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mercredi 15 avril 2015
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par Dumbangel le 24 octobre 2006
paru en 1974 (Capitol) ; dernière réédition en 2003 (Radioactive Records)
C’est un véritable disque culte que nous a ressorti là Radioactive records, label spécialisé dans les rééditions de vieux albums prog et psyché des années 60 et 70. Car cet album a une histoire à nous raconter. La voici...
Le 3 juillet 1971, Jim mourrait dans sa baignoire à Paris. Depuis, les rumeurs les plus fantaisistes ont couru sur cette mort. Passons celles des causes du décès (attaque cardiaque, overdose, chamanisme, on ose même évoquer un cancer du pénis) et attardons-nous sur une encore plus tordue : Morrison serait bien vivant. Et pourquoi pas ? Les proches de Morrison eux-même ne se sont pas privés pour faire taire cette hypothèse. John Densmore, le batteur des Doors aurait déclaré en visitant le Père Lachaise : "La tombe est trop courte !" et Manzarek avouait que s’il y avait bien un homme cabable de simuler sa propre mort et de disparaître dans un coin de la planète, en Afrique par exemple, ce serait bien lui. Personne n’a jamais vu le corps, mis à part le docteur ayant déclaré la mort et Pamela Courson qui ne tardera pas à rejoindre Morrison de "l’autre côté". Il en suffira de peu pour lancer une rumeur et faire naitre le doute.
Trois ans plus tard, un mystérieux disque va étayer cette thèse farfelue aux yeux des fans. Ce disque, c’est Phantom’s Divine Comedy, Part 1. Car à l’écoute de celui-ci on ne peut que se dire : "Et si Morrison était vivant ? Et si c’était lui qui chantait sur ce disque ? Si le mystérieux Phantom du disque, c’était lui ?" L’effet est en effet troublant. Trop beau pour être vrai ?
C’est Capitol (label américain des Beatles tout de même), qui publiera le disque en 1974. Si le doute est alors si fort lors de la sortie du disque, c’est que beaucoup d’éléments sont troublants. Tout d’abord la voix, très proche de celle du roi lézard. Et la musique proche d’ailleurs de celle des Doors. En apparence tout du moins. Vieux réflexe, on se jette alors sur la pochette. Le recto y montre un gars qui pourrait être Morrison, mais qui pourrait aussi ne pas l’être. On regarde au verso, et on n’est pas mieux servi, n’y trouvant les crédits que d’un groupe anonyme. À la batterie, on y retrouve X, à la basse Y & Z, et au piano et orgue un certain Z. Et c’est le mystérieux Phantom qui chante, joue de la guitare, du piano et qui a composé tous les titres. Déjà, rien que ce nom : Phantom. Serait-ce Jim qui nous laisse un message, une piste ? Sans parler de cette histoire de FBI confirmant cette thèse après un comparatif des deux voix dans leur laboratoire. Il n’en suffira pas plus pour que Capitol entretienne le secret de qui se cache réellement derrière ce disque. Bien entendu, Phantom disparaîtra comme il est venu, Et la part 1 de n’avoir jamais de suite.
Alors on se met à rêver... Personnellement, j’ai eu de gros doutes. J’ai failli y croire. Peut-être parce qu’on ne croit que ce que l’on aimerait voir. Morrison vivant, le fantasme ultime, non ? Cela me fait penser à une vieille émission qui était passée il y a fort longtemps sur Arte. On y voyait d’étranges reportages et vidéos sur d’étranges phénomènes ou histoires bizarre à souhait : la vidéo de la disparition d’un sorcier Yaqui par exemple, ou bien encore celle de la visite d’un camp russe, sordide, qui aurait servit à faire des expériences humaines inavouables, avec photos à l’appui. C’était fort bien fait car à la fin de l’émission, un présentateur avouera que tout était bidonné et qu’il ne fallait pas croire tout ce que l’on voyait ou ce que l’on nous montrait. Ce disque, c’est la même chose. Une petite recherche sur internet permet rapidement de dire que ce n’est pas Morrison qui chante sur ce disque.
Car, en y regardant de plus près, comment prendre au sérieux toute cette histoire. Certes sur certaines chansons, le timbre de Phantom fait penser à celui de Jim, mais sur d’autres, l’effet est beaucoup moins concluant. Sans parler des paroles, indigestes, parlant de magie noire, de Merlin l’enchanteur, d’araignées qui dansent... Franchement, Morrison nous avait habitué à une prose et à des thèmes beaucoup plus inspirés.
Bon, si tout le monde est d’accord sur le fait que ce n’est pas Morrison qui chante dessus, il est beaucoup plus difficile de mettre un nom sur les véritables musiciens du groupe. On avance par ici le nom de Iggy Pop, Tom Carson mais il semblerait que le véritable Phantom soit en fait un certain Arthur Pendragon du Michigan accompagné de James Rolland à la batterie, d’Harold Breadly à la basse et de Russ Klatt au clavier. L’album aurait été produit par Gary Gawinek et par Punch Undrews. Le même Punch Undrews, manager de Bob Seger, qui aurait rendu très Doors les chansons de Phantom et aurait vendu l’idée à Capitol telle quelle.
Finalement tout cela importe peu. Phantom’s Divine Comedy, Part 1 reste un sacré bon album de Blues-Hard-Rock tel qu’on le pratiquait si élégamment dans les seventies. Et des chansons telles que Tales From A Wizard, Merlin ou bien encore Welcome To Hell sont sacrément bien troussées pour tenir la comparaison avec celles de leur vrai modèle avoué : celles des Doors ...
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