dEUS est un groupe important, on le sait et il est vrai que la bande de Tom Barman, après avoir redonné (ou donné, tout simplement) des couleurs au rock belge, n’a plus grand-chose à prouver. Cependant, une légère déception s’empare de votre serviteur à l’écoute de leur quatrième production, Pocket Revolution, tant on a l’impression que dEUS est, cette fois-ci, légèrement passé à côté de son sujet.

Pourtant tout commençait bien, très bien même, à l’écoute des deux premiers morceaux du disque : le puissant Bad Timing et le mélancolique 7 Days-7 Weeks, très bon single du niveau des meilleures ballades du groupe. Puis le tout s’essouffle un peu, un morceau comme Stop Start Nature, peine par exemple à convaincre par son manque de cohérence et d’ambition. L’auditeur peut alors penser que ce grain de folie, qui a permis au groupe de s’imposer au milieu des années 90, a peut-être disparu.

Pourtant, l’album reprend vie grâce à la triplette What We Talk About (When We Talk About Love)/ Include Me Out/ Pocket Revolution, surtout sur le titre éponyme, dont la fin avec sa guitare enivrante soutenant un refrain visionnaire et apocalyptique pourrait bien être la meilleure minute de musique jamais enregistrée par le quintet d’Anvers. Du pure dEUS, qui fait frissonner l’échine et qui rappelle que le rock produit encore des esprits brillants dont l’image ne sera jamais salie (enfin, on l’espère) par le meurtre de leur copine comme ce fût le cas pour certains.

Le quatrième dEUS est donc décevant, Barman (c’est lui, au fait, le héros moderne cité plus haut, mais je crois que tout le monde a compris...) prouve malgré tout qu’il sait encore composer de magnifiques morceaux avec des titres comme The Real Sugar (dommage qu’elle ne dure pas plus longtemps celle-là...) mais l’ensemble de l’album reste tout de même beaucoup moins enivrant et convaincant que The Ideal Crash, sorti il y a sept ans déjà (putain, sept ans !). Bon, c’est pas tout ça, mais, si j’allais me le réécouter...