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mercredi 15 avril 2015
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par Shyboy le 23 mai 2006
paru le 7 juin 2005 (Verve Records)
Crooner Canadien d’origine libanaise, Paul Anka fut un artiste reconnu dans la seconde moitié du 20ème siècle avec plus de 60 millions de disques vendus. Avec Rock Swings, le chanteur tente un comeback. Il sort en 2005 un album de reprises de « standards » du rock ne datant pas d’avant les années 80 à la sauce Big Band swingant, donnant libre cours à ses performances vocales, rappelant un peu l’easy listening et le Mike Flowers Pops crooner (qui lui aussi avait fait des reprises de hits des 90s à la même sauce). À sa crédibilité naturelle, on lui doit la composition de She’s A Lady de Tom Jones ainsi que de nombreuses compositions pour Buddy Holly, star du rock’n’roll des années 1950.
L’album débute par l’ultra tubesque It’s My Life de Bon Jovi, titre des plus FM s’il en est. L’auditeur en ressort déjà éberlué tant la version de Anka diffère de l’originale. Eye Of The Tiger du groupe FM Survivor, illustrant le générique du film Rocky où Sylvester Stallone exhibait ses muscles et sa gueule. C’est peut-être la meilleure illustration du malaise qu’inspire Rock Swings. L’orchestration est si molassonne que l’interprétation en devient parodique ; le chant est parfait, pour la reprise d’un tel morceau. On se pose des questions : est-on face à un projet artistique au premier degré ? Y a-t-il une ironie dans de telles reprises ? Paul Anka pensait-il ringardiser déjà des hits que le temps avait déjà rendu obsolètes et désuets ?
Aucune surprise, aucune pêche. Everybody Hurts de R.E.M., Eyes Without A Face de Billy Idol ou Tears In Heaven d’Eric Clapton sont trop prévisibles et leurs réinterprétations n’apportent rien aux originaux. Malgrès tout, Paulo ne se gène pas, il continue le massacre des classiques rock : The Way You Make Me Feel de Michael Jackson a du plomb dans l’aile. Jump de Van Halen est méconnaissable, possède un petit groove sympathique (David Lee Roth avait déjà le sens du swing). Pendant qu’on y est, Smells Like Teen Spirit de Nirvana, Wonderwall d’Oasis, Black Hole Sun de Soundgarden et It’s A Sin des Pet Shop Boys n’échappent pas à cette tragédie...
En voulant reprendre des hits du mouvement pop-rock, le prisonnier de Las Vegas (il chante régulièrement dans les casinos) nous livre un album de reprises swing raté, racoleur, plutôt ennuyant. L’album de reprises est un exercice de style bien délicat mais qui peut parfois ressuciter la carrière commerciale d’un artiste comme ce fut le cas pour Brian Setzer qui réussit avec The Brian Setzer Orchestra et l’album Swing The Dirty Boogie un retour tonitruan avec des reprises swing. Rock Swings est donc un album sans plus mais qui a le mérite de trancher avec les catalogues de reprises asseptisées qu’on a l’habitude d’entendre au minimum une fois l’année.
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