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mercredi 15 avril 2015
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par Fino le 3 avril 2007
paru le 2 avril 2007 (Warp)
On ne s’épanchera pas sur la foultitude de groupes d’outre-Manche qui, après un succès disons aisé, nous revient en masse avec des seconds albums à la pelle. Paul Smith, son look impayable et son regard injecté de sang repartent donc, après un premier album qui, sans réinventer l’art post-moderne occidental, tenait en haleine et étalait mélodies et envolées assassines les unes sur les autres avec peu de répit.
Remarque préalable, si le design de la pochette du premier album était somme toute des plus sympathiques, ce disque arbore une porte d’entrée presque aussi laide que celle du premier Arctic Monkeys. Il fallait que ce soit dit.
C’est à la fois amusant et fort dommage, tous ces groupes à avoir sorti un deuxième album en voulant se "diversifier" - et par la même occasion se distinguer des autres après des premiers albums bien semblables - ont jusqu’à présent évolué exactement dans le même sens, avec des résultats écoutables plus ou moins longtemps. Bloc Party, Kaiser Chiefs ou The Rakes par exemple, et maintenant Maxïmo Park ont abandonné fougue et une partie de cette irrésistible énergie au profit de morceaux "plus peaufinés", d’écritures plus complexes.
C’est d’ailleurs quand les cinq compères refont du "vieux" que Our Earthly Pleasures donne sa mesure la plus convaincante. On apprécie ainsi toujours les brêves soudaines envolées de Paul Smith soutenues par une guitare lourde et un clavier (Lukas Wooller, qui est une publicité anti-prise d’acide à lui tout seul) qui martèle à en pulvériser les touches. C’est le cas sur Girls Who Play Guitars (introduction qui rassure d’emblée sur l’état de la plume du chanteur) comme sur Your Urge.
Cependant, même si la production de Gil Norton (Foo Fighters, Pixies) a minimisé les pauses entre les morceaux pour dynamiser le tout, le son a perdu en rythme. Les chansons ont de la puissance mais ont au passage perdu le côté aiguisé d’un Apply Some Pressure, ou la lente et ravageuse lourdeur d’un Graffiti. L’autre nouveauté, ce sont donc ces morceaux plus "mélodiques", moins "je secoue toutes les têtes en deux mesures d’intro" (By The Monument ou Nosebleed par exemple, même si il n’a visiblement par moment pas été facile de faire le deuil d’une guitare envoyant des vagues assourdissantes).
Ce deuxième album, a fortiori après plusieurs écoutes en boucle, s’impose comme tout à fait convenable, porté majoritairement par l’écriture du leader. Girls Who Play Guitars, et à plus forte raison A Fortnight’s Time, qui replongent en 2005, font indéniablement mouche. En revanche, écoutez une fois les trois premiers morceaux amphétaminés d’A Certain Trigger et il vous faudra compter une autre dizaine d’heures d’écoute pour apprécier son petit frère...
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