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mercredi 15 avril 2015
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par Milner le 15 novembre 2005
paru en juillet 1995 (Columbia / Sony Music)
Qui sont-ils, ces présidents ? Difficile à dire, la pochette, mystérieuse au possible et plutôt kitsch au demeurant, ne révèle rien de bien croustillant. Pour les définir, il se trouve que ce trio power-pop a endossé le parti pris de l’humour dans sa musique et a ajouté à sa mixture un son de guitares franchement original en utilisant des guitares à trois cordes et des basses à deux cordes. Paroles désopilantes et musique percutante sont au programme de leur premier album. Ca pulse drôlement et ça déplait inévitablement aux scouts en visite à Notre-Dame de Paris.
Probablement le meilleur groupe de Seattle à l’heure actuelle, et ça commençait déjà à se savoir, à la sortie de leur premier effort. Enregistré dans leur fief et avec l’aide de quelques pointures locales (Kim Thayil de Soundgarden sur Naked And Famous), le groupe ne propose rien de fondamentalement original, juste un son et une couleur plus éclatante que le reste des productions de l’époque, le parfait mariage d’un feeling propre à une région qui en regorge et d’une production maîtrisée mais jamais mis en avant. Après avoir passé trois années à jouer ensemble tous les soirs, le rock de The Presidents Of The United States Of America est devenu simple, chaud, efficace. On peut y déceler des morceaux rock nonchalants (Fleather Pluckn) soudain emballés par un galop de guitares lumineuses, la voix du chanteur Chris Ballew mâchant ses mots d’humour avec l’accent du coin. Lente (Stranger) ou rapide (la monstrueuse Kick Out The Jams de MC5) avec parfois des réminiscences de country et de jazz, la musique secoue les fesses tant qu’elle arrive à communiquer des sensations de vitesse et de vertige, à faire monter le sang à la tête de celui qui l’écoute.
Bien que bancal par moment, leur album éponyme a eu le mérite de secouer le rock américain de l’immédiat après-grunge et l’intelligence dans leur humour a contribué à autant marquer les années 90 que les Ramones pour les années 70. Il a également rencontré un succès énorme (le tube Lump, Kitty et Peaches tournèrent en boucle sur MTV) et si descendance il doit y avoir, elle serait plutôt à rechercher du côté de Terrorvision ou alors The Bloodhound Gang, si vraiment on veut en trouver un dans le caniveau.
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