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par Arnold le 31 octobre 2006
À l’occasion de la sortie de leur second album, j’ai pu rencontrer Steeple Remove. C’était le 13 octobre dernier, le groupe venait de recevoir les premières copies de l’album qui allait sortir dix jours plus tard. Je les retrouvais donc attablés au fond du Bus Palladium peu avant de monter sur scène, quelque bouteilles de J&B vide sur la table, histoire de fêter l’évenement. C’est Arno qui m’accueille avant de nous isoler dans un endroit plus calme pour commencer l’interview.
B-Side Rock : Comme on ne trouve pas beaucoup d’informations sur le groupe, je vais commencer par une question basique afin d’en savoir plus sur Steeple Remove. Depuis quand le groupe existe ?
Steeple Remove (Arno) : Le groupe s’est formé en 1996, ça ne date pas d’hier ! On a enregistré un premier album avec Jean-Pierre Turnel de Sordide Sentimentale. Ce label a signé pas mal d’artistes étrangers à l’époque, comme Joy Division par exemple qui a enregistré son premier 45t. Ce label était sur les débuts de la New Wave et aussi de l’Industriel.
BS : C’est un privilège d’enregistrer dans une telle maison...
SR : Oui, c’est un très bon label, une super équipe, avec un type qui a fait beaucoup pour le monde de la musique.
BS : Qu’est-ce qui vous a fait venir chez Third Side Records ?
SR : Après on a travaillé avec Bertrand Burgalat. Il a mixé des morceaux à nous, on a fini une maquette avec lui, qu’on a ensuite envoyé à différents labels, et on a eu plusieurs propositions. On a décidé d’aller chez Third Side qui est un label français, avec des artistes qui tiennent la route. On est beaucoup plus rock que fait Third Side d’habitude. Michel avait sûrement envie de signer un groupe plus rock.
BS : Quels sont vos disques préférés ?
SR : C’est pas très connu, c’est pour les spécialistes. Moi, ma référence c’est Public Image Ltd. en 1979, le deuxième groupe de John Lydon et le premier disque de krautrock et de Post Rock, et Metalbox qu’ils ont fait juste derrière. Sinon : Tago Mago de Can, un disque fantastique ; Another Green World, de Brian Eno ; Loveless de My Bloody Valentine ; Suicide, le premier album... C’est vraiment les disques qui nous ont donné envie de faire des morceaux, de les jouer sur scène, etc..
BS : Autre question basique : d’où vient le nom du groupe ?
SR : Steeple Remove, en anglais, ça veut dire : « déplacer les clochers ». On avait envie de déplacer les clochers, les cathédrales, tout ce qui représente cette ville dans laquelle on est né.
BS : Le dernier titre (Cathédrale) de votre nouvel album Radio Silence est donc en référence à cela ?
SR : Tout à fait. C’est une référence à un spectacle qui se passe tous les ans à Rouen. C’est une projection sur la cathédrale en hommage à Monet. Ca fait trois ans que ça passe là bas, et la musique qui passe par-dessus, on ne la trouve pas extraordinaire. On adore l’ambiant, et on avait envie de faire une musique climatique, un peu cinématographique. Et donc on a fait un morceau par rapport à ce spectacle là.
BS : Ils l’utiliseront ?
SR : Oui, c’est un projet, c’est en cours. Rien de sur encore, mais c’est en cours. Pour en revenir à Cathédrale, c’est le plus long morceau de l’album. On a voulu faire un morceau où les gens pouvaient se poser et écouter de l’ambiant... Ca fait penser à du Brian Eno et aussi du Throbbing Gristle (groupe fondateur de la musique Industrielle) parce que c’est notre référence. On aime bien la musique industrielle, expérimentale, etc. Donc c’est un peu un clin d’œil à cette musique là. On a tenté l’expérience de faire un titre de plus de 9 minutes et Third Side nous a permis de faire ça. Ils auraient pu nous dire « c’est trop long, trop expérimentale, etc. » mais ils nous ont dis : « Faites le si ça vous plait ! »
BS : A propos de Radio Silence, j’en entends parler depuis un moment déjà... Mais la date a souvent été repoussée.
SR : Ce qui c’est passé, c’est que l’on avait fait une première mouture des mixages mais on n’était pas satisfait. Donc on a tout remixé entièrement. Une fois de plus le label nous a laissé faire. On a eu la chance de travailler avec Chab, le technicien de Third Side qui a co-produit l’album et on a pu faire exactement ce que l’on voulait en recommençant même si au début ça les faisait un peu chier et qu’ils s’inquiétaient, ils nous ont quand même donné les moyens de le faire comme on voulait...
BS : Et là, ça y est vous êtes satisfaits ?
SR : Oui. L’album existe et il est comme on le voulait. Il était pas évident à mixer, c’est pas une musique qui est forcément passable en radio.
BS : Peut être Love Machine ?
SR : Oui, peut-être... Mais bon... Tu sais, on est en France !... Bizarrement, on a de bien meilleures critiques en Angleterre qu’en France. Les Français n’aiment pas trop les groupes de rock français. Pour l’instant l’accueil de magazines comme Versus par exemple n’est pas forcément très bon. Les anglais nous reçoivent mieux. Ils comprennent ce que l’on fait. Dans leurs critiques ils vont parler de Eno, de gens comme ça, et ils vont dire « ils le font bien »... En France, on passe pour des snobs parce que l’on a ces références là !...
BS : Ce soir, vous jouez au Bus Palladium qui accueillera bientôt les prochaines soirées Rock n Roll Friday de Rock & Folk. Ça vous attire ?
SR : Non. Pas du tout. On les connaît pas. On est pas du tout connecté à cette scène là. A part The Shades, je crois, qui aiment bien ce que l’on fait. Mais sinon on est absolument pas connectés. On est pas revival. On a envie de faire un truc neuf.
BS : Et plus largement ? La scène rock française ?
SR : On aime pas mal de groupes comme Electrocution ou I Love UFO par exemple, qui vient de sortir un album avec qui on va tourner en Irlande. Ils sont assez ouvert sur ce genre de scène noise-rock, psychédélique, kraut-rock... C’est un groupe qui nous soutient et que l’on soutient. Ca reste un peu underground. Ce qui ne me plaît pas trop dans la scène parisienne, c’est les petits jeunes, j’ai rien contre, mais ils ne font pas forcément de la musique très très originale. C’est du Rock n Roll quoi ! Nous c’est pas notre truc. On est plutôt noise, psychédélique, krautrock, indus.... Mais pas rock’ n’ roll, ça nous fait chier.
BS : Dernière question : Sur scène, vous êtes souvent avec des animations très esthétiques derrière, on retrouve la même chose sur le site Internet. Vous développez un rapport étroit entre votre musique et le visuel...
SR : Il y a un côté cinématique un peu on met des téléprojections, on les envoie sur scène. C’est une musique qui est faite pour accompagner des images, un peu contemplative. La pochette de Radio Silence a été faite par Laurent Fétis qui est un graphiste qui a travaillé avec Beck notamment.
BS : L’heure du concert approche, je vais te laisser te préparer. Merci beaucoup d’avoir répondu à nos questions.
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