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mercredi 15 avril 2015
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par Parano le 8 décembre 2009
Paru le 9 novembre 2009 (14th Floor Records/Warner)
Voilà un album qui a tout pour plaire, qu’on aimerait apprécier, parce que Biffy Clyro est un groupe attachant, impressionnant sur scène, capable d’écrire d’excellentes chansons (Living Is A Problem Because Everything Dies), mais voilà, ici la sauce ne prend pas. Nos écossais y ont pourtant mis du cœur. Douze titres bâtis autour d’un concept heureux, hé oui le frontman Simon Neil s’est marié, place à l’Amour, l’élan morbide de Puzzle (2008) est oublié. Only Revolutions est un titre efficace, tiré d’un bouquin de Mark Z. Danielewski, c’est bien, ça donne du sens à l’album, et puis ça nous rappelle Synchronicity de Police (rien à voir ?). Ajoutez à cela un producteur prestigieux, Garth Richardson, le type qui a sculpté le son du premier Rage Against The Machine, sans compter qu’Andy Wallace est dans le coup, lui aussi, et vous obtenez un disque impeccable. Forcément. Manquerait plus que Josh Homme soit de la partie… Ha, justement, le leader des Queens Of The Stone Age s’est fendu d’un solo de guitare sur Bubbles. Damn it !
Toutes les conditions sont donc réunies pour faire de Only Revolutions un must au rayon power pop. Surtout qu’en face, la concurrence est inexistante. Les Foo Fighters sont entrés dans l’âge mur qui, comme chacun sait, précède l’âge pourri *, Weezer a réussi à faire pire que son infâme album vinasse, et Nada Surf… ha ben oui, au fait, Nada Surf, qu’est-ce qu’ils deviennent ceux là ? Pour réussir le coup parfait, Biffy Clyro a eu la judicieuse idée de ne pas effaroucher les fans hardcore, tout en prospectant un public nouveau. C’est ainsi que les bourrasques électriques habituelles côtoient quelques tentatives sirupeuses ou électroniques. Ce n’est pas un hasard si Biffy Clyro ouvre pour la tournée européenne de Muse.
En dépit de cette débauche d’efforts, peut-être à cause d’elle, l’album ne convainc pas. Les douze titres de Only Revolutions se partagent entre post-rock efficace (That Golden Rule, Shock Shock, et Cloud Of Stink), hymnes proto-prog un peu vains (The Captain, Mountains), et bluettes tartes à la crème (God & Satan, Many Of Horror). Le potentiel est là, c’est certain, mais l’inspiration fait un poil défaut, et on ne peut s’empêcher d’être déçu, surtout en comparaison du séduisant Puzzle. Curieusement, le succès semble au rendez-vous. Tant mieux pour Biffy Clyro, qu’on prendra plaisir à retrouver sur scène, terrain de prédilection de leur rock emphatique. Mais ceux qui n’ont pas encore cédé aux sirènes écossaises ne doivent pas s’attendre à autre chose qu’un album sérieux, honnête, parfois plaisant, sans jamais être indispensable.
* P. Desproges (RIP)
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