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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 12 septembre 2005
paru le 8 octobre 1991 (Creation Records/Sony Music)
En 1991, ce n’est pas un mais deux albums qui changèrent la face du rock ! Aussi important par la suite que Nevermind de Nirvana, Screamadelica est l’album qui apporta l’acid house, la techno et la culture rave à la musique populaire. Rien moins que ça. Ce troisième album des Écossais de Primal Scream ne ressemble pas du tout à son prédécesseur, bâtardement enregistré sous influence Byrds trop évidente. Malgré son échec, le résultat conforta le chanteur Bobby Gillespie quant à la direction à garder. Si bien qu’en 1991, le groupe se retrouve à puiser dans le classic rock à tendance Stones de la grande époque.
Obnubilé par les rythmes (il a un temps officié comme batteur au sein des mythiques The Jesus And Mary Chain), Gillespie et sa bande collaboreront même avec Jimmy Miller (producteur de Spencer Davis Group et surtout de The Rolling Stones) pour le titre inaugural inspiré par Stephen Stills, Movin’On Up, qu’on jurerait entendre comme un mix de Gimme Shelter avec Sympathy For The Devil. Pourtant, le reste de l’album produit par Andrew Weatherall ne ressemble en rien à ce que Primal Scream fit auparavant. Basé sur le rock mais inspiré par la dub music, tirant son imagination du psychédélisme et de la house music, la suite de l’écoute offre à l’auditeur une vision presque savante de ce que la musique moderne peut être en recréant de vieux thèmes.
L’extaordinaire reprise de Slip Inside This House du combo texan psyché The 13th Floor Elevators en est le parfait exemple. Thèmes binaires et grooves entraînants appellent à l’éclate la plus totale. Gravitant également comme leurs contemporains de The KLF autour des influences Soul II Soul, Don’t Fight It, Feel It est assez roublarde pour trouver sa place dans n’importe quelle discothèque (au sens large du terme) digne de ce nom. À l’instar du classique Loaded (où rythmique dance et cuivre cohabitent avec un thème de claviers évoquant une nouvelle fois les Silex de No Expectations), c’est ce mélange classique/novateur dû aux collages sonores et recyclages en tout genre qui vaut à l’album de tenir la route. Concluant l’album sur la ballade cosmique faussement désuète Shine Like Stars, la fête donne l’impression d’avoir des relents amers. Toutes les innovations démontrées dans Screamadelica seront absorbées à outrance par la culture techno underground car finalement, c’est bien l’attention apportée au moindre détail sonore qui fait que cet album transcende son époque.
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