Concerts
dEUS

Paris (Le Grand Rex)

dEUS

Le 3 novembre 2005

par Giom le 28 novembre 2005

Concert privé organisé par Arte et Oüi FM pour l’enregistrement de l’émission Rock and Rex

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Après les concerts acoustiques au Réservoir avec l’ineffable Ray Cokes, la chaîne de télévision Arte tente de renouer avec les performances de groupes rock en s’emparant de la plus grande salle de cinéma de France pour une émission sobrement intitulée « Rock and Rex ». Le tout est en partenariat avec la radio parisienne Oüi FM qui, en plus d’inviter ses auditeurs au concert, retransmet les prestations sur ses ondes.

Pour la première, nous avons la chance d’assister à un nouveau concert du désormais connu groupe belge dEUS. Barman et ses acolytes investissent donc la scène autour de 21 heures pour nous livrer une performance une fois de plus tout à fait convaincante. Certes, chaque prestation des Anversois propose toujours une set-list classique, une sorte de voyage à contre-temps dans l’univers musical du groupe qui commence par le récent Pocket Revolution et s’achève par le beaucoup plus ancien mais franchement intemporel Suds And Soda. Cette fois-ci, pour d’affreuses raisons télévisio-radiophoniques, nos musiciens ne disposent que d’une heure et choisissent donc de donner la part belle aux compositions de leur dernier né Pocket Revolution, moins convaincant que le reste de leur production. Malgré cela, le public adhère spontanément et quitte rapidement les fauteuils rembourrés qui font dormir pour s’amasser avec joie devant la scène et bondir (enfin, un peu) comme des joyeux lurons au son du groovy Theme From Turnpike, issu d’In A Bar Under The Sea.

Barman, après avoir constaté l’étrangeté des conditions de cette soirée (la salle est moitié vide et le public semble être uniquement constitué du noyau dur des fans français du groupe, en gros...cinq cents personnes) et salué les « gens qui nous écoutent dans la radio », se prête à l’exercice avec enthousiasme et mène ses troupes vers des sommets d’intensité. On retiendra la très longue version d’Instant Street dont le crescendo est toujours aussi bon pour la santé ainsi qu’un très agréable Stop-Start Nature qui est finalement très convaincant en concert. Ah, Barman ! Un rockeur comme on aimerait qu’il y en ait des dizaines, une faculté à écrire des morceaux fabuleux et à les interpréter avec le plus grand brio, avec le sens éthique et la sympathie en plus. On est content pour lui, les grands médias rock de l’hexagone lui lèchent enfin les pieds même si on peut regretter que cette reconnaissance ne soit pas arrivée beaucoup plus tôt.

Le clou de la soirée reviendra évidemment à une version anthologique du tube Suds And Soda qui prit par moment des accents funk sans pour autant perdre de sa capacité à faire sauter les gens dans la joie et la bonne humeur grâce à sa partie de violon électrique détonante. Au bout d’une heure et quart de musique, les cinq Anversois quitte la scène du cinéma pour ne pas en revenir malgré les vifs encouragements du « noyau dur » qui tape sur la scène avec entrain. Qu’importe, une impression d’immense privilège s’empare de nous ; on n’a jamais si bien entendu ni vu dEUS et les conditions étaient telles (un son parfait qui peut rivaliser avec celui de l’Olympia) qu’on ressort du Grand Rex avec l’impression d’avoir assisté, malgré sa courte durée, à l’un des meilleurs concerts de notre existence, et gratuit en plus !



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