plans pour 2007 sont une continuation de 2006. Nous sommes en train d’enregistrer comme des fous, on mixe, on expérimente et on s’amuse énormément à jouer en concert ici sur la côté Ouest. Avec un peu de chance on sera de retour au Royaume-Uni et en Europe à la fin de l’année 2007.
IR : Dernière question : un mot à propos de Lou Reed ?
TD : Lou Reed est quelqu’un qui a grosso modo incité les gens à réexaminer ce qui fait d’une chanson ou d’un enregistrement une chanson géniale ou un enregistrement génial. Je pense que la simplicité du Velvet Underground prouve que quand une chanson vient du bon endroit de ton cœur - que tu sois perturbé, amoureux, blessé ou complètement furieux -, ça résonne toujours dans ton audience. Je pense qu’on a vu dans notre ère comment la technologie peut faire sonner une chanson "soniquement" géniale, mais pourtant sans cœur elle manquera toujours de charme sincère.
Pour les (de plus en plus nombreux) fans du Brian Jonestown Massacre, Sarabeth Tucek n’est autre que la voix égrenant Time Is Honey, chef-d’œuvre en trois accords de leur dernier E.P. en date. C’est au passage elle, la demoiselle sur scène quand Anton Newcombe décoche un coup de pied en pleine caboche d’un spectateur zélé. Seer, sur le même objet, est une composition de cette troublante jeune femme aux influences les plus diverses. C’est au passage son premier single, renommé Something For You pour l’occasion, la fragile demoiselle n’ayant tout simplement pas apprécié ce qu’en avait fait Newcombe, envers qui elle garde quelques griefs (voir interview)...
À fleur de peau, après écoute en boucle du nouveau single on n’est guère surpris par une réserve mâtinée de timidité qui, en interview comme en concert, lui demande un temps d’observation. Pourtant, la jeune femme balançant entre Los Angeles et New York et qui se sentait le besoin de voler de ses propres compositions, se lance bel et bien dans une carrière solo. Après une expérience avec la BJM qui n’aura pas laissé que des bons souvenirs, ainsi qu’avec Bill Callahan (Smog) sur Supper beaucoup plus positive, ce gracieux cygne de cristal compte bien continuer à multiplier les projets alors que l’enregistrement de son premier album vient de s’achever.
Something For You, premier échantillon aux légers accents folks dans ces blessures béantes qui ne cicatrisent pas, est un morceau d’une beauté insaisissable, supplice de Tantale s’éloignant lorsque l’on tend la main. Une piste voletant avec tristesse au-dessus de soi, quelle que soit la hauteur que l’on prend. Accords de guitare légers et inconfortablement répétés, lentement déchiquetés par une voix à s’en arracher les veines. Le genre de chanson qui ferait fondre en larme et tomber dans les bras les uns des autres toute une bande de rudes sudistes se trucidant à coup de chaise dans un saloon...
Dans ce côté indescriptible du genre qui habite la musique de Sarabeth Tucek, dans cette écriture terrible sur le point de se briser, on retrouve la silhouette de Cat Power, la lente électricité de Holy Smoke suggérant Moon, Love And Communication, ou encore American Flag. On plane lourdement, tournoyant inlassablement en pleine voûte céleste alors que l’on va s’écraser au sol.
Peu importe, priorité laissée aux collaborations avec groupes et artistes appréciés, la promotion cèdera le passage. "Je n’avais jamais entendu parler du N.M.E. avant qu’on me dise que j’étais dedans une ou deux fois l’an dernier". La déferlante tendance repassera... quoi qu’elle s’agite en dépit de la difficulté à capturer l’auteur-interprête, à l’occasion de la sortie d’un premier single au succès critique outre-Manche. Décidément, il faut croire que le succès tend la main à tout ce qui l’entoure sauf au noyau Newcombe.
Inside Rock : Quelles sont vos influences majeures ?
Sarabeth Tucek : Mon mauvais père et mes mauvais souvenirs.
IR : Si vous ne deviez en choisir qu’un(e), quel serait votre album/chanson favori(te) ?
S.T. : C’est impossible ! OK, je reviendrai te voir dans un an avec la réponse.
IR : Y a-t-il une période musicale qui vous inspire particulièrement ?
S.T. : Non, les années 60 et la fin des années 70 je suppose mais je ne prête pas allégeance à une ère en particulier.
IR : Qu’écoutez-vous en ce moment ? Un groupe inconnu à découvrir ?
S.T. : J’écoute The Black Angels et Dr Dog, et les "oldies but goodies". Pour le groupe à découvrir, Magic Mirror.
IR : Etes-vous proche de certains artistes ?
S.T. : J’étais proche d’Anton mais ça a tourné au pire. J’aime les membres des Black Angels, ils sont vraiment adorables et j’espère travailler avec eux bientôt. Je suis géographiquement proche de bien des choses en vivant ici à Echo Park.
IR : Si votre carrière solo débute à peine, vous avez collaboré à quelques projets déjà...
S.T. : Travailler avec Bill (Smog) a été formidable parce que je pense que c’est un des meilleurs auteurs au monde et j’étais vraiment très honorée qu’on me demande de chanter là-dessus... Mais j’étais très nerveuse, c’était donc inconfortable la plupart du temps : c’était doux-amer.
Travailler avec Anton a été une expérience impossible à transmettre. On ne se parle plus donc il vaut mieux que j’en reste là.
IR : Dans quelles conditions avez-vous enregistré en tant qu’artiste solo ?
S.T. : L’enregistrement de l’album était incroyablement formidable. J’ai enregistré dans un magnifique studio analogique rempli de matériel vintage. Je me suis sentie profondément reconnaissante d’être là-bas. Je serai toujours redevable à Ethan Johns de m’y avoir reçue. Je n’ai pas encore de groupe assemblé mais pour l’enregistrement, les deux producteurs, Ethan Johns et Luther Russell ont joué tous les instruments. Ils sont tous les deux mutli-instrumentistes, je n’ai donc pas eu besoin d’un groupe. De plus, Luther et moi avons joué ensemble pendant quatre ans.
IR : Comment composez-vous ?
S.T. : Composer ? D’habitude une phrase ou une partie de phrase surgit et semble prometteuse, je m’assois avec une guitare et essaye de construire une chanson autour. Sinon je joue de la guitare et espère que des mots en sortent.
IR : Pourquoi avoir choisi Something For You, chanson déjà présente sur le dernier E.P. du Brian Jonestown Massacre, comme premier single ?
S.T. : La version sur l’E.P. du BJM était une reprise qu’Anton a mise en forme et que j’ai chantée avec lui. Mais c’était une reprise et ça n’avait jamais été considéré comme mon enregistrement, mon exécution. Je n’aime pas particulièrement la reprise qu’il en a fait. Et puis j’étais saoule quand j’ai fait les parties vocales et je sonne comme de la merde.
IR : Comment se passent les concerts ?
S.T. : Je commence enfin à apprécier jouer live. Londres m’a beaucoup guérie de mon anxiété à jouer.
IR : Vous improvisez ?
S.T. : Non, non. Peut être plus tard sur la route mais je ne peux pas imaginer ça arriver maintenant.
IR : Votre avis sur l’industrie musicale aujourd’hui ?
S.T. : Je n’en sais pas grand-chose. Le boulot interne. Je pense que ça sort beaucoup de merde. Tant de fois je suis allée acheter un disque parce que j’avais entendu une chanson que j’aimais pour rapporter le disque à la maison et entendre que la chanson est bonne mais que le disque est pourri. Ils ne font plus vraiment travailler les gens pour eux. Genre "ayez onze ou douze chansons avant de sortir un disque". C’est triste.
IR : Qu’avez-vous pensé du film Dig ! ?
S.T. : Ouais, je l’ai vu. Je suis dedans : je chante Something For You juste avant qu’Anton donne un coup de pied dans la tête du gars. Je pense que c’est marrant. Pas le coup de pied, le film.
IR : Un mot sur votre expérience avec le Brian Jonestown Massacre ?
S.T. : Anton et moi nous ne parlons plus. Je ne retravaillerai pas avec lui.
IR : Quels sont vos projet pour l’année à venir (ndlr : interview réalisée en décembre 2006) ?
S.T. : Sortir le disque, partir en tournée, retournée à New York, et écrire. Je suis toujours en train de travailler sur des chansons dans un coin de me tête.
IR : Dernière question : un mot sur Lou Reed ?
S.T. : Je l’adore. Sa voix me rend nostalgique. Si New York pouvait parler il parlerait comme Lou.
Formés à Portland autour de JSun Atoms (guitare et chant) en 2004, année de la sortie de leur premier album, The Upsidedown sont un des nombreux exemples de la vitalité du cœur de l’Oregon en terme de rock psyché ou shoegaze. Ils ne sont, comme bien des groupes américains redécouverts aujourd’hui, guère nés de la dernière pluie et du "récent" succès de groupes de la région comme les Dandy Warhols.
"Je faisais partie de The Bella Low (dont d’autres anciens membres jouent maintenant dans le groupe shoegaze The High Violets), ici à Portland, du milieu à la fin des années 1990. Sara Jane (tambourin et claviers), elle, faisait partie de The Out Croud", projet de l’ex Brian Jonestown Massacre Matt Hollywood. Le tout est appuyé par Tristan Makai Evans (basse et voix), "The Gift" B. Mild (batterie), Matt Noir (guitares, accordéon, harmonica, voix), et Brett Tiberious Kron ("qui joue de la guitare et de n’importe quoi que tu lui mets entre les mains").
Si les "classiques", eighties en particulier, ne sont pas oubliés, le groupe et son leader s’en désengagent avec la meilleure volonté et le meilleur dictionnaire de citation du monde, se référant à Henry Ford : "Nous ne voulons pas de la tradition. Nous voulons vivre dans le présent, et la seule histoire qui vaille quoi que ce soit est celle que nous faisons aujourd’hui". Arrogant ? Le leader brandit Will Rogers comme son influence numéro une : "on ne peut pas tous être des héros parce que quelqu’un doit s’asseoir sur le bord du trottoir et les applaudir quand ils passent".
Et puis, de toute façon, si l’on aime Jesus And Mary Chain ou le Velvet, on ne sait pas si on doit préférer les ballades mortuaires de Nico, la pop de The Verve, les Stone Roses, ou de façon plus générale "regarder les gens danser sur les bord des falaises". Ça, c’est pour la réponse rock’n’roll. Pour le reste, on l’avoue à demi-mot, on admire Rory Merry Stitt et David Lynch, même si c’est moins classique ou poétique à citer.
Intro à la basse obscure, voix aiguë mais inquiétante, clavier reverb qui se répercute à l’infini... À l’instar de The Cobbs, même si dans une moindre mesure, The Upsidedown et leur voyage galactique partent dans plusieurs directions. Trust Electricity, enregistré pour la majeure partie en moins de trois prises, ne garde aucun cap, revient sur ses pas, et s’épanouit ainsi. Pour preuve, ces petits accords qu’envoie Wake Up Drive Thru proviennent déjà d’un monde plus proche, avant que Blackeye Liner ne plonge dans les années 1980 industrielles...
Le tout est parsemé d’un "Trust Electricity" murmuré en fil rouge et de bruits environnants. Merveille qui en sort la tête avec fracas, Bumpersticker va jouer plus près de la cour des Dandy Warhols (des deux premiers albums) et du B.R.M.C. Quatre accords électriques inquiétants pour une ouverture lézardée de la sorte, répétés puis enchaînés de façon beaucoup plus légère et le tout s’envole dans cette simple et pourtant splendide petite pop enrichie des éternels claps. C’est comme le tambourin ou l’harmonica : ça fait toujours son effet.
IR : Comment les membres du groupe se sont-ils rencontrés ?
J.A. : Portland est un endroit formidable pour se former, se dé-former et jouer, avec un peu de chance avec une grâce extraordinaire... Je citerai ma petite amie quand elle parle de Portland : "Il y a tellement de gens incroyables qu’on ne croirait presque pas que c’est réel". Il y a quelques personnalités rock’n’roll vraiment, vraiment formidables ici. Mattress, qui fait tourner les Mattress Monday’s au Tiger Bar est meilleur que n’importe quel reality show que l’on peut voir ; c’est une icône rock à Portland. Ensuite il y a l’héroïque et incomparable photographe Ray Gordon ; il est peut être l’homme le plus bruyant et le plus marrant sur Terre. Peter Holmstrom des Dandy Warhols pourrait être LE plus amical et le plus puriste passionné et que j’aie jamais rencontré. Il y a un ragoût de musiciens et de rockers qui mijote à n’importe quel concert, et tu pourrais probablement aller dans certaines salles et tirer au hasard dix personnes, et t’en sortir avec un assez bon groupe. Nous sommes des quatre coins du pays : St Louis, Kansas City, Nord et Sud de la Californie.
IR : Un album, une chanson préférée ?
J.A. : Seulement un... Je ne peux parler que pour moi ; pour mon album préféré je dirais Another Green World de Brian Eno ou Loveless de My Bloody Valentine. Quelques chansons favorites : Don’t Be Shy (Cat Stevens), Everybody’s Talkin’ (Harry Nilsson).
IR : Y a-t-il une période musicale qui vous influence tout particulièrement ?
J.A. : J’en adore beaucoup. Les Stones du début, je sais que les Beatles ont une place immense, surtout dans le cœur de Brett. Les années 70, Zeppelin. Je me suis récemment plongé dans Harry Nillson. Et bien sûr dans les années 80 j’ai adoré INXS, BAUHAUS (The Upsidedown ont été assez chanceux pour que David J. les rejoignent sur scène pour une interprétation de Who Killed Mr. Moonlight, trouvez-là sur Youtube), Joy Division, The Cure, R.E.M., Love and Rockets, et des années 90 à maintenant j’adore Ride, MBV, BJM et The Dandy Warhols. J’adore juste des chansons comme Godless et les chansons planantes sur Come Down me touchent. The Warlocks, Dead Meadow, Badly Drawn Boy, Swoon 23, BRMC. J’ai eu le dernier Tom Waits pour les vacances, c’est vraiment quelqu’un. Je m’égare. Egarons-nous !
IR : Qu’écoutez-vous en ce moment ?
J.A. : Je viens de me procurer la version remasterisée de Blue Sunshine de The Gloves (le projet parallèle de Robert Smith de The Cure et Steve Severin de Siouxsie And The Banshees) à Amoeba Music à San Francisco (mon magasin de musique préféré), et sur cassette j’ai récupéré Candleland de Ian McCulloch, wow c’est touchant.
IR : Y a-t-il des groupes desquelles vous soyez proches ?
J.A. : J’adore passer du temps avec les Dandy, The High Violets, The Village Green, Hypatia Lake, The Get Hustle, parmi tant d’autres. Certains membres sont vraiment proches de Fernando, Richmonde Fontaine... Nous apprécions beaucoup les moments de qualité, et il n’y a pas de meilleures personnes avec lesquelles rigoler qu’avec ceux que tu aimes.
IR : Un groupe inconnu à nous recommander ?
J.A. : Je dirais The High Violets, Rick Bain And The Genius Position, Hypatia Lake.
IR : Un mot sur vos concerts ?
J.A. : Ca se passe de mieux en mieux. On a un incroyable artiste qui travaille avec des projections, des lumières, des trucs et des machins. Il s’appelle Root.
IR : Vous improvisez sur scène ?
J.A. : Oui, on a certaines chansons avec des paramètres qui le permettent.
IR : Qu’avez-vous pensé du film DIG ! ?
J.A. : Le film utilise des scènes de certains des concerts dans lesquelles The Bella Low jouait en première partie des Dandy Warhols, et c’était juste une époque vraiment magique pour être un groupe de cette scène de Portland. Un des mes meilleurs souvenirs est une after dans la maison des parents de Peter des Dandy, tout le monde était dans la piscine toute la nuit et Anton s’est assis sur le côté de la piscine avec une guitare acoustique et a joué des chansons pour tout le monde jusqu’à ce que le soleil se lève. On vient de jouer en concert avec le nouveau projet parallèle de Peter, The Sun And The Sea... C’est vraiment onirique et vigoureux. Courtney est un amour, généreux et intelligent. Fathead est un gourou, Zia une force de la nature. Cette année on a joué le soir avant le BJM et les Dandy au Musicfest NW. Mais wow ! Le BJM était tellement génial, et Matt Hollywwod les a rejoint sur scène et les Dandy ont joué avec quelques vraiment très bon murs soniques.
IR : Que pensez-vous de l’industrie musicale aujourd’hui ?
J.A. : Pas d’opinion. C’est compris. Ça change. Un des grands esprits du nouveau mouvement musical à LA est Kyra Reed - elle vit avec l’un des grands photographes de notre époque, Piper Ferguson - et elle nous tient au courant de ce qui vient sur notre chemin et comment nous avons besoin de nous y préparer ; notre espoir est de voyager et de partager notre magie. Je crois que nous avons déjà le bonheur dont nous avons besoin, mais ça serait quelque chose de voyager et de partager ça avec plus de gens. Ca va être très beau à la fin parce qu’on ne l’a souhaité d’aucune autre façon.
IR : Que pensez-vous du succès de tous ces nouveaux groupes britanniques lancés par des média comme le NME ?
J.A. : J’adore voir le succès, et j’adore les groupes britanniques. Je pense donc que c’est une situation gagnant - gagnant pour moi. Le NME est un media qui a des choses dans lesquelles il croit et j’aime bien tout prendre. Regarder la roue tourner un peu...
IR : Quels sont vos projets pour l’année à venir (ndlr : interview réalisée fin décembre) ?
J.A. : LE PLUS EXTRAORDINAIRE TRAVAIL DE NOS VIES EST EN PREPARATION POUR LE MONDE !!! Nous avons un nouvel album et je suis vraiment vraiment excité à l’idée de le sortir et que les gens l’entendent ! Nous avons besoin de quelqu’un en Europe pour le faire paraître là-bas.
IR : Dernière question : un mot à propos de Lou Reed ?
Ndlr : compte tenu du caractère intraduisible de la réponse, la version originale et ses jeux de mots est ici livrée telle quelle.
J.A. : Well I have a foggy notion about what I think about Lou Reed, but I’m beginning to see the light, I think I found a reason to keep my head held high and he could have definitely been a part of that mirror. I love the line..."If I could make the world as pure and strange as what I see, I’d put you in the mirror I put in front of me, I’d put in front of me."
Premiers représentants d’une scène australienne particulièrement en verve, les Morning After Girls peaufinent actuellement l’enregistrement de leur second album, après la sortie de "Shadows Evolve" et de quelques E.P. D’ailleurs, les Morning After Girls, The Dolly Rocker Movement, Silvertone ou encore Three Month Sunset, du haut de leurs influences psychédélisme - shoegaze, font-ils réellement partie d’une "scène" australienne grandie sur ces références ? "Je suis toujours sceptique quant à faire partie d’un mouvement, ou spécialement quant à tout ce qui est associé ou limité à un monde. Nous sommes notre propre inconnu !" clame avec un sens poussé de la formule obscure Martin B. Sleeman, voix et guitares six et douze cordes de ce qui n’est pour l’instant plus qu’un trio envoûtant.
Exit donc la délicieuse Aimee Nash, sa troisième guitare, sa douce voix et son tambourin, place au duo de base, Martin Sleeman et Sacha Lucashenko (voix, harmonica, guitares acoustiques et électriques... forcément à trois il faut bien que tout le monde y mette du sien), appuyé par Anton Jakovljevic aux percussions. Exceptionnels sur scène de soli interminables, les musiciens de Melbourne écrivent des morceaux hypnotisants qui vaillent ne serait-ce qu’une oreille sur leur Myspace. Ou même à l’une des compilations que le BJM recommande (et met à disposition) : après tout, le groupe fait partie de leurs "good shit" (amis de la poésie romantique bienvenue), en très bonne compagnie.
La douceur des guitares et lrentremêlement des voix de Hidden Spaces, la lente envolée de Chasing Us Under (rappelant vaguement The National) ou le très "Dandy Wharolien" dans la construction Run For Our Lives, étincelants moments de leur premier opus, prennent une dimension dévastatrice sur scène. Sleeman, virtuose enfermé dans son monde sonique, vit alors littéralement ce qu’il est en train d’écrire, grands coups de larsen à l’appui. Lazy Greys et sa flagrante ressemblance avec l’Anemone qu’Aimme Nash était venue chanter sur scène avec le Brian Jonestown Massacre ont l’onctuosité irrésistible avec ce petit écho murmuré au féminin.
"On avait tous les deux (ndlr : M. Sleeman et S. Lucaschenko) joué dans quelques groupes auparavant, mais, jusqu’à ce qu’on se rencontre, rien qui ne nous avait donné la sensation de créer exactement la musique qu’on voulait". Le duo, qui s’est déjà taillé un succès indépendant non négligeable, écrit et enregistre donc autant que possible, l’aubaine est trop belle, même si là encore, rien n’est simple chez le chanteur.
"Moi et Sach écrivons les chansons. Il n’y a d’habitude pas de processus strict. On s’assure toujours que l’on se permet d’être ouverts à n’importe quel situation dans la vie qui pourrait amener à écrire une chanson. Je pense qu’il y a toujours des dangers à être installé dans une formule, même si on pense que ça a marché dans le passé. Tu cours le risque de te fermer d’autres possibilités si tu ne fais pas attention". Ca semble empreint d’un certain ego, mais à l’écoute et à la vision du résultat, on aimerait dire "pourquoi pas", mais finalement il va bien falloir s’incliner. Quarante ans après les Easybeats, le berceau australien porte enfin une descendance digne de ce nom !
Inside Rock : Comment avez-vous rencontré Sacha Lucaschenko ?
Martin B. Sleeman : Moi et Sacha avons été présentés via un ami commun début 2001, et avons commencé à écrire des chansons ensemble dès que nous avons pu.
IR : Quelles sont vos influences majeures ?
M.S. : Au risque de paraître trop abstrait, honnêtement, la vie est la plus grande influence sur la musique que nous faisons. Elle l’a toujours été. Je pense que si la musique t’influences plus que la vie, tu finis par vivre par projection à travers le son ou le style d’un autre groupe.
IR : Si vous ne deviez choisir qu’un album ou qu’une seule chanson...
M.S. : Je dois dire au préalable que ma réponse change selon mon humeur. Alors je vais y aller avec ce que j’écoute maintenant, qui sont les deux meilleurs albums de Neil Young : Zuma ou After The Goldrush. Je pense que Zuma est tellement mésestimé... Les gens restent accrochés aux conditions de l’enregistrement, mais honnêtement, entendre Neil Young livrer une chanson comme Cortez The Killer, ben, écoute juste.
IR : Y a-t-il une période musicale qui vous influence particulièrement ?
M.S. : Je suppose, mais vraiment, il y en a quelques unes. Périodes, genres, préférences... est-ce que toutes ces choses n’enlèvent pas toute individualité à la réponse à ta question ? Je respecte totalement le fait que ce soit la nature des questions, et je te respecte complètement, mais je pense juste que c’est une honte quand les articulations des pensées d’une personne sont réduites à un niveau qui est basé sur des notions préconçues.
Encore une fois, je ne veux pas paraître abstrait ou difficile, mais la plupart de la musique classique et du jazz que j’ai entendus quand j’étais plus jeune m’influencent maintenant plus que tout. Plus particulièrement dans la façon dont les sentiments et émotions peuvent être livrés. Le rock ou la musique pop, de nos jours, ont été homogénéisés à un tel point, que je trouve difficile ne serait-ce que d’écouter les sources originales de la musique "à base de guitare".
IR : Quels groupes écoutez-vous en ce moment ?
M.S. : Big Star, Neil Young, Carpenters, Beatles, Simon & Garfunkel, (Amnesic) Radiohead.
IR : Etes-vous proches de certains autres groupes ?
M.S. : Proche ? Je suppose que l’on a été chanceux de développer une relation plus proche avec quelques groupes aux quatre coins du monde. On a été extrêmement chanceux à cet égard, car tellement de groupes ont été très bon envers nous. The Boxer Rebllion ont été super et ont un groupe génial, beaucoup de mecs de Los Angeles, en particulier les gars de Quarter After, The Brian Jonestown Massacre, Black Rebel Motorcycle Club, Sky Parade. En effet, on a été chanceux.
IR : Un groupe inconnu à recommander ?
M.S. : Il y a un pote bien de Melbroune, dont le groupe s’appelle Three Month Sunset. Cet homme combine les sons pour livrer une musique qui a tant de beauté.
IR : Comment se passe l’enregistrement du nouvel album ?
M.S. : Ca se passe vraiment bien. On écrit tout le temps, on est plus déterminés que jamais pour essayer de faire un album qui donne de l’espoir aux gens comme nous qui sommes désenchantés par ce standard de sous-niveau, que cette culture pop et de média de masse canalise par la musique.
IR : Comment s’est passée la tournée ?
M.S. : Les derniers concerts étaient fantastiques. Les audiences répondaient plus que jamais, et on a joué devant certaines de nos plus grosses affluences, ce qui était sympa.
IR : Vous improvisez beaucoup...
M.S. : On aime être ouverts à différentes interprétations de ce qu’on fait n’importe quelle nuit, certainement. Ca dépend d’habitude de comment on se sent et on sent l’environnement dans lequel on est.
IR : Que pensez-vous de l’industrie musicale aujourd’hui ?
M.S. : Tu as probablement déjà une bonne idée de l’opinion que j’ai de l’industrie de la musique d’aujourd’hui. Je veux dire regarde, que je parle de l’industrie de la musique, ou du New York Times, ou d’ESPN Sports, ou de n’importe quelle entité qui a une "ligne de fond", je pense qu’ils sont tous infestés par la même maladie qui ne sert qu’à garder les non éduqués dans l’obscurité et inhibe n’importe quelle force qui pourrait déranger la charrette. Je trouve c’est à la fois, en même temps, un tel mystère et aussi une telle évidence, évidente réalité.
IR : Que pensez-vous du succès fulgurant de ces nombreux groupes britanniques, portés par la génération N.M.E. ?
M.S. : Pas grand-chose pour être honnête. Le mot "succès", comme beaucoup de la langue anglaise, est souvent mal employé. Ce que je veux dire c’est que je ne pense pas nécessairement que beaucoup des groupes auxquels tu te réfères aient vraiment "réussi". Ils peuvent être reconnaissables pour... (je n’en ai aucune idée), mais est-ce qu’un seul d’entre eux a fait un album extraordinaire qui te sort du lit le matin ou exprime en toi des émotions que rien d’autre n’avait exprimé auparavant ? Je ne pense pas qu’un seul d’entre eux l’ait fait, donc je ne pense pas vraiment qu’ils aient "réussi".
IR : Qu’avez-vous pensé du film Dig ! ?
M.S. : Je n’aime pas qu’on "coupe" aux meilleurs moments ! Mais ce morceau d’image qui bouge ? Ben, je ne sais pas. La mauvaise représentation est toujours une honte.
IR : Quels sont vos projets pour cette année ?
M.S. : On adorerait enregistrer le plus de chansons possible de façon à pouvoir sortir de nouveaux disques quand on le désire. On va continuer à enregistrer et à écrire et on espère avoir un album prêt à sortir pour la fin de l’année.
IR : Dernière question : un mot sur Lou Reed ?
M.S. : Ce que je pense de Lou Reed ? Je pense que Transformer est un bon album, je pense que l’auto-intitulé The Velvet Underground est aussi un bon, très bon album. Je ne peux pas vraiment clamer connaître beaucoup plus de Lou Reed à part ça.
Dignes héritiers des Pink Floyd, Asteroid #4, référence parmi d’autres à Spacemen 3 et au voyage stellaire qu’ils brodent, feraient presque figure de vieux de la vieille du psychédélisme underground américain avec leur décennie au compteur. Trois albums à l’actif de la bande d’allumés de Scott Vitt dont les jouissives expérimentations n’ont d’égal que leur manque de rock attitude. Aussi sexy de Daniel Johnston, le groupe de Philadelphie est l’immanquable pièce qui fait pourtant défaut à une discothèque que vous êtes habituellement fier d’arborer.
Auteurs d’envolées dans l’obscurité galactique de toute beauté, autour d’une voix dont le malaise qu’elle provoque rappelle les premières heures Syd Barrett du quatuor de Cambridge, Asteroid #4 sont une autre preuve indiscutable du mauvais maillage du filet de l’industrie musicale. Formés en 1996 autour de Scott (guitare et voix) donc, et d’Eric (guitare), les deux compères des années lycées ont été rejoint en 2000 par Adam (batterie), puis plus récemment par Jamie (basse), "qui a fait des allers-retours pendant un moment", et Ryan (seconde guitare).
"Nous faisions tous partie de groupes auparavant. La plupart dans des groupes hardcore ou des cover bands. Pas tes normaux "cover" bands. On jouerait plus The Smiths, Jesus And Mary Chain, Oasis, etc.". Revival psyché-sixties ? "Je ne suis pas sûr. J’aimerais le penser, mais ça fait longtemps que l’on fait ça et je ne suis pas certain que l’on rentre dedans. J’espère que dans vingt ou trente ans les gens redécouvrent nos enregistrements, qu’ils soient réédités en vinyles 180 grammes, et que l’on joue des concerts avec Roky Erikson, qui aura 110 ans. Un mouvement global ? Je n’en suis pas sûr, mais l’idée serait géniale !".
Si ces parfaits représentants de l’effervescence de la scène de Philadelphie prennent un malin plaisir à réinterpréter à leur sauce amplifiée des mets parfois déroutants, on décèle rapidement un goût pour la Britpop, des années 1960 à 1990, aux effluves hypnotisantes. Nous reparlerons plus tard du chef d’œuvre "King Richard’s Collectibles", "hommage aux Kinks et aux Honeyspot, une expérience en country rock que beaucoup considèrent comme un échec. Mais on les emmerde, hein ?". On répondra "bien sûr", mais ne soyons pas plus hypocrite que de raison : là n’est pas le chemin le plus facile pour se poser confortablement sur l’objet.
Ils ont d’ailleurs pensé au problème avant nous. Introducing The Asteroid #4, les couleurs qui vomissent de sa pochette et ses orages impitoyables sont la brèche dans laquelle tout un chacun se doit de s’engouffrer. Introduction terrifiante dans le froid spatial, l’album nous perd dans son infinie orbite, dérivant au long des écoutes très légèrement de sa trajectoire initiale alors que la perception que l’on en a change subrepticement. Les pistes partent souvent sur une progression d’accord simple que le groupe monte puis éclate (dans un monde parfait The Admirals Adress aurait dû figurer sur The Piper At The Gates Of Dawn du Floyd). Et durent le temps qu’elles doivent durer.
Déroutant, No More Vitamins, electro et voix dont nous ne relaterons pas les paroles ici, a sans aucun doute été écrit pour une série télé de science-fiction des années 1970, plus de vingt ans trop tard. Les fans des Beatles reconnaîtront le clin d’œil répété de fermeture, avant qu’on ne recommence à regarder par le hublot, envoûté par ce paysage déshumanisé de 2001 L’Odyssée De L’Espace. Les quatres dans le vent de Liverpool, c’est d’ailleurs par eux que l’on finit, avec Honey Bee, couleurs, senteurs, et cordes orientales en avant.
Neuf années terrestres s’écoulent et le groupe nous relate An Amazing Dream, troisième L.P. moins malsain (en particulier dans le chant) mais certainement aussi extasié. Take Me Down, Here We Go... le quintette part légèrement plus sur une douce pente pop, enfilant en apesanteur des perles zébrées à grands coups de guitare traînante. Dans cette optique, écouter Outside, phénomène qui n’est peut être pas le plus fidèle représentant du voyage, mais vaut certainement le décollage.
Auteurs d’albums qui ne vous emmènent guère ou vous auriez voulu aller, ces quatre endurcis. Et ce même pour ceux du fond qui discutent et pensent "oui mais moi le shoegaze-psyché un peu post-rock, je connais, arrête de nous prendre pour des blaireaux". Cette grossière interruption close, n’oublions pas de mentionner que les trois œuvres du groupe sont libres sur leur site internet. Allons, vous avez bien une fraction de temps relatif à abandonner à http://www.asteroid4.com/ .
IR : Comment vous êtes vous rencontrées ?
Scott Vitt : Eric et moi nous sommes rencontrés au lycée. On est amis depuis qu’on est gosses. Jamie fait partie d’un groupe duquel on est très proche, à peu près depuis notre rencontre. Adam, on l’a rencontré à travers de très proches amis en commun et Ryan, qui est de la côte Ouest, on l’a rencontré pendant une tournée. Lui et sa femme nous ont accueillis dans leur appartement, on est devenus bons amis et quand ils ont déménagés dans l’Est récemment, on a chacun commencé dans les groupes des autres.
IR : Quand avez-vous commencé à jouer ensemble ?
S. V. : Je dirais quelque part vers 1996, en tant qu’Asteroid #4. Eric et moi, ayant grandi ensemble, avons essentiellement commencé à jouer de la guitare ensemble à l’âge de quatorze ans, ou quelque chose comme ça.
IR : Quelles seraient vos influences majeures ?
S. V. : Il y en a trop pour les lister. La plus grande serait Syd Barrett et le Pink Floyd du début, The Kinks, Verve, Slowdive, My Bloody Valentine, J&MC (Jesus & Mary Chain ndlr), Beatles/Stones, Neil Young, The Byrds, etc.
IR : Un(e) album/chanson préféré(e) ?
S. V. : Moi personnellement ? Mec, c’est pas une question facile... Je dirais que mon album préféré serait The Beatles, Magical Mystery Tour. Chanson préférée... Excpecting To Fly par The Buffalo Springfield.
IR : Y a-t-il une période musicale qui vous influence en particulier ?
S. V. : Je dirais qu’il y a deux mouvements majeurs qui nous influencent. La période psychédélique de 1966 à 1969 et la période Shoegaze/Britpop de 1988 à 1996.
IR : Quels groupes écoutez-vous en ce moment ?
S. V. : On écoute les mêmes trucs qu’on a toujours écoutés. On a beaucoup bougés ces cinq ou six dernières années. On est passés par une phase classique country / Honky Tonk via Gram Parsons et The Byrds. Mais on n’a jamais arrêté d’écouter ce qui nous avait toujours influencé, et que j’ai mentionné auparavant. Pour la nouvelle musique, Six Organs of Admittance, Comets On Fire, Vetiver, Mahogany, Serenna Maneesh...
IR : Etes-vous proches de certains groupes ?
S. V. : Il y a beaucoup de groupes dont nous soyons proches. Récemment on est devenus proches de Sunsplit, qui ont récemment déménagés de Californie pour Philadelphie. On partage les membres des groupes, et les répétitions de concert. Il y a aussi The December Sound de Boston. Three-4-Ten de Philly aussi. On partage aussi nos musiciens, et on est les derniers des nombreux groupes psychédéliques qui se sont formés à Philadelphie à la fin des années 1990. On pourrait presque dire qu’on reste proches de n’importe quel groupe avec lequel on ait tourné, et il y en a eu beaucoup.
IR : Un groupe que vous recommanderiez de découvrir ?
S. V. : The Asteroid #4.
IR : Comment compose The Asteroid # 4 ?
S. V. : Ca serait typiquement moi qui viendrais à la table avec un arrangement, une mélodie et/ou une progression d’accords assez vague. Je le jouerais pour le groupe, et essentiellement on l’emmènerait où que ça aille. Une fois qu’on a ajouté la section rythmique et les guitares additionnelles l’arrangement a tendance à changer. Je suis le chanteur principal, la mélodie vocale me revient donc généralement. Cependant, Eric et Adam sont tous les deux impliqués et ont un droit de veto. Tous les membres sont des songwriters, donc on essaye d’utiliser ça comme un avantage et de garder une sorte de "forum" ouvert. Parfois ça ne marche pas, mais 95% du temps ça marche.
IR : Comment s’est passée votre dernière série de concerts ?
S. V. : Ils se sont en fait assez bien passés. On essaye d’être plus sélectifs en ce qui concerne quand et où on choisit de jouer. Ca fait longtemps qu’on fait ça, et faire une tournée peut être très pesant pour nous. C’est appréciable seulement quand ça a été planifié et bien financé.
IR : Vous profitez d’être sur scène pour improviser ?
S. V. : Oui, carrément. On a tendance à rentrer dans des transitions et outros non prévues. Tout est rapport à la foule, si on a des gens qui sont dedans alors on roule avec ça. Si ça ne se produit pas, on reste brefs.
IR : Que pensez-vous de l’industrie musicale aujourd’hui ?
S. V. : C’est une merde absolue ! Vraiment, il n’y a pas d’industrie. Aucun label ne cherche à développer des artistes par un soutien financier. Tout est pour une baise rapide, si tu veux. Quelqu’un peut venir et s’avérer aider à sauver quelque chose, mais ensuite la machine hype est tellement au-dessus de tout que ça ruine pratiquement un groupe avant qu’il puisse même atteindre le niveau nécessaire pour créer un chef-d’œuvre, comme dans les sixties. Il y a quelques points lumineux quand même. Des scènes plus petites et plus succinctes peuvent se développer elles-mêmes à travers les canaux du web. Des choses comme Myspace et Youtube permettent aux groupes d’atteindre une audience de masse sans même sortir un vrai enregistrement. Ca permet aussi à des communautés d’artistes et de fans aux goûts similaires de se trouver. Le plus grand défi pour un groupe sera quand même de savoir comment trouver un support financier, et malheureusement, tout un chacun n’a pas les ressources financières suffisantes.
IR : Votre avis sur tous ces jeunes groupes britanniques - NME à succès ?
S. V. : De la merde ! Tous... sauf The Editors. Eux ils sont putain de bons !
IR : Qu’avez-vous pensé de Dig ! ?
S. V. : C’était divertissant. Déprimant aussi ! Ca nous a fait ne pas aimer les Dandy Warhols ! Pourquoi est-ce que ce mec est-il un tel abruti ? Malgré la tentative du film de faire passer Anton pour quelqu’un de cinglé, ce dont il a sans doute été capable, c’est tellement p... d’évident de voir qui a été capable de capturer le vrai esprit du rock’n’roll. On a eu l’occasion de jouer beaucoup, beaucoup de concerts avec le BJM depuis les années 90, et on a toujours été d’immenses fans. Methodrone reste leur meilleur en date, mais même, quel catalogue ! Pendant de nombreux concerts qu’on a joués avec eux, il y avait cette caméra enregistrant tout, on n’avait aucune que c’était pour le film. Finalement, ils sont un bon groupe qui n’a rien fait d’autre que des choses géniales pour des groupes comme Asteroid #4. On leur doit beaucoup ! Le pire avec ce film c’est que maintenant il y a un mec voulant être Anton dans chaque ville dans laquelle on joue. Un seul, c’est tout ce dont le monde veut ou a besoin !
IR : Vous venez de célébrer vos dix ans de carrière. De quoi êtes-vous le plus fier ?
S. V. : De notre longévité, persistance, de notre capacité à supporter une tempête tout en ne faisant ça que pour le fun.
IR : Lequel de vos enregistrements préférez-vous ?
S. V. : An Amazing Dream.
IR : Reviendriez-vous quoi que ce soit ?
S. V. : Non...
IR : Quels sont vos projets pour l’année à venir ?
S. V. : Nos projets dans l’immédiat sont de continuer de soutenir notre dernier enregistrement, que l’on devrait emballer pour le printemps. Commencer à travailler sur un nouvel enregistrement et avoir quelque chose de fait pour l’automne. On a beaucoup de nouveau matériau sur lequel on a travaillé. On en est aussi à la préparation de la parution d’une rétrospective de la totalité de nos singles en rupture de stock et de matériau inédit reposant sur cassette.
IR : Dernière question : un mot sur Lou Reed ?
S. V. : Est-ce une question piège (ndlr : "a Loaded question" en anglais) ? HAHA ! T’as compris ? Je préfère John Cale à Lou Reed, mais bon sang, il est l’un des plus grands songwriters au monde, et était le leader de ce qui est probablement le deuxième groupe le plus influent dans l’histoire du rock’n’roll. Tu peux deviner lequel est le premier...
Il y a quelque chose de sincèrement troublant dans le personnage comme dans la musique de Leigh Gregory, auteur-compositeur comme on en fait beaucoup, mais en mieux, serait-on immédiatement tenté d’annoncer. Songwriter à la créativité effrayante, multi-instrumentiste, écrivain et poète à ses anciennes heures perdues, l’homme fait penser aux plus brillants exemples de la lignée dont il est issu, Elliott Smith en tête. Faussement facile d’accès par cette voix que l’on pourrait trouver faussement torturée, la prise en main, si elle peut être longue, en vaut la chandelle qui éclaire cette musique poussiéreuse et malmenée. Deux conseils donc de la part de quelqu’un qui se sent tout à coup d’une évidente supériorité sur son lectorat, et veut donner l’impression de partager un brin de savoir : oubliez les complaisants "mouais c’est de la soupe ton truc" de façade pour secrètement impressionner la jolie brune qui vous le passe, et persévérez, vous allez finir par trouver ça formidable, comme tout le monde, parce que ça l’est. Point, à la ligne, second paragraphe. Nan mais !
L’homme qui est bien plus que la voix de Mellow Drunk, ayant simplement décidé de donner le nom d’un groupe alors fictif à un enregistrement, Always Be Drunk, qu’il avait mené seul de bout en bout, produit depuis en quantités. Avantage : après sélection, les albums sont d’une densité confondante. Le recul, c’est d’ailleurs la qualité qui sied le mieux au charme du songwriter. "Il y a quelques années j’avais l’habitude d’écrire beaucoup de poésie, et ensuite j’essayais de mettre les poèmes en musique. Le résultat final était beaucoup de prétention, ainsi que beaucoup de mauvais chant !"
Auteur, pour le moment, de deux albums solo, Leigh Gregory mène donc de front et quasiment à lui seul deux carrières. Le rythme lui va comme un gant, et lui permet, en sus de son concert acoustique mensuel à San Francisco, d’écrire à la pelle, d’enregistrer le plus possible, et de tester le tout avant d’opérer un tri draconien. On vous laisse ici découvrir plus en détail ce personnage fascinant à la lecture de l’interview qui suit.
Ces albums solo pratiqués sur le public avant d’être définitivement couchés sur piste, ont été peaufinés par lui seul, ambiance épaisse et fouillée incluse. Adorateur de l’arpège de guitare comme on apprécie être guidé par Satan au long de promenades mélancoliques, le musicien égrène des textes terribles alors qu’à la fin de chaque on se demande comment il peut enchaîner sur quelque chose d’autre, a fortiori d’encore plus douloureux.
On ne sait même que conseiller. Deux façons sans doute. La méthode dure, aussi dite du "j’aime me faire du mal", consiste, en période difficile, à s’isoler, si possible à proximité d’un feu que l’on peut voir danser derrière ses larmes, et à écouter One More Wish par exemple. La méthode plus douce, consisterait, elle, à s’entourer d’amis hâbleurs, si possibles imbibés, genre le gros Dédé qui a toujours une bonne blague un peu grasse sous le coude, et à écouter... n’importe quel morceau, tout est sensationnellement tragique. On a sans aucun doute le sentiment de moins apprécier, mais le coup est moins rude.
Les deux albums parfaits de Leigh Gregory (Rest Your Weary Head en 2003, Rainy Season Never Ends en 2006), pour lesquels il a plus ou moins consciencieusement gardés ses morceaux les mois gais (et ce n’est déjà pas tous les jours la fête au village chez Mellow Drunk), sont tout simplement incontournable pour tout appréciateur du style songwriter-folk à se noyer dans son verre, et comprenant suffisamment d’anglais pour saisir les paroles, ne serait-ce qu’à l’écrit sur le site de l’auteur (http://www.leighgregorymusic.com/). Ultime preuve de la qualité de l’artiste, nous parlons ici d’un homme dont la révélation fut Beard Of Stars de Tyrannosaurus Rex. Que demande le peuple ?
Inside Rock : Comment avez-vous rencontré Ricky Maymi ?
Leigh Gregory : C’est marrant car je ne peux pas vraiment me souvenir maintenant de comment j’ai réellement rencontré Ricky. Il me semble que je l’ai rencontré pour la première fois quand je jouais un concert avec Steven Roback et Marty Willson-Piper dans une petite église (la Noe Valley Ministry) de San Francisco. Bien sûr, j’avais vu Smallstone, un groupe basé à LA dans lequel jouait Ricky, quelques fois à cette époque (2000-2001).
On a commencé à jouer ensemble à l’été 2001 je crois. J’avais fini Always Be Drunk (le premier CD de Mellow Drunk) à ce moment là et je rassemblais un groupe. Je crois que Ricky a suggéré à Daniel (le bassiste de Mellow Drunk) de joindre le groupe, puis Smallstone s’est séparé et Ricky est descendu à une répétition de Mellow Drunk et tout a tilté. Rick est l’un des quelques musiciens qui peuvent réellement jouer de tous les instruments très bien. C’est un batteur puissant, un bassiste vraiment savoureux qui comprend réellement l’instrument, et puis, bien sûr, tu sais ce qu’il peut faire sur une guitare.
IR : Vous faisiez partie d’un groupe avant cela ?
L.G. : Pas pendant que j’ai vécu à San Francisco. Je faisais des concerts solo acoustiques occasionnellement ici et j’allais aussi à Minneapolis pour jouer des concerts acoustiques avec mon ami Jeff Crandall. J’ai réalisé beaucoup de démos (toutes sur mon quatre-pistes) au milieu et à la fin des années 90 et j’ai ensuite décidé d’aller enregistrer un CD vers 2000, et c’est comme ça qu’Always Be Drunk est arrivé. Il n’y avait vraiment pas de groupe. Juste moi et quelques amis que j’avais invités à San Francisco (Grant Miller et Missy Roback) et à Minneapolis (les gars du groupe Thinland) quand je couchais les pistes et finissait l’enregistrement.
IR : Un album / une chanson qui vous tient particulièrement à cœur ?
L.G. : Ben, maintenant, c’est une question vraiment difficile. Tout de suite j’apprécie vraiment retourner en arrière et écouter les enregistrements des Only Ones étant donné que je suis extatique qu’ils se soient reformés. Le disque qui a vraiment changé ma vie et mon écoute fut probablement Beard Of Stars de Tyrannosaurus Rex quand j’avais quatorze ans et ça m’a fait jeter un œil à tous les trucs "underground" britanniques de la fin des années 60 et du début des années 70 que la plupart des ados aux Etats-Unis n’auraient jamais entendus. Depuis là je me suis plongé dans Syd Barrett, The Move, les premiers Bowie... Single préféré ? Waterloo Sunset.
IR : Quels groupes écoutez-vous en ce moment ?
L.G. : Eh bien, la semaine passée j’ai écouté... Erik Satie, The Howling Bells, Bob Dylan, The Go-Betweens, Only Ones, Donovan, Paris Motel, The Lea Shores... aussi la nouvelle compilation Psyilocybin Sounds, Turn On Your Mind, sur laquelle figure Mellow Drunk.
IR : Etes-vous proches de certains groupes ou artistes ?
L.G. : Je ne suis pas sûr que tu veuilles dire "que je connais personnellement", ou "qui sont chers à mon cœur". J’ai dû aller voir Ian Hunter il y a deux semaines et c’est toujours le frisson pour moi (un autre des héros du début tu sais ??). Quelqu’un a dit qu’il avait soixante-sept ans et j’ai trouvé ça dur à croire !!!
IR : Un groupe à nous recommander ?
L.G. : Je viens de voir The Howling Bells (un groupe de Sydney), j’ai leur CD et ils sont assez impressionnants.
IR : Comment composez-vous ? Vous concentrez vous sur les paroles dans un premier temps ?
L.G. : Il y a quelques années j’avais l’habitude d’écrire beaucoup de poésie et ensuite j’essayais de mettre les poèmes en musique. Le résultat final était beaucoup de prétention, ainsi que beaucoup de mauvais chant ! Pour moi une bonne chanson doit avoir une bonne mélodie vocale, et ainsi le nombre de syllabes dans les paroles d’une chanson doivent rentrer dans la mélodie. Je commence juste d’habitude par venir avec une progression à la guitare intéressante, ou quelque fois je pense juste à une progression loin de la guitare, et ensuite je fredonne quelques paroles dénuées de sens, et avec un peu chance une bonne mélodie par-dessus. De nombreuses fois je couche tout sur un enregistreur à cassette bon marché tôt le matin ou tard le soir. J’y vais juste, en jouant les accords et en chantant quoi que ce soit qui me vienne à l’esprit du moment que ça porte la mélodie, et joue jusqu’à ce que la chanson tombe en morceaux. Après ça je peux avoir uen ligne ou un titre de chanson en tête et ensuite j’écris les paroles autour de ça et arrange la chanson sur mon huit-pistes à la maison.
IR : Quelle place occupe votre "carrière solo", par rapport à Mellow Drunk ?
L.G. : Le truc solo que j’ai enregistré est toujours acoustique et je fais ça plutôt juste tout seul à la maison. C’est en fait assez simple et me donne une chance de travailler aussi rapidement ou aussi lentement que je le souhaite sans avoir à m’inquiéter d’aller en studio. Rainy Season Never Ends, le dernier CD solo que j’ai fait, est très déshabillé : juste une guitare acoustique, avec un peu de violoncelle, de violon et de flûte ajoutés. J’ai aussi fait deux chansons écrites par d’autres personnes sur les CD solo - par exemple j’ai fait I Hear You Calling de Bill Fay sur Rest Your Weary Head - et c’est toujours un bon challenge.
IR : Pourquoi avoir décidé de mener une carrière solo en parallèle ? Y a-t-il des choses que vous vous sentez plus libre de faire en tant qu’artiste solo qu’avec Mellow Drunk ?
L.G. :Il faut garder en tête qu’ Always Be Drunk était essentiellement un enregistrement solo auquel j’avais donné le nom d’un groupe fictif. Je pense que c’est facile de faire des CD solo parce que si tu as de la vitesse tu peux juste commencer à enregistrer, alors qu’avec un groupe tu dois passer du temps à répéter, rassembler plein de mecs, trouver les bonnes personnes, vérifier les calendriers, etc. Vraiment, c’est beaucoup de travail. La grosse compensation avec un groupe c’est l’énergie live et, quand ça se passe bien, la camaraderie. Bien sûr, si tu fais beaucoup de multi-piste à la maison et que tu vas essayer de le jouer en live tu dois trouver d’autres personnes pour jouer les différentes parties ; autrement, tu vas devoir t’habituer à l’idée d’être juste un musicien « de chambre ».
IR : Ricky Maymi dit de vous que vous « écrivez BEAUCOUP de chansons tout le temps, souvent complètement formées et arrangées ». Vous confirmez ? Pourriez-vous nous préciser ce qu’il entend par « BEAUCOUP » ?
L.G. : Eh bien, ouais j’écris beaucoup de chansons tout le temps. Ca ne veut pas dire qu’elles sont toutes réussies ou que je m’ennuie à toutes les jouer à d’autres personnes. J’ai une résidence acoustique au Plough & The Stars Pub ici à San Francisco (un concert par mois) et ça me donne vraiment la volonté de finir autant de chansons que je le peux pendant le mois pour ensuite les essayer dans un environnement détendu. J’ai probablement quatre ou cinq chansons assises maintenant que j’aimerais finir dans les deux prochaines semaines.
IR : Quand vous écrivez, comment décidez-vous s’il s’agira d’un morceau « solo » ou avec Mellow Drunk ?
L.G. : Ca n’a pas vraiment d’importance, si ? Evidemment si la chanson commence à sonner un peu folksy alors elle va probablement pencher en direction d’un morceau solo, alors que si ça sonne un peu plus pop ou sonne comme si ça avait besoin d’un bon coup de guitare électrique dans le pantalon alors ça va sûrement terminer par être une chanson de Mellow Drunk. Parfois une chanson va dans les deux directions. Par exemple la chanson Day After Day est sur le CD solo Rest Your Weary Head, ainsi que sur One Thousand Lights (le dernier Cd de Mellow Drunk).
IR : Souvent les mélodies des chansons de Mellow Drunk semblent plus légères que vos morceaux solo. Est-ce un choix conscient ? On peut avoir l’impression par exemple qu’une chanson comme From My Window aurait eu une ambiance beaucoup plus sombre si elle avait figuré sur l’un de vos enregistrements solo...
L.G. : Ouais, je suppose que c’est juste parce que les trucs de Mellow Drunk tendent vers de la guitare pop, alors que les trucs solo sont vraiment influencés par le folk revival anglais des années 60 et les trucs chanteur/compositeur.
IR : Votre musique semble parfois écrite comme un livre, avec une ambiance musicale très épaisse et détaillée, structurée par des pistes instrumentales. Certains auteurs vous influencent-ils particulièrement ?
L.G. : Oui, bien sûr. Il y a eu des périodes de ma vie où je n’ai pas vraiment joué de musique du tout et ai travaillé sur de la poésie ou sur des nouvelles. En revenant à l’écriture de chansons je suppose qu’une partie de l’approche littéraire a suinté dans le songwriting. Non pas que ce soit une mauvaise chose étant donné que je pense qu’on pourrait en dire de même pour des songwriters comme Ray Davies, Steve Kilbey, Luke Haines, David McComb, Forester/McLennan, etc.
IR : Avez-vous vu le film Dig ! ?
L.G. : Je n’ai toujours pas eu la chance de le voir. Les Jonestown sont géniaux en sortant de là sans le soutien d’un label majeur et font leur propres règles. En plus ils ont inspirés à tant d’autres musiciens de sortir de là avec une guitare et en faisant du bruit. Garder la fois, tu sais ???
IR : Que pensez-vous de l’industrie musicale justement ?
L.G. :C’est une question difficile étant donné que je n’ai aucune d’où en est l’industrie. Je ne sais même pas vraiment si ça vaut encore le coup de sortir un CD ou juste d’offrir tes trucs en téléchargement.
IR : Quels sont vos projets ? Travaillez-vous sur un nouvel enregistrement ?
L.G. : J’adorerais finir deux enregistrements de plus cette année. J’ai travaillé sur l’écriture de beaucoup de nouvelles chansons et il y a définitivement un truc qui se passe en ce moment. J’adorerais faire un nouvel enregistrement avec Mellow Drunk, ainsi qu’un autre enregistrement solo.
IR : Dernière question : un mot sur Lou Reed ?
L.G. : Je n’ai aucune idée de ce que Lou a fait dernièrement. J’adore les enregistrements du Velvet Underground et ils sont bien représentés dans la liste de chansons que j’ai connues et jouées pendant des années. Il ne sort plus avec ce transsexuel, si ?
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