Prenez deux gars vivant en Australie. Ajoutez pendant deux ans quatre compères. Faites leur écouter beaucoup de musiques de tous genres. Remuez le tout vigoureusement et vous obtiendrez un groupe de musique électro ne faisant que reprendre ce qu’ils ont écouté !

La recette est bonne mais limitée. En général, il n’en ressort que des groupes de variété bons à passer sur les radios ayant les moyens de faire de la pub partout (à croire qu’ils en ont réellement besoin !) ! Pourtant, The Avalanches fait partie de ces groupes qui font ce qui leur plait avec ce qu’ils aiment. Alors qu’est-ce qui les différencie, bon sang de bois !?!

Rien, à part cette faculté de tout mélanger sur une galette ! Cela paraît simple et dangereux, et vous avez raison. Car Since I Left You ne plaira pas à tout le monde, c’est aussi sûr que deux et deux font cinq ! Certains disent que pour écouter cet album, il faut prendre une aspirine, être en discothèque ou prendre une substance illicite, et ils n’ont pas tout à fait tort. Je vous confierais que je tenterais bien les deux dernières solutions (Et Dieu [1] sait que je n’aime pas aller en boîte !). Hum ! On s’écarte quelque peu du sujet et c’est voulu. L’écoute de cet album rend un peu fou sur les bords [2].

Tout commence assez bien et, petit à petit, vous êtes engloutis dans une sorte de lieu où quasiment tous les styles musicaux sont présents en quelques 18 chansons. Ces dernières, d’ailleurs, n’ont pas une structure à proprement dit de chanson car ce n’est qu’un immense collage d’une petite heure. On a d’ailleurs l’impression, à la première écoute, que les six membres du groupe sont tous derrière une platine et qu’ils y jouent ce qui leur chante. L’un de nos rédacteurs (il se reconnaîtra) m’a d’ailleurs confié qu’en concerts, ils oubliaient parfois de jouer de leur instrument tellement ils sont fous !

Parlons un peu de la musique qui nous rassemble en ce moment. Comme dit plus haut, on y trouve de tout, aussi bien des samples de films (beaucoup de titres dont le très fameux Frontier Psychiatrist) qu’une petite participation de 20 secondes (environ) des Saïan Supa Crew (je n’aurais jamais cru parler d’eux un jour sur ce site !). La folie de ce CD est heureusement entrecoupée de quelques moments de pause. Tonight et Pablo’s Cruise forment une bonne pause avant le tempétueux Frontier Psychiatrist et Extra King clôture très bien, nous permettant de redescendre un peu sur notre bonne vieille planète. La continuité de Little Journey et de Live At Dominoes constitue une bonne formule disco avec un sample provenant de je-ne-sais-plus-quel-titre de Boney M.

Chose formidable, le nombre d’écoute de Since I Left You n’est pas une gageure (ne dépassez pas les doses prescrites par vos oreilles non plus) : il y a toujours quelques sons à découvrir. Si par aventure musicale, vous voulez vous rendre compte par vous-même (c’est fou le nombre de vous dans cette phrase), je vous conseille Frontier Psychiatrist qui est un très bon échantillon de ce que réserve l’album mais est aussi, à mon humble avis, le meilleur titre. A notez aussi que le clip est tout bonnement hallucinant. Sur ce, bonne cogitation et à peluche ...