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mercredi 15 avril 2015
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par Emmanuel Chirache le 20 avril 2010
Article rédigé par Olivier Chirache.
20h30. Le public, venu en masse ce dimanche 11 avril à l’Olympia, attend patiemment la fin du récital jazzo-rock du Alex Skolnick trio qui a brillamment réussi à tenir la salle grâce à ses reprises bien maîtrisées de Judas Priest et autres groupes cultes de métal des années 70.
21h. Ça y est, c’est parti pour deux heures de show latino teinté de métal, ou de métal aux airs de flamenco, comme vous voudrez. Il faut dire qu’on ne sait plus très bien qui mélange quoi avec Rodrigo y Gabriela, guitaristes émérites capables de jouer tout et son contraire avec une rare maestria. Mais tout ça n’importe plus vraiment dès les premières mélodies entamées par l’un et les premiers rythmes insufflés par l’autre.
Les succès de leurs anciens disques se mêlent alors aux plus récents dans une parfaite harmonie. Les fans de la première heure comme les néophytes peuvent donc se délecter d’une performance scénique incroyable, qui s’apprécie sans forcément être un inconditionnel du duo tant leur jeu de guitare et leur énergie se subliment en live. La complicité entre les deux virtuoses est manifeste et on en redemande.
A la moitié du concert, une surprise attendait même le public. Rodrigo appelait à les rejoindre sur scène l’un des groupes dont ils se sont inspirés pour leur dernier album (11:11) : le Trio Joubran, excellente formation composée de trois frères palestiniens joueurs d’oud venus partager une de leur composition puis l’excellent Triveni de Rod y Gab comme on dit. Une pause calme et bienvenue au milieu de la furia imposée jusqu’alors par les deux mexicains. La convivialité ne s’arrêtait pas là en ce dimanche de printemps. Quelques instants plus tard, c’était Alex Skolnick qui refaisait son apparition aux côtés du duo pour interpréter Atman, un morceau sur lequel il a collaboré en studio.
Puis vinrent les moments de solo, où tour à tour Gabriela puis Rodrigo firent étalage de leur immense technique. L’une avec des rythmes funk et percussifs à la pédale wah wah n’ayant rien à envier à ceux de Flea des Red Hot. L’autre avec des reprises - pour la plupart de Metallica, une grosse disto et la joie communicative d’un ado gratteux en train de "se faire plaisir dans sa chambre" sur les morceaux de ses groupes préférés (avec notamment un surprenant et terrible Anesthesia, joué à l’origine par le défunt bassiste de Metallica Cliff Burton). Car Rod y Gab sont des métalleux fiers de l’être, remaniant une culture souvent mal considérée en la parant d’un autre relief, qui prouve combien cette musique se révèle plus riche qu’il n’y paraît.
23h. Aucune fausse note donc pour nos deux guitar heros qui s’en vont sur leur tube Tamacun, si l’on excepte les quelques intermèdes de lecture (en français tout de même) sans grand intérêt de la ravissante Gabriela pour promouvoir le site du groupe... Tout comme le norvégien Bjorn Berge, bien connu des lecteurs d’Inside Rock, le couple mexicain parvient à donner une tonalité acoustique inédite à des styles de musique aussi nombreux qu’éclectiques, une prouesse suffisamment impressionnante pour nous séduire.
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