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Spikes

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The Urchins

par Giom le 9 octobre 2007

3,5

Paru en 2007 (French Toast)

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Pierre Bessero a donc plus d’un tour dans son sac. Après avoir écumé la scène parisienne sous son (pré)nom, l’un des très bons artistes indés français du moment semble avoir mis le doigt sur une formule qui marche : The Urchins, c’est à dire un groupe à quatre, qui a déjà l’expérience des tournées ensemble et qui concrétise maintenant l’essai avec un album tout à fait convainquant : Spikes.

Que ceux qui cherchent sophistication excessive et habillages baroquisants passent leur chemin pour aller voir Arcade Fire ou consort (même si l’intro de It’s Now Time peut rappeler le combo montréalais mais la comparaison s’arrêtera là). La pop de The Urchins joue plutôt de la simplicité et propose des morceaux aux influences 60s indéniables mais qui ne feraient pas honte aux glorieux aînés. Comme Trouble qui ouvre le disque sur un élan de batterie avec lequel s’enchaîne une entraînante ligne de guitare. La voix de Bessero vient ensuite se poser sur cette broderie sans grande prétention, épouse les breaks avec efficacité et c’est déjà très bien, quand c’est aussi parfaitement exécuté qu’ici.

Car les douze morceaux de Spikes sont d’un charme désuet qui fonctionne à plein. Avec ses textes mi-mélancoliques, mi-euphoriques, toujours parlant d’amour (mais « All stories are love stories » nous avait bien prévenu Robert Mcliam Wilson et d’autres avant lui), on ne peut que chantonner sur ces mélodies accrocheuses comme sur What Do Dou Have To Say et son refrain enivrant. On n’en n’est d’autant plus persuadé quand la voix de Pierre est rejointe par celle de sa compagne Marie pour peut-être les meilleurs moments du disque comme sur le vaporeux Dream On Dream On qui touche véritablement à l’onirique.

Parfois un petit air de bossa vient assaisonner le tout comme sur Telephone, un arpège électrique introductif vient chatouiller l’oreille (Dream On Dream On). Le disque, sans aucune exubérance musicale, dévoile tout de même une profondeur agréable dans laquelle il fait bon s’aventurer, avec à ses côtés et surtout dans les oreilles des accompagnements de bois raffinés comme sur Paranoid ou My Own. En plus, pour faire vraiment dans le non linéaire tout en en donnant l’impression, le groupe se permet en fin de parcours quelques incartades moins balisées comme sur Take Me To The Station.

Ces fils des Beach Boys et des Byrds qu’on a trop tôt voulu comparer à des équivalents anglo-saxons contemporains (et où Midlake s’est imposé comme référence ultime) illustre parfaitement l’adage qui veut que la musique adoucisse les mœurs. Deux ou trois écoutes de Spikes finiront par vous en convaincre. Mais attention, une addiction est si vite arrivée… “What do you have to say, before you go, what do you have to say ?” Ah, la pop, on a beau jurer que l’on nous y reprendrait plus !



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Tracklisting :
 
1. Trouble (3’16”)
2. Paranoid (3’34”)
3. It Makes No Sense (3’25”)
4. Telephone (3’52”)
5. Dream On Dream On (4’47”)
6. It’s Now Time (3’01”)
7. My Own (2’35”)
8. People Are Talking To Me (6’42”)
9. Ain’t It Strange (3’06”)
10. Take Me To The Station (3’26”)
11. Position (3’17”)
12. What Do You Have To Say (3’36”)
 
Durée totale : 44’37”