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mercredi 15 avril 2015
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par Our Kid le 20 septembre 2005
sorti le 23 juin 1967 (Immediate)
En 1967, les Small Faces décident de quitter Decca Records et faire peau neuve en rejoignant le label Immediate d’Andrew Loog Oldham, l’ancien manager des Rolling Stones car ils ne se sentaient pas suffisamment soutenus chez la vénérable maison de disques sixties. Débarassé de leur management qui ne les avait même pas consulté pour la sortie du single My Mind’s Eye (en fait une démo arrangée par le producteur de la maison de disques), le groupe bénéficie désormais de l’explosion du travail en studio et de la liberté que confère le label d’Oldham pour enregistrer leur album le plus abouti et le plus varié.
Sorti le 23 juin, le même mois que Sgt.Pepper’s Lonely Hearts Club Band des Beatles, Small Faces s’inscrit dans la même démarche artistique que ce dernier. Accompagné pour cela par leur premier véritable tube des deux côtés de l’Atlantique, Itchycoo Park, leur single hippie qui les propulsera dans le Top 20 aux États-Unis, l’opus rompt singulièrement avec l’image de mignons garçons plaisant aux jeunes filles que dégageaient ces mods-là.
Fort de 14 titres ne dépassant guère plus de deux minutes et trente secondes chacuns, l’album présente le groupe au sommet de sa créativité. Comme le dit le batteur Kenny Jones : « On n’avait pas peur d’expérimenter. En plus, à cette époque, nous étions plein d’enthousiasme et de talent car, pour une fois, on avait des gens derrière nous qui faisaient vraiment partie du groupe et nous permettaient de faire ce que nous voulions. Cela signifiait que si Steve Marriott achetait une mandoline, on allait l’utiliser sur un morceau ». Ici, sans jamais perdre l’énergie qui avait fait d’eux le meilleur combo de rythm’n’blues du Royaume-Uni et les avaient amenés à faire les premières parties des Beatles et des Who, les Small Faces réussissent le basculement psychédélique de rigueur en cette année lysergique via un Green Circles qui demeure l’un des classiques anglais du genre, un titre tout en trouvailles sonores qui figure sur toutes les compilations hippies disponibles sur le marché. Le quatuor profite également du savoir-faire du staff d’Immediate pour emprunter une voie légèrement plus pop (All Our Yesterdays, Show Me The Way). Sans oublier le style de leurs débuts avec Talk To You et la participation de chacun de ses membres aux compositions (cf. l’excellent Up The Wooden Hill To Bedfordshire de l’organiste McLagan, nappé de Wurlitzer), le groupe confirme pleinement son talent.
Marriott se surpasse particulièrement au chant et contribue à la réussite de Small Faces. Alternant voix chuchotées, éruptions vocales ou douces ballades, c’est l’un des plus grands chanteurs britanniques blue-eyed soul, au même titre qu’un Rod Stewart ou un Chris Farlowe. Ronnie Lane, bassiste mais également compositeur, agrémente les morceaux de ses harmonies vocales qui contrebalancent parfaitement la puissance dégagée par son acolyte. Kenny Jones nous rappelle qu’il est un batteur efficace, varié et un infatigable cogneur ; une des clés du son du groupe.
De l’instrumental Happy Boys Happy à la trépidante salsa de Eddie’s Dreaming, cet album confirme l’inventivité permanente de Steve Marriott et Ronnie Lane, plaçant définitivement le tandem parmi les meilleures paires d’auteurs compositeurs anglais.
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