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par Vyvy le 17 mars 2009
paru en juin 2008 (Get Up & Go Records)
True baby, trueI’m in like with youBut don’t ask me if I love youCause I wouldn’t want to lie to you
Yihaa ! On a enfin trouvé l’abominable homme des neiges ! Et, n’en déplaise aux grincheux qui se plaignent de la brume britannique, c’est bien chez la perfide Albion qu’a été aperçu un Yeti, Gonzales de son nom (comme quoi, tout s’hispanise) et non sur les monts de l’Himalaya où on avait tendance à le chercher. Où ? Mais partout ma foi ! Dans les bacs des disquaires qui, dès juin 2008 pouvaient s’enorgueillir de posséder une bien jolie galette que celle des Aventures of Yeti Gonzales, par Yeti.
Mais halte là, ne nous emballons pas. Les Yeti ne sont pas hélas, malgré leur joli nom, des créatures étranges, très poilues et on n’en doute pas, très affectueuses. Ce ne sont en fait qu’un simple groupe de rock anglais, comme ils en pullulent un peu partout sur notre belle planète. Alors, fausse joie ? Que nenni ! Les gaillards susnommés accouchent d’une œuvre originale, qui, si elle ne deviendra jamais aussi légendaire que leur auguste nom, ne fera pas rougir vos discothèques.
Aux origines des Yeti, il y a bien pourtant une montagne blanche. Point l’Himalaya certes, mais de la bonne poudreuse néanmoins, celle que sniffait/avalait/mangeait/… à la pelle le mort-vivant-sur-le-retour Pete Doherty. Que fait déchet-Pete dans cette histoire ? Ne vous inquiétez pas, il ne fait que passer. A l’époque, il jouait encore dans les Libertines, et dans ces libertins là il y avait un bassiste du nom de John Hassal, héro de notre histoire, et membre fondateur des Yeti. Donc, exit les Libertines, et voilà les Dirty Pretty Things, les Babyshambles et maintenant Yeti, dont le premier album est à peine sorti qu’ils nous en couvent un second.
Yeti c’est Hassal, vous l’aurez compris, mais aussi (car l’homme n’est pas un one-yeti-band), un batteur (Graham Blacow) qui siffle comme personne, et deux guitaristes/chanteurs, dont Mark Underwood qui écrit avec le premier les paroles du groupe. Bref, un groupe de mec avec un peu trop de cheveux selon les standards de la city, qui boivent sûrement trop de bière, et aiment les Beatles. Vous le sentez vous aussi ce léger parfum de réchauffé ?
C’est bien ça le problème des britanniques. Comment se démarquer dans un pays qui a une telle groupite aiguë, que tout un chacun se paie une gratte, se met un « The » devant un nom tiré au pif du dico et sort un disque ? Et comment, pour le quidam moyen, trouver cette satanée aiguille dans la botte de foin un peu moisie d’outre-manche ?
Chez Yeti, on a trouvé quatre solutions. Premièrement, prendre son temps. Formé depuis 2005, l’album sort en 2008, alors que les musiciens n’étaient pas à leurs premières armes. Avant ça, à l’anglaise, ils font des EP, des concerts, des petites radios. Bref, ils se construisent lentement, un répertoire et des adeptes. Deuxièmement, ils sortent de ce microcosme, et s’en vont au Japon. Pourquoi le Japon ? Peut être à cause de Gozzila. Nan mais c’est vrai, entre Gozzila et Yeti, qui est le plus fort ? Là bas, ils se confrontent à une atmosphère, un public bien différent, respirent un peu et sortent un album de compilation Yume. Troisièmement, le bouche à oreille, l’internet, et tout ce que ça comporte. Ils mettent beaucoup d’argent dans un joli clip pour Don’t Go Back to The One You Love entre autre, et la font couver sous Youtube et ses consœurs. Et enfin, le coup de pouce de la « première partie », ils se sont retrouvés à ouvrir pour Oasis ces derniers mois, rejoignant ainsi les Coral dans les rangs des premières-parties-d’Oasis-qui-mériteraient-qu’on-les-écoute-plus.
Au final, on peut dire que ce masterplan a relativement bien marché. Et si l’album n’invente ni l’eau chaude, ni la pop britannique bercée dans les sixties mais bien consciente que l’eau a longuement coulé depuis sous les ponts, on ne peut qu’admettre passer un très bon moment à l’écouter.
C’est beau, finement ciselé, très bien écrit et si agréable à l’oreille. Bien construit, les chansons se suivent, chacune pépite à sa façon. Les chansons, chanteurs, se suivent et ne se ressemblent pas. The Last Time You Go a des vagues relents des Fratellis, en fait, sonne comme pourrait sonner une bonne chanson des gars de Glasgow si ceux-ci travaillaient sérieusement. Ailleurs, les « gros » titres que sont In Like With You ou bien Don’t Go Back to The One You Love sont à se pâmer, entre la chanson anti-Love Song et le deuxième, illustration sonore d’un road trip désespéré. L’hommage au chanteur des Pogues Shane MacGowan quant à lui provoque dans l’auditoire une folle envie de se trémousser en rythme....
On ressort de l’écoute, des écoutes, de ce disque avec une impression douce amère. Au plaisir du « connaisseur » sûr d’avoir trouvé une très jolie aiguille dans la botte de foin, se mêle le dépit de savoir que la jolie réussite des Yeti restera sûrement encore longtemps dans l’ombre des éructations incolores des Babyshambles et autres Dirty Pretty Things…
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