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mercredi 15 avril 2015
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par Dumbangel le 23 janvier 2006
paru en 1973 (Capitol) ; réédition Rev’Ola, import Gibert.
Et hop, encore une réédition Rev’Ola dans laquelle il va falloir investir pour tout amateur de songwriters maudits avide de nouveauté ! Car à moins d’être tombé dessus par hasard à une convention du disque de collection, il y a peu de chance que vous ayez déjà pu entendre cet unique et seul album solo de Shaun Harris. Ce nom ne vous dit certainement rien mais le monsieur a composé, a tenu la basse et a chanté sur un bon nombre de chansons du groupe The West Coast Pop Art Experimental dans les années 1960.
Signé chez Capitol par John Palladino (producteur et ingénieur sur des disques de Sinatra, Nat King Cole ou bien encore Dean Martin) après le split du groupe, Shaun Harris pensait avoir fait le bon choix en choisissant le label des Beach Boys et des Beatles... Mais cela était sans compter sur les hasards de la vie qui feront que le disque en question allait sortir au même moment que The Dark Side Of The Moon de Pink Floyd. Capitol, qui n’avait jusqu’alors pas misé un kopeck sur le Floyd [1], va concentrer tous ses moyens de promotion sur l’album qui décolle et remiser aux oubliettes celui d’Harris, qui sortira mais ne sera pas du tout travaillé comme il se doit. Pourtant Harris avait mis tous les atouts de son côté. Il suffit de regarder les musiciens figurants sur le disque : hormis le clan Harris (son frère Danny et Michael Lloyd, tout deux ex-The West Coast Pop Art Experimental et son père, célèbre compositeur classique qui signe ici les arrangements d’une beauté rare), citons Carol Kaye, Hal Blaine, Jim Gordon, Bruce Johnston (des Beach Boys).
Au final l’album regorge de ballades magnifiques, bourrées d’harmonies vocales, de cordes sinueuses et de guitares délicieusement seventies. Des morceaux tels que Canadian Ships, Today’s A Day ou bien encore Love Has Gone Away appellent au rêve et à la contemplation. Les arrangements de Roy Harris, le père, y sont de pures merveilles, véritables montagnes de chantilly musicale.
Après l’échec de son album solo, Harris continuera sa collaboration avec Michael Lloyd avec qui il connaîtra le succès en travaillant avec The Osmond, Sammy Davies Jr, The Bellamy Brothers ou encore Shaun Cassidy. Il suffit d’aller faire un saut sur son site web pour le voir poser devant un mur de disques d’or pour comprendre que le succès fut tôt ou tard au rendez-vous mais pas sous son nom.
[1] The Dark Side Of The Moon sera d’ailleurs le dernier album du Floyd chez Capitol. Le groupe, lassé du manque d’intérêt du label à son égard, signera avant la sortie de celui-ci un nouveau contrat chez CBS.
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