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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 12 juillet 2006
paru le 5 juin 2006 (Columbia / Sony Music)
Vingt-cinq ans après ses débuts, Primal Scream est toujours là. Bien sûr, le groupe que plébiscite le Vieux Continent aujourd’hui a peu en commun avec le rock band original fondé par Bobbie Gillespie. Mais, précisément, si les Écossais n’avaient pas évolué, s’ils n’avaient su créer une musique qui leur appartienne, sans doute n’existeraient-ils plus. Logique et régulier, Primal Scream a avancé, au fil des disques et des années, à coup d’accords lumineux et réverbérés (Sonic Flower Groove) voire robotisant et volontiers hardcore (XTRMNTR) pour finalement boucler une première aventure en revenant à la musique qu’ébauchait partiellement Screamadelica, trait d’union véritable entre un rock 60s et une musique plus originale et dansante, la dance music. Le plus étonnant dans l’histoire, c’est bien que quatre ou cinq remaniements de personnel n’aient altéré ni l’âme, ni la musique du groupe.
Par une espèce de coïncidence, Primal Scream réalise tout bonnement l’album stonien qui aurait pu succéder à Let It Bleed si les Graviers n’avaient pas eu la lumineuse idée d’enregistrer Sticky Fingers. D’ailleurs, le groupe ne trompe personne puisqu’il s’est contenté d’exploiter un axe absolument évident, en y sautant à pieds joints pour l’occasion. Le premier morceau, Country Girl, décolle divinement. Une balance impeccable, un son de guitare futé et voici une incroyable façon de démarrer un album. On découvre Gillespie en grand émule de Jagger pour un titre qui peut évoquer Movin’On Up. Des titres comme celui-ci, il y en a à foison parmi les dix morceaux proposés sur l’album (Suicide Sally & Johnny Guitar, The 99th Floor et l’harmonica de Robert Young) et on retrouve ces climats électriques extraordinaires, osmose de tension nerveuse et d’excitation physique, tout un élan qui galvanisera les auditeurs.
Une chanson comme Dolls (Sweet Rock And Roll) pourrait constituer la plus magistrale des méthodes de rock’n’roll, si ce dernier s’apprenait. Les accents de voix de Gillespie frisent l’insolence et la provocation, les claviers sont joués avec une telle sobriété que ça en deviendrait facile. À côté de tant de réussite, on retrouve également deux plages plus lentes et moins faciles d’accès, l’hypnotique Little Death et le final triomphant Sometimes I Feel So Lonely. Fabriquer un mauvais disque avec des gars de la trempe de Gillespie ou Mani est quasiment impossible. Par contre, il est toujours possible de fabriquer une galette incohérente. Ce qui n’est, fort heureusement, pas le cas avec Riot City Blues. Un disque qui recèle beaucoup d’atouts que l’on serait heureux d’avoir en main dans n’importe quelle partie de poker. Un disque aussi crucial dans la discographie des hommes en kilt que pouvait l’être Teenage Head pour les Flamin’ Groovies. Mais peut-être êtes-vous trop jeune ?
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