Dernière publication :
mercredi 15 avril 2015
par mot-clé
par index
par Fino le 21 mars 2006
paru en 2003 (Naïve)
Tout commence par une attaque de guitare nerveuse, immédiatement épaulée par une douce voix féminine. Old World Undergroud, Where Are You Know ?, cette interrogation, première phrase prononcée par la belle - mais également titre de l’album - résume finalement assez bien l’approche que le groupe va appliquer à son premier LP. Très certainement influencé par Blondie, le quatuor a soigné un disque aux (trop ?) ambitieuses allures de renouveau. Metric savent ce qui a été fait, savent ce qu’ils peuvent faire, mais en tiennent apparemment guère compte.
Aussi, plusieurs (très) bonnes surprises nous attendent à la première écoute du jeune groupe américain. L’album est placé sous le signe du désenchantement et de la lutte, à l’image du très percutant Combat Baby. C’est donc sur une offensive de guitare saccadée qu’Emily Haines prononce d’un air menaçant ces premiers mots. La salve est piquante, le refrain chanté une unique fois pour donner toute sa force à cette ouverture. Pourtant l’atmosphère retombe sur le fragile Hustle Rose, courte promenade plutôt réussie de cette voie tout en délicatesse malheureusement prise entre deux nappes d’un synthétiseur du plus mauvais effet. Ce son electro qui fait un ménage habituellement peu harmonieux avec le rock’n’roll va néanmoins s’avérer efficace sur les entêtants titres suivants, alors que la chanteuse martèle le rythme de ses paroles avant un refrain d’une très rafraîchissante stupidité (« Invasion’s so succexy »).
Lorsqu’un nouveau clavier directement sorti d’un jeu électronique des années 1980 vient massacrer une nouvelle tentative de retour au calme (Calculation Theme), on profite des quelques minutes ainsi offertes (ou gâchées, c’est selon) pour se demander comment un tel acharnement est possible. Le groupe, redoutable d’efficacité dès qu’il s’agit de faire une pop-rock agressive, ne parvient pas à conserver l’élan que lui donnent les quelques perles de l’album (The List, nouvel échec). Néanmoins, la courbe se redresse alors que la fin de l’album approche. Ainsi, au formidable Wet Blanket suit une lente alarme sonnée par le guitariste Jimmy Shaw (On A Slow Night), qui prouve à ceux qui avaient encore des doutes que Metric peut réussir des ballades, preuve réitérée, à un degré moindre, par le correct Love Is A Place. Enfin, entre ces deux lentes complaintes, comment ne pas faire allusion à la basique mais néanmoins terrible basse de Dead Disco, à ses crissements de guitares, à son refrain extraordinairement entraînant, bref à la meilleure chanson de l’album ?
Cette poignée de chansons d’excellente facture est éclatée et éparpillée autour de quelques médiocres ballades qui parviendraient presque à faire oublier que ce premier album de Metric a tout pour faire danser les salles, et fait passer un excellent moment. Il faut juste apprendre à utiliser le sélectionneur de titres de sa chaîne Hi-Fi...
Répondre à cet article
Suivre les commentaires : |